No Trace – Pierre-Jean Verhoye

Aujourd’hui, deux flingueuses nous parlent d’un même titre.

Et c’est sous forme de papote qu’elles nous livrent leur double ressenti.

Aussi je vous laisse découvrir non pas la double chronique mais…

La Chronique Duo

 

Le livre : No Trace de Pierre-jean Verhoye. Paru 6 Septembre 2018 aux Editions les Nouveaux Auteurs. 18.95 euros. 550 pages. 14 x  21 cm

4ème de couverture :

Paris, Mai 2015 : jeune maman d’une petite fille de cinq semaines, Raja vient d’apprendre par la police l’assassinat de son conjoint à Londres lorsqu’elle assiste à la défenestration de sa voisine. Elle décide de partir avec son bébé, escortée par Goran, un policier peu causant, embarqué contre son gré dans l’aventure et peu habitué aux rythmes particuliers imposés par un nourrisson.
Au même moment à New York, Elizabeth, la mère de Raja, perçoit la menace qui plane sur sa fille et envoie via la Schizosphère un message de S.O.S. Cet appel au secours est intercepté par les serveurs informatiques d’une association confidentielle, baptisée No Trace, qui a développé des talents impressionnants en matière de collecte de données numériques. Son responsable, Théau, se lance alors à la poursuite de la jeune femme et du policier, avec pour objectif de sauver Raja.

L’auteur : Pierre-Jean Verhoye vit à La Rochelle. Après avoir consacré dix années à un projet entrepreneurial, il revient à l’écriture avec pour ambition de raconter des histoires différentes, riches en émotions, où ses personnages s’épanouissent au fil des pages.

Né en 1964, il a beaucoup écrit entre trente et quarante ans. En 2004, il a confié trois textes complets à Manuscrit.com (auto-édition), et « Débloque » a reçu le Prix du premier Roman Le Manuscrit-Métro 2005.
Il se consacre depuis 2015 à l’écriture d’une trilogie dont le roman No Trace constitue la première porte d’entrée

 

Extraits :
« Et je pense que les religions sont des supercheries, que l’homme pourrait enfin vivre heureux s’il acceptait de ne plus avoir peur de la mort. »
 » – Nous sommes au XXIème siècle et l’homme en est encore à engrosser la femme, qui porte un enfant dans son prpore ventre et qui l’expulsera dans un climax de sang, de douleurs, de fluides organiques dégueulasses, avec un cordon ombilical qu’il faut couper, un placenta qu’on fout à la poubelle, des chairs qu’il faut recoudre. Ça fait mal, c’est moche, c’est tellement loin de l’image que l’homme veut donner de lui, lui qui va être gêné parce que son ventre gargouille ou que son cul le gratte. Franchement, moi, l’humanité me fait pitié, elle se perd dans ses délires de nouvelles technologies.Elle désire se simplifier la vie, mais elle ne fait que se rendre de plus en plus vulnérable, de plus en plus fragile. » 

La chronique duo de Oph et Maud

Nos jumelles ont l’habitude de se retrouver autour d’un verre. Si vous les connaissez un peu, vous savez que quand elles se retrouvent c’est autour d’un mojito et qu’elles adorent discuter de leurs lectures. Ayant toutes les deux lu No Trace, c’est donc autour de leur boisson fétiche qu’elles ont échangé leurs points de vue.

Si Oph a adoré, Maud est un peu plus mitigée. Mais je vous laisse découvrir leur échange:

« Maud: Je suis perplexe. J’ai aimé mais quand même, certaines choses m’ont dérangées. Si la première partie est très rythmée, j’ai trouvé que le soufflet retombait dans la seconde et malgré une tite reprise dans la troisième, je n’ai pas retrouvé l’engouement que j’ai eu en début de lecture. J’ai du mal à accepter que personnes ne s’occupe du tueur et de Juliette! Et même si les explications sur ce qu’est NoTrace sont intéressantes, le fait de les avoir plusieurs fois par des personnages différents m’a donné l’impression de tourner en rond dans ma lecture.

Oph: Je n’ai pas eu ce sentiment de baisse de rythme, pas de manière aussi franche en tous cas. Les parties ont certes des notions temporelles différentes mais ça ne m’a pas gêné. Dans la première partie on suit les personnages à la minute près, dans la seconde c’est plus en jours puis des mois après… J’ai justement beaucoup aimé ces variations de temps dans ce roman, de même que les boucles temporelles. Revenir en arrière pour revivre les même choses avec le regard d’un autre personnage est intéressant, ça permet de leur donner plus de « coffre », de mieux les comprendre, de visualiser leurs blessures et leurs fêlures. Une façon pour l’auteur de les construire pleinement je pense.

Maud: Ah mais sur ce point je suis d’accord, ils sont bien construits, mais cette perte d’intensité m’a rendu certains d’entre eux plus fades au fil des pages.

Oph: Décidément, une fois n’est pas coutume, nous ne serons pas d’accord sur ce roman. J’ai au contraire ressenti la même force chez chacun d’entre eux. J’ai analysé leurs émotions avec leurs évolutions personnelles. D’ailleurs j’ai aimé le fait que Pierre-Jean Verhoye se soit servi de ces personnages pour faire de sacrées analyses de notre société. Que ce soit Goran avec l’évolution de la société ou Théau quand il explique le pourquoi il ne veut pas d’enfants. Attends je te relis ce passage, je l’ai trouvé tellement juste:

« On nous fait croire qu’on a un devoir de reproduction, que c’est un instinct incontournable qui va nous permettre de nous réaliser, que la procréation prolonge notre vie, qu’elle nous permettra de transmettre quelque chose de nous-même dans le futur. Mais tout ça ne tiens pas la route. Au bout du compte, il ne restera rien de notre existence, aucune trace […] Dans notre culture, les gens qui n’ont pas d’enfants sont suspects. Je le sais, je le ressens souvent.[…] Alors il faudrait balayer les conneries sur la sauvegarde de l’espèce. Nous ne sommes plus à l’Antiquité ou l’homme était un animal fragile, obnubilé par sa survie. »

Maud: C’est vrai qu’il traite de sujets complexes et de société, je te rejoins sur ce point.

Oph: Oui, mais aussi et surtout de la vie et et de la mort; en tous cas je l’ai perçu comme ça.

Maintenant que tu m’as dit ce qui t’avait gêné, qu’as-tu pensé de l’écriture?

Maud: De ce côté je n’ai rien à dire. L’écriture est addictive, malgré mes réticences je ne cessais de tourner les pages. Et puis il faut aussi souligner les recherches scientifiques qu’a fait l’auteur. Sur cet aspect c’est vraiment très complet sans pour autant être incompréhensible. Traiter un tel sujet est original et assez inédit sous cette forme. Mais quand même, que personne ne s’occupe de Juliette, ça m’a vraiment dérangé. Pour moi il manque l’enquête dans ce roman.

Oph: J’ai trouvé comme toi l’écriture addictive, avec un vrai style. Sur l’aspect scientifique je te rejoins également, mais pas sur l’aspect enquête qui ne m’a pas manqué.

En tous cas il me tarde de lire la suite maintenant!

Maud: Moi aussi, il me manque des réponses… Et j’ai besoin de les avoir. C’est une trilogie, il va nous falloir faire preuve de patience… Si on se buvait ce mojito en attendant 😉   » 

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