Où les roses ne meurent jamais, Gunnar Staalesen

Le livre  : Où les roses ne meurent jamais de Gunnar Staalesen ; traduit du norvégien par Alex Fouillet. Réédité en poche chez Gallimard le 21 novembre 2019 dans la collection Folio. Policier, n° 898. 9€40.  (384 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Septembre 1977. Mette, une fillette âgée de trois ans, disparaît alors qu’elle jouait dans le bac à sable devant sa maison. La petite communauté où vit sa famille est bouleversée. Malgré les efforts de la police et les soupçons qui s’accumulent, elle reste introuvable.

Vingt-cinq ans plus tard, alors que la date de prescription approche, la mère de Mette demande au privé Varg Veum de tenter une dernière fois d’élucider ce mystère. Son enquête le plonge dans un écheveau de mensonges et de complots. Puis une nouvelle tragédie se produit…

 

 

L’auteur : Gunnar Staalesen est né à Bergen, en Norvège, en 1947. Quand il crée le personnage de Varg Veum, le succès est immédiat en Norvège et ne s’est jamais démenti depuis.
Gunnar Staalesen est aussi l’auteur de la grande fresque Le roman de Bergen, en six volumes.
Extraits :
« J’avais du mal à comprendre qu’on puisse vouloir nuire à un si petit être, encore moins qu’on y arrive. Je connaissais cette sensation pour l’avoir éprouvée pendant mes années passées à la protection de l’enfance. S’en prendre à un enfant, le tuer… je ne voyais toujours pas crime plus infâme, un acte pour lequel on ne trouvait que très difficilement le pardon, un écrit si sombre dans un livre si triste que personne ne souhaiterait l’ouvrir. Je sentis un frisson me parcourir, glacial. Et je sus de quoi il s’agissait. Ce n’était pas la première fois. C’était le froid de l’incompréhensible, d’une existence écourtée. »
« Les proscrits avaient donc réintégré le jardin d’Éden sur les hauteurs de Nygårdshøyden, où le serpent avait pris place sur le trône et où Adam et Ève étaient depuis longtemps pardonnés de leur petite entorse à la discipline. Depuis, les choses n’avaient à peu près fait qu’empirer. »
« V…Vous vous souvenez d’une petite fille qui s’appelle Mette ? »
Je ne compris pas tout de suite de quoi elle parlait.
« Mette ? Je ne vois pas bien…
– Elle a disparu en septembre 1977. »
La lumière se fit en moi.
« Ah, vous parlez de… cette Mette-là. »
Deux enfants avaient disparu dans la région de Bergen dans les années 1970. Ces deux événements avaient ébranlé la population et occupé beaucoup de place dans les médias, les premiers temps, avant de sombrer petit à petit dans l’oubli. J’avais participé à l’élucidation de celle de 1979, huit ans après les faits. À ma connaissance, la seconde n’avait jamais connu d’issue. C’était celle-là qu’on avait surnommée l’affaire Mette.
Elle hocha la tête.
« Mais je ne me rappelle pas très bien… Quand était-ce, dites-vous ?
– Le 17 septembre 1977. »
Je fis un rapide calcul mental : 1987, 1997, 2002. Encore six mois et il y aurait prescription, si tant est que quelqu’un l’ait assassinée à l’époque, et on pouvait difficilement imaginer autre chose, compte tenu de la rigueur avec laquelle cette enquête avait dû être menée.
« Et Mette, c’était…
– Oui. C’est ma fille. »

 

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Où les roses ne meurent jamais, Gunnar Staalesen

Où les roses ne meurent jamais est une nouvelle enquête où le privé Varg Veum pointe son nez. C’est je crois la seizième de la série.
Mais alors que nous raconte ce polar
Mette a disparu alors qu’elle jouait devant la fenêtre de la cuisine. Vingt-cinq ans plus tard, sa mère demande aux autorités de rouvrir l’enquête avant la date de prescription. Varg Veum se plonge dans l’affaire.
Où les roses ne meurent jamais est un une intrigue classique sous forme de whodunit. Vous l’aurez compris nous somme là dans un cold case est pour notre héros les piste sont minces. Aussi, avec notre privé norvégien, nous allons nous immergé dans les communautés hippies de la fin des années 1970. Et non, tout ne sera pas peace and love pour Varg.
On aime le un style épuré de l’auteur qui en plus nous offre ici un rebondissement final totalement inattendu tant Gunnar Staalesen excelle à égarer le lecteur dans des impasses.
Un excellent polar nordique que je vous recommande vivement

 

autres extraits
« – C’est fait.
– Super. »
Le braqueur à l’entrée de l’horlogerie posa la main sur la poignée et jeta un coup d’œil interrogateur par-dessus son épaule. Son acolyte devant le bureau hocha la tête, la porte du magasin s’ouvrit et ils quittèrent les lieux, l’arme encore brandie.
Alors l’événement se produisit.
Aucune des quatre femmes ne vit ce qui avait mal tourné. Quelques témoins, sur le trottoir ou sur le quai de l’autre côté de la rue, ne furent capables de proposer que des fragments de ce qu’ils croyaient avoir observé. Un automobiliste qui passait par là pensait avoir tout vu, « du coin de l’œil », comme il le formula par la suite.
Au moment où les voleurs évacuaient l’horlogerie, ils durent heurter un homme juste devant la porte. L’individu poussa un cri, il y eut une ou deux secondes de silence, puis un échange verbal, et un coup de feu claqua. Le piéton fut projeté vers l’arrière et s’écroula sur le trottoir, tandis que du sang jaillissait de sa poitrine, tout près du cœur.
Les trois malfaiteurs traversèrent la rue en courant et poursuivirent sur le port, jetèrent les sacs dans un petit bateau blanc qui les attendait à quai et sautèrent à bord. Le moteur rugit et, dans une gerbe d’écume, la frêle embarcation mit le cap sur Vågen, où des témoins la virent disparaître quelques minutes plus tard après avoir contourné la pointe de la péninsule de Nordnes.
Dans le magasin, l’horloger apparut à la porte de son bureau. « J’ai donné l’alerte », déclara-t-il, abattu. »
« En attendant la police, elles firent le tour du secteur au pas de course, en appelant Mette. Plusieurs voisins sortirent les assister dans leur battue. Certains allèrent voir les visiteurs du chantier, mais aucun d’entre eux n’avait remarqué de petite fille.
On avait pu prévenir le père de Mette, Truls Misvær, qui avait accompagné à son entraînement de football l’aîné de leurs enfants, Håkon, six ans. Il revint sur-le-champ en voiture et se joignit bientôt à ceux qui cherchaient en cercles toujours plus grands, dans un paysage légèrement accidenté, une fillette introuvable.
À l’arrivée des forces de l’ordre, des recherches organisées furent très vite lancées. Un message circula sur les ondes, d’abord de la police, puis relayé par les médias : Une petite fille a disparu de son domicile, dans Solstølvegen, à Nordås.
En vain. On ne retrouva jamais Mette Misvær.
Les premiers jours, l’enquête prit rapidement de l’ampleur. De disparition assez banale, l’affaire fut bientôt requalifiée en crime potentiel. Les avis de recherche n’ayant rien donné et Mette Misvær n’ayant pas refait surface le lendemain, l’alerte générale fut déclenchée.
Tous les voisins furent appelés à témoigner. Personne n’avait rien remarqué, hormis Randi Hagenberg, qui confirma avoir vu Mette jouer dans le bac à sable juste avant qu’elle se volatilise. »

 

Lu dans le cadre de 3 défis littéraires

Challenge : Auteurs des pays Scandinaves chez Céline

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

–  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (Norvège)

 

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