Les ch’tits hommes libres de Terry Pratchett

Le livre : Les annales du Disque-monde Volume 30, Les ch’tits hommes libres de Terry Pratchett ; illustrations de Paul Kidby ; traduit de l’anglais par Patrick Couton. Paru le 21 juin 2018 chez Atalante. 20€50. Nouvelle édition.  (286 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 20 x 15 cm. Existe auss en Pocket. Science-fiction. Fantasy, n° 7061. 8€30

4e de couv : 

Ce pays, on l’appelle le Causse : une succession de collines vertes peuplées de moutons. C’est là que vit Tiphaine Patraque, neuf ans, fille d’une longue lignée de bergers. Elle a décidé quelle deviendrait sorcière.

Les épreuves ne lui manqueront pas : un monstre dans la rivière, un cavalier sans tête sur le chemin du village… et la disparition de son petit frère.

Armée d’une poêle à frire, du livre de magie de sa mémé (Les maladies du mouton) et d’une détermination farouche, elle part affronter la reine des fées.

Seule ? Non. Miyards ! Avec le concours des Nac mac Feegle, les ch’tits hommes libres à la peau bleue, voleurs, bagarreurs, ivrognes et belliqueux.

Ni rwa ! Ni rinne ! Ni djeus ! Ni maets ! Fini de s’faire avwar !

L’auteur :  Sir Terence David John Pratchett, dit Terry Pratchett, est un écrivain britannique. Né à Beaconsfield, Buckinghamshire , le 28/04/1948, il est décédé Broad Chalke, Wiltshire , le 12/03/2015, il était atteint d’une forme rare et précoce de la maladie d’Alzheimer. Pratchett publie son premier roman en 1971, mais ce n’est qu’en 1983 qu’il rencontre vraiment le succès avec le premier volume des Annales du Disque-monde, La Huitième Couleur. Il abandonna son travail au CEGB en 1987 quand il eut réalisé que ses publications occasionnelles lui donnaient des revenus plusieurs fois supérieurs. À partir de là, il publia bien plus souvent et écrivit typiquement deux livres par an.
Il fut récompensé comme Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) en 1998 pour services rendus à la littérature.

Extraits :
« Au même instant, elle se rendit compte que la truite était partie. Mais il y avait autre chose dans l’eau, là, juste sous son nez. »
« Miss Tique releva le nez.
« Le petit bonhomme dans le bateau était un Nac mac Feegle ! dit-elle. La plus redoutée de toutes les espèces de fées ! Même les trolls fuient les ch’tits hommes libres ! Et l’un d’eux l’a mise en garde !
— C’est elle la sorcière alors, non ? fit la voix.
— À son âge ? Impossible ! Qui lui aurait appris ? Il n’y a pas de sorcière dans le Causse. Le terrain est trop tendre. Et pourtant… elle n’a pas eu peur… »
La pluie avait cessé. Miss Tique tourna la tête vers le Causse qui se dressait au-dessus des nuages bas, littéralement essorés. À moins de dix kilomètres.
« Cette gamine, il faut la tenir à l’œil, dit-elle. Mais le Causse est trop tendre pour produire une sorcière… » « 
« Mais son père rappelait quelquefois avec insistance que de vieux documents régionaux mentionnaient le nom de Patraque (ou Patrac, Patarac, Patatrac, Patteraque – l’orthographe était facultative) depuis la nuit des temps. Les Patraque avaient ces collines dans le sang, répétait-il, et ils étaient depuis toujours des bergers.
Tiphaine en éprouvait une certaine fierté, quoique teinté d’indécision : ça ne lui aurait peut-être pas déplu d’avoir des ancêtres qui se déplaçaient un peu ou qui se lançaient parfois dans de nouveaux projets. Mais il fallait être fier de quelque chose. Et du plus loin qu’elle se souvenait, elle avait toujours entendu son père, homme par ailleurs tranquille et circonspect, sortir LA blague, celle qu’on devait se transmettre de Patraque en Patraque depuis des siècles. »

 

Le  petit post-it de la bibliothécaire

Les ch’tits hommes libres : un roman du disque-monde 

Retrouvez ou découvrez avec ce titre l’atmosphère la plus envoûtante de la série « Les annales du Disque-monde » de Terry Prachett
Et régalez-vous avec les aventures de Tiphaine Patraque.
Tiphaine Patraque, 9 ans, apprentie magicienne, part à la recherche de son petit frère, enlevé par la Reine des fées. Comme si elle n’avait pas assez de soucis à la ferme avec le monstre dans la rivière et un cavalier sans tête qui se balade dans le coin… Tiphaine, armée d’une poêle à frire et d’un livre de magie emprunté à Mémé, demande de l’aide aux Nac Mac Feegle, des petits êtres hargneux à la peau bleue, virés du royaume des fées pour débauche et alcoolisme aigu. Que la fête commence !
Notre auteur nous transporte dans un monde rural, entre les Causses et le Nord de la France, pays de bergers et de ch’tis hommes bleus, qui devient terrain familier d’un livre à l’autre, que l’on a hâte de retrouver.

Lorsque le bon sens le plus terre à terre rencontre une fantasy échevelée.

A noter le travail de traduction de Patrick Couton qui est épatant.

J’ai adoré.

Autres extraits :
« Miss Tique ne ressemblait pas à une sorcière. Comme la plupart de ses collègues, du moins celles qui se déplacent de village en village. Ressembler à une sorcière peut se révéler dangereux quand on côtoie des populations ignorantes. Pour cette raison, elle n’arborait pas de bijoux occultes, n’avait ni couteau magique luisant ni gobelet d’argent entouré de motifs de crânes, ne portait pas de balai d’où s’échappent des étincelles, autant de menus indices donnant à penser qu’une sorcière n’est pas loin. Ses poches ne contenaient rien de plus magique que quelques brindilles, peut-être un bout de ficelle, une pièce ou deux et, bien sûr, un porte-bonheur.
Tout le monde dans le pays gardait des porte-bonheur sur soi, et miss Tique avait compris que l’imprudente qui n’en avait pas risquait de passer pour une sorcière aux yeux de la population. Dans sa branche, un peu de ruse ne faisait pas de mal.
Miss Tique avait cependant un chapeau pointu, mais un chapeau discret qui devenait pointu uniquement quand elle le voulait. »
« Seules les montagnes étaient plus hautes que le Causse. Elles se dressaient, abruptes, violettes et grises, et de leurs sommets dégoulinaient de longues traînées de neige même en été. « Les mariées du ciel », les avait un jour appelées Mémé Patraque, et c’était tellement rare qu’elle ouvre la bouche pour lâcher un commentaire, surtout un commentaire sans rapport avec les moutons, que Tiphaine s’en souvenait. Et puis il était très juste. C’est à des mariées que ressemblaient les montagnes en hiver, toutes de blanc vêtues et leurs coulées de neige s’envolant comme des voiles.
Mémé employait des mots anciens et débitait de vieux et curieux dictons. Elle n’appelait pas les collines le Causse, mais « le socle ». Sur le socle, le soc ne passe pas, s’était dit Tiphaine. Ainsi avait-elle retenu le terme.
Elle arriva à la ferme.
On laissait le plus souvent Tiphaine livrée à elle-même. Une habitude ni cruelle ni désagréable, mais la ferme était vaste et chacun avait ses tâches à remplir. Elle s’acquittait consciencieusement des siennes et se rendait du coup pour ainsi dire invisible »

Lu dans le cadre de 2 défis littéraires :

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (France)

9 réflexions sur “Les ch’tits hommes libres de Terry Pratchett

  1. Il est marrant ce titre je trouve. Et j’aime bien le nom de Tiphaine Patraque, ça sonne bien 😄 ça a l’air rempli de créatures en tout genre et assez drole aussi, un héros armé d’une pôle a frire, j’aime beaucoup l’idée 🤭

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  2. J’ai re-testé Pratchett aux vacances de février avec plus ou moins de succès… Je n’ai aimé (adoré !) que Mortimer dans la trilogie de la Mort qu’on m’avait prêter. Mais j’ai l’impression que ce numéro-là lui ressemble et pourrait me plaire. Noté !

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  3. Je connais le nom de l’auteur bien sûr, mais je n’ai lu aucun livre de lui. ça a l’air d’être une série ça, non ? En tout cas, merci pour la chronique, je vais me pencher sur le sujet… quand je pourrai 😉

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