Dust de Sonja Delzongle

0000000L’auteur : Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal afro-asiatique, six années de journalisme et la tenue d’un bar de nuit) et écriture.
Extrait :
« Elle n’était pas vraiment ce que l’on appelle « un canon » ou « une bombe » − surprenant, tous ces termes d’artillerie lourde, juste pour décrire une belle femme. De taille inférieure à la moyenne, genre 1,55 mètre, un corps plutôt râblé, une mâchoire carrée légèrement proéminente où courait un duvet blond, un nez fin et trop court à son goût, des lèvres ourlées, d’un rouge frais, des pommettes hautes supportant des yeux marron braisé. »

Le post-it de Ge

Dust, Sonja Delzongle.

Dust 

Hanah Baxter, 43 ans, est une profileuse française installée à New York. Un jour, elle reçoit un appel de Collins, le chef de la police kenyane, au sujet d’une série de meurtres et de croix tracées avec le sang des victimes. Peu après son arrivée à Nairobi, Aka Merengue, fondatrice de la Ligue de défense des albinos, est assassinée.

nairobi1Nous allons suivre une enquêtrice hors norme, qui n’utilise pas du tout les méthodes modernes d’investigations. Non, Hanah Baxter a un don, elle ressent les choses tel un animal, elle perçoit différemment les signes, elle est en osmose avec la nature. Elle a quelque chose qui résonne en elle. C’est sans doute du à un traumatisme dans son enfance, quelque chose qui tient de l’instinct de survie. Hanah Baxter est devenue profileuse et une des meilleurs.

Nous allons la suivre  dans son périple africain. Elle va prêter main forte au Département d’investigation criminel du Kenya (le CID) qui a maille à partir avec un tueurs en série particulièrement retors. Il laisse à la vue de tous, des croix de sang creusées dans le sol. Le sang est bien celui d’humain mais il n’y a pas de corps. Assez vite Hannah, va trouver des éléments pour aider l’équipe de CID mais les affaires vont se compliquer, surtout quand les officiers de la criminelle sont appelés pour un meurtre particulièrement affreux. Une jeune femme a été démembré et décapiter simplement parce qu’elle était albinos.

Sonja Delzongle nous transporte en Afrique, elle nous fait découvrir cette Afrique de l’est berceau de l’humanité. Mais d’humanité, il n’en ai que très peu question ici. Elle va nous sensibiliser à la cause des albinos africains, qui de la Tanzanie au Burundi, en passant par le Rwanda et le Kenya, où se déroule l’action de notre livre, sont pourchassés. En effet la chasse à l’albinos est un sport locale qui peut rapporter gros. Il est lié à des croyance ancestral qui relève de la superstition. Et au Kenya les rites païennes sont encore très vivace.

Extrait :
Dans de nombreux pays d’Afrique, dont le Kenya, l’albinos est considéré comme un être aux pouvoirs surnaturels ou, parfois, comme une créature maléfique. Les sorciers diffusaient ces croyances auprès de la population en promettant longue vie, richesse et pouvoir à qui consommerait des poudres et des substrats obtenus à partir des membres, des organes ou des cheveux d’albinos, qui se vendaient à prix d’or. Face à ce marché juteux, la chasse aux albinos se répandit en Afrique avant les années 2000, prenant au fil du temps un essor inquiétant.

Mais Dust, ce n’est pas que ça, c’est aussi une fabuleuse histoire sur ce continent africain, terre de tous les contrastes. Nairobi n’est-elle pas à sa façon la ville lumière de l’Afrique, avec ses tours ultramoderne. Mais elle aussi la ville de tous les dangers et son bidonvilles est l’un des plus grands d’Afrique, Kibera. Nairobi, où se côtoient riches hommes d’affaires et enfants des rues.

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Dust, ce sont plusieurs intrigues parfaitement menées qui finissent par se rejoindre.

C’est un style et une écriture fluide, limpide qui rend la lecture facile.

Dust c’est aussi un excellent roman policier avec des personnages particulièrement bien campés.  L’équipe de policier avec ses éléments disparates. Collins, le directeur du Cid, homme intègre, qui croit en sa mission. Son adjoint, Mendoza, une brute épaisse plutôt macho voire misogyne. Karen la nouvelle de l’équipe, une jeune femme moderne, formé en Europe, qui arrive avec tous ses espoirs et ses envies de changement. Il y a aussi les « méchants », et là s’ils ont des motivations bien différentes, ils font dans du lourd. Et puis Hannah notre profileuse homosexuelle. Car il faut bien le dire, Sonja Delzongle a pris le parti de raconter l’histoire d’une héroïne lesbienne, et ça aussi c’est fort car c’est pas si fréquent.

Vous l’aurez compris, Dust m’a particulièrement remuée, voire perturbée.

C’est un putain d’excellent thriller, mais pas que.

Alors plus d’hésitation, foncez découvrir cette auteure sans doute trop longtemps restée dans l’ombre.   nairobi-view-1_231

Citation :
  • L’espoir, comme le sable, s’infiltre partout.
  • Pour chasser des prédateurs, il faut l’être un peu soi-même.
  • Dans les rues, on frôlait l’étrangère, on la bousculait de tous côtés, parfois volontairement, pour attirer son attention, lui soutirer quelques shillings ou simplement par provocation.

46 réflexions sur “Dust de Sonja Delzongle

  1. Je tourne autour, celui-là, mais j’hésite un peu à cause de la taille du bébé (surtout que j’ai aussi le nouveau DOA au sommet de ma PAL, et qu’il n’est pas vraiment mince non plus !)
    Bon, en tout cas, ton avis donne sacrément envie ! A suivre donc 😉

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