GAV @Nicolas Jaillet sous le feu des flingueuses, audition 1

La GAV : @Nicolas Jaillet sous le feu des flingueuses

Episode 1

Samedi 21 Juillet

Début de la Garde à vue de Monsieur Jaillet

1e interrogatoire par Ge notre porte flingue

La GAV, Garde à vue d’un auteur par Collectif polar c’est : 4 interviews d’un même auteur par 4 flingueuses différentes.

La GAV c’est des interviews en direct, du vrai live, en conditions réelles.

Durant 2 jours nous kidnappons en quelques sorte un auteur de polar.

Nous lui demandons de nous consacrer au minimum 4h de son temps sur les deux jours que dure la Garde à Vue.

Et durant ce temps nous lui posons une série de questions en batterie auxquelles il ou elle doit répondre instantanément. Nous ne lui laissons pas le temps de réfléchir à ses réponses. C’est un échange en live. Comme sur un plateau, sur un salon. C’est pas préparé,  ce que l’on recherche c’est la spontanéité. Et croyez moi au réveil ou en fin de journée, nos auteurs sont comme nous, soit pas bien réveillés soit crevés de leur journée. Et là nous les cueillons !

Nous recueillons leurs confidences.

Et c’est celles-ci que nous vous proposons en direct live. ( enfin presque juste en léger différé)

Allez place à la GAV de Nicolas Jaillet



Samedi 21 Juillet

5h53

Geneviève : Bonjour Les Flingueuses, Bonjour Nicolas

Aline : Bonjour Geneviève

Nicolas : Bonjour !

Aline : Bonjour Nicolas

Geneviève : Je crois que ce matin, pour cette première audition nous ne serons que tous les trois !

Nicolas : C’est bien, déjà, vu l’heure tôtssive.

Geneviève : Alors Nicolas, prêt pour ce premier interrogatoire ?

Nicolas : Complètement.

Ge : Et tu t’attends à quoi exactement ?
NJ : Au pire.😆

Ge : Alors tout va bien ! Car contrairement à ma réputation, je ne suis pas la plus dingue des flingueuses !
Et ce matin on va commencer en douceur !
Alors Nicolas pour que mes collègues flingueuses et surtout nos lecteurs aient une petite idée de qui est notre prévenu, peux tu décliner ton identité ?

NJ : Jaillet, Nicolas, né le 27 mai 1971. Élevé en banlieue ouest, chez les riches, par des parents trostkystes.
Auteur.
Deux enfants.

Ge : C’est un bon début mais il va te falloir préciser encore un peu ton pedigree !
Tes faits d’armes par exemple

NJ : Ah oui, alors, ce que j’ai commis.
Une dizaine de pièces et d’adaptations pour le théâtre. Pour les enfants, surtout.

Ge : On m’a dit aussi que tu avais été comédien ?

NJ : Oui, c’était mon premier métier

Ge : Aujourd’hui interdit de jouer la comédie, je veux du sincère, que du sincère rien que du sincère !

NJ : On a monté une compagnie de théâtre jeune public avec des copains. La compagnie des Epices.

Aline👍

NJ : Ils faisaient un peu n’importe quoi, avec les textes, alors j’ai un peu fait le ménage sur le premier spectacle.

Ge : C’est donc pour cela que tu as commis tes premiers forfaits ?

NJ : Et puis j’ai apporté une adaptation des Mille et Une nuits, sur le principe de l’histoire dans l’histoire… C’était un peu complèxe. Céline Botrel, qui faisait la mise en scène a fait la gueule en lisant le texte, elle trouvait ça « élitiste ». En fait, le spectacle a bien marché. On a fait un peu plus de trois cents dates.

Aline : Bravo

NJ : Entre temps, la compagnie a embauché une attachée de relations publiques qui a voulu mettre la main sur les projets à la source, on s’est engueulés et je suis parti. The story of my life.
Et puis ensuite, on a fait du théâtre forain.
Le principe c’était de jouer partout. Tant qu’on ne payait pas la salle.
Parce que les salles de spectacle à Paris, c’est une escroquerie. Toutes les recettes (et un peu plus) vont au directeur de la salle. Ça n’a pas de sens.

Ge : Je vois le topo !
Crime en bande organisée.

NJ : Ah oui, alors ça, on peut appeler ça comme ça.
C’est un peu ce que je raconte dans « Sansalina », mon premier roman noir.
C’est un peu masqué, parce que le décor est très folklorique, mais en gros, l’idée c’était ça : un groupe de rock, une troupe de théâtre, une bande de braqueurs, c’est des enfants qui refusent de grandir.

Ge : Petite délinquance donc !

NJ : Oui, je suppose qu’on devait être légèrement en marge de la loi. Mais on s’est rendu compte à l’usage qu’il suffisait de refuser le système pour fonctionner.
On a beaucoup tourné. Et le principe de faire du théâtre dans des endroits qui ne sont pas des théâtres, ça s’est avéré très intéressant. Les bars, les bibliothèques, les hôpitaux.

Ge : Tiens en parlant de bibliothèque… un jour il faudra que tu m’expliques comment et d’où t’es venu ce personnage de Bibliothécaire dans Sansalina, mais pour l’instant là n’est pas notre propos.

NJ : Ah oui, parce que j’aime bien ce personnage.

Ge : Si je comprends bien, Nicolas, Nicolas Jaillet est un type qui aime bien la liberté et les marges ?
Aline👍
Ge : Un tantinet révolutionnaire notre poète.
Aline👍

NJ : C’est plus un accident qu’une réelle volonté. Je pense qu’on ne peut pas faire du théâtre pertinent aujourd’hui, si on se soumet aux règles imposées par le ministère. Au mieux, on va nous demander de refaire une agit-prop soixante huitarde pour faire plaisir aux bailleurs de fonds, qui sont des soixante-huitards, mais ce n’est pas pertinent.

Ge : En quoi ce n’est pas pertinent  ?

NJ : Quand j’étais gamin y avait un mouvement dans la musique, qui s’appelait « le rock alternatif ». Je me disais : qu’est-ce que c’est que cette connerie ? Quand j’ai commencé à bosser dans le domaine de la scène, j’ai compris ce que ça voulait dire.
Je dis « pas pertinent », parce qu’on ne peut pas être un révolutionnaire institutionnel.

Ge : L’écriture de théâtre est un acte militant en soi ?

NJ : C’est forcément social, oui, parce que c’est collectif.

Ge : S’adresser à un jeune public, c’était une volonté ?

NJ : Mais ce qui nous intéressait, nous, c’était des sensations. Jouer dans un bar, devant des mecs bourrés qui pensent tous que le théâtre c’est un truc de pédés, c’est pas les mêmes sensations que de jouer en salle devant des lecteurs de Télérama qui sont plus ou moins acquis.
Ge👍
NJ : Pareil, le jeune public, c’est surtout des spectateurs qui vous donnent énormément.
Pour être tout à fait franc, le théâtre jeune public, comme le théâtre forain plus tard, c’était surtout des manières d’exister.

Aline : Vous pouvez développer ? Exister par rapport à quoi a qui ?

NJ : On avait pas un rond, on foutait la trouille à la DRAC… il fallait qu’on joue. Et c’est en jouant devant des enfants que je me suis rendu compte à quel point cette expériece était formatrice.
Exister. Jouer. Montrer nos spectacles. Avoir le droit d’être là. La politique des DRAC (en gros, du ministère de la culture) c’est : donner de l’argent à des jeunes qui sortent des grandes écoles de théâtre. Point.
Aline👍

Ge : NDLR : La DRAC, Direction régionale des Affaires culturelles. Organisme qui dépend du ministère de la culture

NJ : Dans ma troupe de théâtre forain, La Compagnie des Filles de Joie (déjà, rien que le nom…) tous les garçons avaient un casier (sauf moi !)
C’est dire si on faisait tache dans le décor.
Alors, attention, les gens qui sortent de ces écoles ont subi une sélection très dure, puis un enseignement assez sérieux dans l’ensemble, ce sont de bons acteurs, mais ce serait normal que l’état laisse exister aussi d’autres gens, qui viennent d’autres univers.

Ge : On voit à quel point tu as débuté à la marge. Pourquoi cette volonté de tournée avec des « casiers ». Un nouvel acte militant.

NJ : Encore une fois, ce n’était pas une volonté. Je n’ai pas recruté la troupe en disant : « bon, vous serez pris seulement si vous avez un passé de petit délinquant ». En plus c’était pas des gros bandits, c’est des mecs qui avaient fait deux trois conneries quand ils étaient gosses.
L’idée c’était jouer. Travailler. Être sur scène.
Une compagnie conventionnée, c’est à dire : qui a passé une sorte de contrat avec la fameuse DRAC, elle est tenue de faire quarante dates par an.
On en faisait cent cinquante.
Parfois plus de deux cents.
Mais on n’avait que les recettes pour vivre, autant dire qu’on se payait au lance-pierre.
On était entre le théâtre amateur et pro. Et ça, les institutions n’aiment pas.

Ge : Des stakhanovistes du théâtre ?

NJ : Ha ha ! Oui.
C’est pas la moindre de mes contradictions : sur le plan politique, je suis CONTRE le travail. Mais je pratique beaucoup.

Ge : Un stakhanovisme non institutionnel j’entends !
Un stakhanovisme consenti

NJ : Oui. C’est déjà bien, si c’est consenti. Mais, ce qu’on faisait, le genre de textes qu’on montait, c’était très traditionnel.
S’il y avait une originalité, elle était dans la troupe, et les conditions de représentation. Et le public. Mais nos textes, enfin, mes textes, c’était des histoires. On faisait du sous-Shakespeare.
C’est pas de la fausse modestie, on ne peut faire que du sous-Shakespeare.

GE : Oui mais dans sous Shakespeare, il y a Shakespeare tout de même !
Dis moi Nicolas,  qu’est ce qui t’a amené au théâtre ?

NJ : Oui. Le théâtre Élisabéthain, c’était notre valeur de référence, clairement. On voulait raconter des histoires, des histoires plutôt denses et ambitieuses, qui empruntaient au fantastique, à l’épique… et le faire pour un public vivant. Enfin, c’est débile de dire qu’il existe un public mort. C’est pas le public qui est mort. Mais il y a dans tous les arts, certains modes de production qui sont morbides. On voulait esquiver ça.
Ce qui m’a amené au théâtre ? Le film Molière, de Mnouchkine, clairement.
J’avais sept ans, je les ai vus patauger dans la boue pour faire sortir leur charrette d’un ravin, en se hurlant dessus comme des gorets, je me suis dit : » Ça a l’air génial ! Je veux vivre comme ça ». Et je n’ai pas été déçu.
J’étais scout, à l’époque.
Je crois que ma première idée du théâtre c’était : devenir « adulte » en continuant à crapahuter dans les bois avec mes potes.

Ge : Tu rêvais de ta propre troupe genre » le Théâtre du Soleil » ?
Et ça tombe bien,la  Cartoucherie, est dans le bois de Vincennes ! lol
J’aime beaucoup l’idée du théâtre pour garder son âme d’enfant !

NJ : Alors, par la suite, Mnouchkine m’a invité à déjeuner à la cartoucherie. Elle voulait qu’on cause de théâtre populaire. Je crois qu’elle y croit sincèrement. J’ai essayé de lui expliquer, elle n’a rien compris. Quand je lui ai dit qu’on jouait partout, dans la rue, les bars, etc, elle m’a toisé un peu froidement et m’a dit « oui, mais il ne faut pas oublier que le théâtre, c’est un art ».
J’adore le Théâtre du Soleil, j’ai vu tous leurs spectacles de l’Indiade à Tambours sur la digue. Mais ça n’a rien à voir avec le théâtre populaire.

Ge : Là nous sommes bien d’accord !

NJ : J’aurais voulu lui expliquer que mon « art » justement, ça consistait à jouer pour des gens qui ne vont jamais au théâtre.
Parce que ça fait partie de l’acte. Quand tu joues un spectacle, les gens tu les as en face de toi. Tu vois leurs visages, leurs expressions. Eh ben les expressions d’un public de paysans qui vient au théâtre pour la première fois de sa vie, c’est pas la même que celle d’un public d’abonnés au Théâtre de la Colline. Et les réactions ne sont pas les mêmes…

Ge : Tiens voilà une belle transition, justement en fin d’aprem je vais en BHLM, Bibliothèque hors les murs
Je vais aller prêcher la bonne parole de la lecture et du livre à un public qui ne met jamais les pieds à la bibliothèque.

NJ : C’est particulièrement important, à une époque où les gens des quartiers se mettent à brûler des bibliothèques.

Ge : Et justement je voulais te demander Nicolas, , quel genre de lecteur étais-tu à l’époque, et quel lecteur tu es devenu ?

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Ge : J’adore ces bouilles ravies !

NJ : Oui, hein ! C’est le public de Jean Dasté et la Comédie de St Etienne, je crois.
J’ai un parcours de lecteur très classique. Enfant, je ne lisais que des bandes dessinées. Pourtant, j’étais très privilégié, ma mère nous lisait Homère, elle connaissait des tas d’histoires qu’elle nous racontait.

Aline et Ge😮

NJ : Enfant gâté, j’ai boudé Dumas, Hugo, que ma mère essayait désespérément de me faire lire.

Ge : La lecture n’a donc pas été un truc de fondateur chez toi ?

NJ : Et puis j’ai eu ce fameux hapax existentiel, vers douze treize ans, où tu vas fureter au grenier, à la cave, et tu tombes sur de vieux Bob Morane, des bouquins de SF, de Série Noire, et là, tu découvres, et tu dévores…
Ensuite, j’ai découvert les classique, par le théâtre beaucoup.
Le théâtre me les a rendus plus vivants.

Ge : 👍
Ge : Je nous découvre des tas de points communs !

NJ : 😆

Ge : Tiens c’est bizarre on revient au théâtre.

NJ : Oui, parce que le théâtre c’est de l’amour.
Le théâtre c’est ce qui se passe entre les gens.
Ce courant, cette tension qui existe… ou pas, et qui est de l’amour.
Malheureusement, on peut faire des livres sans amour.
Du théâtre aussi, d’ailleurs.
Mais au théâtre les gens sont LÀ !
Faut être con pour les ignorer.

Ge : On me souffle dans l’oreillette : Théâtre amour vivant, Lecture/lecteur passif ! ???

NJ : Non, je ne pense pas que le lecteur soit passif, du tout.

Ge : C’est ça la distinction, c’est comme cela que tu perçois les choses
Mieux vaut montrer à voir qu’à lire ?

NJ : Au théâtre non plus, d’ailleurs. Parce qu’il y a des choses visibles, dans un spectacle, et des choses invisibles, et le spectateur imagine.
Non, non, je ne pense pas qu’il y ait un mieux, je me suis mal exprimé.
Mais la relation avec le lecteur est distanciée. Quand tu écris de la fiction, ton lecteur est là, dans la pièce. C’est un.e parfait.e inconnu.e mais il est là tu lui adresses ton texte.

Ge : Tu peux essayer de me réexpliquer ta pensée du coup ?

NJ : Mais il-elle reçoit le texte avec un temps de décalage, et il-elle, pour le coup, crée énormément, presque tout, dans sa tête. Et tu ne sauras jamais ce qu’il y a dans sa tête.
C’est l’horreur, et la beauté de la chose. Tu lances des balles, et tu ne sauras jamais dans quel jardin elles arrivent.

Ge : Car pour moi la lecture est un acte plus actif que le simple fait d’être spectateur !

NJ : Oui, je suis d’accord.

Ge :La lecture demande plus d’effort

NJ : La lecture est l’acte de réception le plus dynamique. Le lecteur est un interprète. Exactement comme un musicien qui lit une partition.
Aline😍
Ge : C’est comme ça que je le sens aussi !

Aline : Moi aussi.

NJ : 👍
NJ : C’est le lecteur qui donne le rythme du texte, et qui remplit les vides.
C’est pour cette raison, que je préfère ne pas tout dire dans mes livres, de même qu’au théâtre, mieux vaut ne pas tout montrer.
King en parle dans son formidable bouquin « Ecriture ». Il dit qu’en tant que lecteur, il déteste que l’auteur lui impose que tel ou tel personnage soit blond, ou brun. S’il a envie de l’imaginer blond, c’est son droit.

Aline : C’est le seul livre que j’ai lu de lui. Intéressant.

NJ : Aline,  ah, vous n’êtes pas un kingophile ?
… une

Ge : Flaubert n’a jamais donner de descriptions physiques d’Emma Bovary

NJ : Mais oui !

Ge : Est-elle blonde, brune ou rousse ? J’ai jamais su mais je me la suis imaginée !

NJ : J’en peux plus d’entendre les gens dire : Ah Flaubert, toutes ces descriptions, c’est insupportable. Mais ce que Flaubert décrit, c’est essentiellement des actes !
C’est un behaviouriste. En ce sens, on peut le considérer comme un des pères fondateurs du roman noir. En plus, ça m’arrange.
Dans Stephen King, il y a du très très bon et du moins bon. Mais essayez « La peau sur les os » sous le pseudo de Richard Bachman (?) je trouve ça très impressionnant. Une métaphore vraiment formidable.

Ge : C’est ça, le fondateur des roman psychologique aussi ! 😛

NJ : Oui, alors ça, la psychologie, je suis moins client, mais c’est de la posture de ma part, il faut pas faire attention.

Ge : Pourtant tu as des personnages forts dans tes bouquins ?

NJ : J’espère ! J’essaye !
Ce que j’appelle « psychologie » dans le travail d’auteur, mais probablement par ignorance, c’est une étape de travail.
Nécessaire.
La première couche : celle qui consiste à décider, déterminer, comment sont les personnages, quels vont être leurs traits de caractères, ce qui les définit, ce qui les oppose.
Tant que ce travail est volontaire, conscient, maîtrisé, il reste relativement stérile.

Ge : Travail nécessaire tu dis ?

NJ : C’est une tarte à la crème, mais souvent, les auteurs sont d’accord là-dessus : un personnage devient intéressant quand il commence à avoir une vie propre, qu’il vous échappe.
Oui, nécessaire… ou pas. Là, je viens de finir un roman que j’ai tenté d’écrire à la manière de King, justement, qui a le courage de se lancer sans filet, sans préparation.
Il a une idée, une vision, il saute dans le vide, et il décrit ce qu’il voit, ce que son instinct lui dicte.
J’ai travaillé comme ça pour mon dernier. Ce sera aux lecteurs de me dire si ça a été productif.
Mais jusqu’à présent, je me suis toujours appuyé sur un travail préparatoire assez long.
Je fais des fiches sur les personnages, je les dessine, je liste les vraies personnes qui pourraient servir de référence…
Mais je trahis toujours mon canevas.
Cette fois-ci, je me suis autorisé à me lancer un peu dans le vide, parce que j’avais une trame solide, une idée de Dominique Forma. C’est très agréable de partir avec quelque chose qui ne vous appartient pas;

Aline👍

Ge : Nous touchons là un pan de ton travail d’écriture très intéressant, et je te promets que nous y reviendront lors de cette GAV. Mais je dois revenir à nos moutons ! Quitte à te refaire parler de tout cela en fin de Garde à vue. Et Aline ici présente, je n’en doute pas reviendra elle aussi sur ta façon ou tes façons d’écrire.

Aline👍

Ge : Aussi avant de mettre fin à ce premier entretien la bibliothécaire que je suis aimerait savoir encore deux trois trucs de toi
Notamment sur ta position par rapport aux bibliothèques.
Pour toi Nicolas,  quel est le rôle des bibliothéques ?
Et les bibliothèques ont-elles joué un rôle prépondérant dans ta vie et ta formation ?

NJ : Je passe ma vie en bibliothèque.
C’est un endroit que j’adore. Il y a du silence, mais pas que.

Ge : Je confirme pas que !

NJ : Il y a des personnages impressionnants. Les fameux « rats de bibliothèques », les gens qui y sont tout le temps, et que tu devines plongés dans des études bizarres, obscures, qui produiront peut-être un essai illisible de huit cent pages, un jour…
J’aime aussi que la bibliothèque soit un lieu de vie et de rencontre.
Ça se fait de plus en plus, mais je suis conscient que c’est pas gagné.
Et que ce n’est pas facile.

Ge : Tes rats de bibliothèques se trouvent plus dans des bibliothèques de travail , des BU

NJ : Oui, plutôt. Les bibliothèques universitaires, à la BN.
Eh oui, c’est ce que tu disais BU.

Ge : Toi enfant, ado, tu fréquentais les biblis. ?

NJ : J’ai adoré séquestrer tes usagers pour faire une lecture EXHAUSTIVE de mon dernier bouquin. C’était une étape de travail importante.

Ge : 😆
NJ : Oui, beaucoup.

Mes parents étaient de très bons clients.
Abonnés aux trois bibliothèques municipales des environs, on partait tous les week-ends avec trois cabas pleins…
J’adorais ça.

Ge : Aline  demande : Pense t il qu’il y a assez de biblis  ?
Que les enfants n’y vont pas assez ?
Je rajouterai, la bibliothèque : Une étape, un pilier nécessaire de l’apprentissage, là découverte des mots ?

NJ : Les bibliothèques existent, à mon avis en nombre suffisant, mais il faut que les gens s’y sentent invités, et ce n’est pas gagné, dans tous les quartiers.
Là, il y a un énorme travail à faire, en permanence, parce que ce ne sera jamais gagné.

Ge : Désacraliser le lieu !

NJ : Excatement !
Le concept d’ « apéro livre » n’est-ce pas Geneviève, c’est encore choquant, parce qu’on se dit que les gens vont renverser leurs verres sur les livres, vomir dessus…
Mais c’est typiquement le genre d’initiative qu’il faut maintenir et promouvoir, parce que l’apéro, surtout en France, ça parle à tout le monde.
Ça fait penser aux églises. En Grec, Ekklesia, qui est à l’origine du mot, ça veut dire : l’assemblée.
C’est juste des gens qui se réunissent.

Ge : Ils ont tout inventer ces grecs ! lol

NJ : 👍

NJ : Peu à peu, on s’est mis à construire des bâtiments pour ça. Et, pardon, mais il n’y a rien de plus glacial qu’une église. J’ai envie de tout, sauf de me réunir avec mes potes, manger un morceau et boire un coup, ce qui était l’acte fondateur du rite chrétien des origines…

Ge : 👍
Ge : Oui rien de mieux que le partage, tu prêches une convertie !
Aussi … Alors je crois que les flingueuses ont des questions à te poser ?
Clémence ?
Clémence n’est plus là visiblement

NJ : Y a plus que nous deux, Geneviève, on les a soûlées.

Ge😆

NJ : J’ai trop parlé…

Ge : 😠
Ge : Alors sa question : Est ce que il y emmène ses propres enfants ? En bibliothèque pas à l’église ça va de soi !

NJ : Oui. Ça prend bien sur mon fils cadet, qui emprunte surtout des mangas, pour l’instant, mais vu ma propre expérience, je ne vais pas chipoter.
Moi du moment qu’il est un rapport avec l’objet livre, je n’ai pas à commenter et encore moins juger ses lectures !

Ge : Bon Nicolas,  je crois que cette première audition va prendre fin !
Merci pour ces plus de 2 heures passées ensemble
Une dernière question ?

Clémence est là !!!

NJ : Bonjour, Clémence.

Clémence : Bonjour Nicolas,  je me demandais si toi même tu emmenais tes enfants à la bibliothèque comme l’ont fait tes parents

NJ : Clémence, oui, comme je le disais à Geneviève : ça prend surtout sur mon fils cadet…

Clémence👍
Clémence : Oups clémence a un train de retard !! Désolée désolée Nicolas, le boulot m’appelle j’étais en voiture 😞 mais promis je lis en retard mais je lis tout tout tout.

Ge : Très bien miss Clémence qui parle d’elle a la 3e personne. <hahaha> rire 😂😂😂

Alors Nicolas, la dernière question de ma part …Comme as-tu  vécu ce premier interrogatoire ?

NJ : Geneviève Van Landuyt,  c’était très agréable, comme toujours !

Ge : Chut Nicolas, on va m’accuser de collusion avec l’inculpé !

NJ : clémence : coup de bol, ce qui concerne les bibliothèques, c’est juste au-dessus…
Ah pardon, alors pour répondre à ta dernière question…, c’était horrible. Je sens que je vais craquer.

Ge : 😆
Ge : Non ne craque pas, surtout que tu as une autre audition dans 2 heures et avec Sylvie en plus !
Alors on se retrouve dans pas longtemps.

NJ : À tout de suite !

Ge : Perso je serai sur une autre affaire. Je vais essayer d’inscrire ma bibliothèque dans l’opération « premier roman » !

NJ : 👍

Ge : Mais je garderai un œil sur vous !
Alors c’est officiel je mets fin à cette première audition de GAV.

Aline : J’ai du prendre la voiture. Intéressant cette premier partie.

Clémence : Bravo les filles pour cette GAV

Aline : Merci Nicolas.

NJ : Merci. À bientôt.

Ge : Attention les flingueuses, tout ce qui est dit ou fait ici est susceptible d’être retranscrit !

Aline😮

Ge : Danièle tu t’occupes de la première partie de la retranscription de cette GAV. Je prendrai la suite pour mettre le PV en page sur le blog !

Danièle : J’arrive  Cheffe. Oui Cheffe. Demain matin Cheffe. Bonjour tout le monde

Aline et Ge😍 😮

Parfait ça @Danièle. Et en plus demain il y en aura 2 à mettre en forme ! 😛

Danièle : Oui Cheffe comme ça je peux dire que je suis chanceuse 😇

 

Ge : 😆Allez, 8h07 fin de cette première audition.

Pièce à verser au dossier :

J’avais déjà eu l’occasion d’interroger Nicolas Jaillet, mais ce jour là il n’était pas le seul suspect.

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