L’enfant aux cailloux, Sophie Loubière

Le livre : L’enfant aux cailloux de Sophie Loubière. Paru le 14 avril 2011 chez Fleuve noir collection Thriller. 17€50. (333 p.) ; 23 x 14 cm. Préface Jean-Bernard Pouy. Réédité en poche  le 13 mars 2014chez Pocket. Thriller, n° 15841 dans une nouvelle édition revue et corrigée. 7€90. (349 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules et qui s’ennuient tellement – surtout le dimanche – qu’elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins. Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s’installer à côté de chez elle. Et très vite, elle est persuadée que quelque chose ne va pas.

Les deux enfants ont beau être en parfaite santé, un autre petit garçon apparaît de temps en temps – triste, maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l’appeler à l’aide. Un enfant qui lui en rappelle un autre…

Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n’a plus qu’une obsession : aider ce petit garçon qui n’apparaît ni dans le registre de l’école, ni dans le livret de famille des voisins.

Mais que peut-elle contre les services sociaux et la police qui lui affirment que cet enfant n’existe pas ?

Et qui est vraiment Elsa Préau ? Une dame âgée qui n’a plus toute sa tête ? Une grand-mère souffrant de solitude comme le croit son fils ? Ou une femme lucide qui saura croire à ce qu’elle voit ?

 

L’auteure : Auteure de romans, de nouvelles policières et d’un livre pour la jeunesse, Sophie Loubière est née en 1966. Elle publie son premier polar dans la collection «Le Poulpe». Elle s’est fait un nom dans le milieu de l’édition grâce à une émission littéraire unique en son genre (Parking de nuit, France Inter) et à ses chroniques à France Info (Info polar).

Extraits : 

« Le grenier de la maison était garni de cartons contenant les archives de son ancienne école. Mme Préau avait grande satisfaction à revoir ces dessins où les parents sont souvent figurés d’une façon grotesque, hérissés de poils ou filiformes. Les princesses que dessinaient les petites filles nées dans les années soixante étaient parées de colliers de perles bigarrées, de robes de princesses en forme de chapiteau agrémentées de manches ballons figurant de gros biceps. Quant aux chevaliers apparus sous les pinceaux des garçons, ils ployaient sous le poids d’épées fabuleuses, combattaient aux portes de châteaux forts ou chutant de leurs murailles dentelées. »

« Elle attendit que la femme de ménage ait quitté la maison pour étaler sur la table de la cuisine les petits cailloux et les regarder à la loupe, les manipulant avec précaution. Cela ne faisait pas un pli. Ils étaient colorés de sang séché. Comment ces cailloux avaient-ils atterri sur le rebord de la fenêtre du salon ? D’où pouvait bien provenir ce sang ? »

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Voici un polar singulier, un pur coup de cœur. Troublant, poignant il révèle un épilogue des plus surprenant !

Mais alors que nous raconte « L’enfant au cailloux »

Quand Elsa Préau rentre chez elle après plusieurs semaines de convalescence, elle découvre de nouveaux voisins : une famille avec deux enfants en parfaite santé, et un troisième qui semble appeler au secours en envoyant de tout petits cailloux à sa fenêtre.

 Dans ce polar étonnant qui relève aussi du roman noir, Sophie Loubière dépeint notre société, ces nombreux dysfonctionnements, la solitude,la maladie, l’égoïsme, l’abandon…. . L’émotion est présente tout au long du livre.  Les certitudes, nos certitudes sont mises en balance de nombreuses fois. Il faut dire qu’ici ,on passe de la tendresse à la colère en un clin d’oeil. Ce livre est un concentré de sentiments tellement différents !

C’est un polar incroyable qui nous bouscule et nous donne à réfléchir. Notre autrice nous offre là deux portraits saisissant, celui d’un gamin qui n’a pas l’enfance qu’il mérite et celui d’une femme vieillissante qui souffre de solitude, renfermée sur elle même et percluse de petites manies qui l’aide sans doute à vivre.

De plus, Sophie Loubière manie la langue de Molière avec bonheur, son écriture est froide et acérée mais se révèle sensible et bouleversante. Pas un mot de trop pour faire monter  crescendo la tension. Du grand art. Totalement bluffée j’ai été, charmée aussi. Je suis ressorti de cette incroyable petit bouquin complétement rincée et émue.

J’ai eu pour l’enfant aux cailloux  pur coup de coeur. Un livre qui vous reste en mémoire même 15 ans après sa lecture…

 

Lu dans le cadre de 5 défis littéraires

Mars au féminin. 📚 Challenge 📚

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

– Challenges Les Dames en Noir 2024 chez Zofia

–  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (France)

– Challenge Juillet Sororité chez Stelphique et année Sororité chez Collectif Polar