Né d’aucune femme – Franck Bouysse

Aujourd’hui c’est double chronique sur Collectif Polar

En effet, avec Manie Danièle nous vous donnons notre ressenti sur un livre qui semble faire l’unanimité. Un livre qui a souvent été cité dans vos tops 2019.

Aussi ce matin c’est Dany qui vous a fait part de son avis que vous pouvez retrouver ICI

Et ce soir je vous propose mon petit billet.

Et…Ce livre c’est ….

Mais vous le savez surement déjà !


Le livre : Né d’aucune femme de Franck Bouysse. Paru le 10 janvier 2019 aux éditions La manufacture de livres. 20.90 € – e-pub 13.99 €  (336 p.) ;  14 x 20 cm.

 4ème de couverture :

Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose. »
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses oeuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine..

 

Extrait :
Frêle silhouette réchauffée aux rayons d’un soleil qu’on lui a toujours interdit, « pour préserver ta peau », répète la vieille dame sans plus d’explications ; mais les interdits ne sont-ils pas faits pour être franchis, et même saccagés, piétinés, détruits, afin que d’autres apparaissent, encore plus infranchissables et surtout plus enviables ? Il n’échappe pas à la règle en marchant dans l’allée. Au début, il grimace lorsque des graviers s’incrustent dans la tendre plante de ses pieds, puis il finit par ne plus rien sentir, trop accaparé par cette liberté dont il rêve à longueur de journée, campé en temps normal derrière de grandes fenêtres closes aux vitres parfaitement transparentes, donnant le change, avec à la main un livre d’images ou quelque objet de nature à tromper son ennui.

 

Le post-it de Ge

Né d’aucune femme – Franck Bouysse

Dans un asile, le prêtre qui bénit le corps de Rose trouve ses cahiers, dans lesquels elle a raconté son histoire en brisant le secret qui lui avait été imposé.
Voilà bien un livre à coté du quel je suis passée.
Pourtant ce titre avait tout pour me plaire.
L’écriture de Franck Bouysse en tout premier lieu. Et là je n’est rien à redire, une nouvelle fois, la palette utilisé par l’auteur est tout bonnement somptueuse. Il a une prose incroyable pour nous décrire le destin tragique de Rose, cette petite son nom.
Mais je ne sais pas vraiment pourquoi je ne me suis pas reconnue dans ce roman choral. Dans ce roman du terroir, là où les gens sont des taiseux ! Pourtant moi aussi mes origines sont de là, de la campagne, mais j’ai pas ce souvenir de ces silences. Non les vies simples et modestes étaient teintée de rire et de petits rien qui rendent heureux.
Non pas tout ce noir, toutes cette mystère crasse, ces plans maléfiques de vieille qui manigance.
Ici les personnages sont taillés d’un bloc, le bon docteur, pas si bon que cela, le maître de forge, Charles monstre d’horreur, la vieille manipulatrice et prête à tout pour son monstre de fils. Et puis il y a le père, celui qui ne voit de son aînée que l’argent et le plaisir qu’il peut en tirer.
Ici tout est trop monolithique pour moi même les personnages par qui la rédemption pourrait arriver ( le curé, l’infirmière ou encore Edmond n’arrivent pas à tirer la vie de Rose vers le haut.
Non point de salut, point de lueur d’espoir. Noir c’est noir. Trop noir, trop sombre peut-être.
Pour autant avec ce titre, Franck Bouysse arrive malgré tout à faire de son personnage central, Rose, une héroïne. Et en la réhabilitant, il réhabilite toutes ses femmes bafouées.
Rose que rien, ni personne ne pouvait sauver devient sous la plume de notre auteur une résistante à la main mise de l’homme sur ces femmes qu’il n’a su que salir, violer, abîmer et souiller à tout jamais.
Oui le destin tragique de Rose raisonne parfaitement avec l’actualité brûlante autour de la conditions féminine. Il s’inscrit dans le prolongement du mouvement « me too  » et rallie le cri de ralliement autour de ces trop nombreux féminicides.

38 réflexions sur “Né d’aucune femme – Franck Bouysse

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