Le paradis des louves – Kate Wagner

Le livre : Le paradis des louves de Kate Wagner paru le 18 octobre 2013 chez les éditions Kelableanwi. Réédité en 2018 chez Page 99. 10 € ;  (233 pages) ; 12 x 18,5 cm

4ème de couverture :

 « Meurtrière depuis peu, passionnée depuis toujours, ma flûte de champagne est sans relâche prête à fêter la fin d’un emmerdeur. »

Telle est la sentence permanente de la dangereuse W. Cette jeune fille, qui  nous plonge depuis son enfance dans son inquiétant quotidien, supporte si difficilement les autres êtres humains. Au fil des multiples rencontres et déménagements, elle va tenter de trouver sa place dans un monde qu’elle juge imparfait. Y arrivera-t-elle ? Qui saura sauver son âme damnée ?

L’auteur : Née en 1964 à Strasbourg, Kate Wagner écrit depuis son plus jeune âge. Avant d’explorer le monde des romans, elle a écrit des poèmes, des textes pour des chansons, des articles pour des journaux satiriques ou artistique, une pièce de théâtre en collectif, Le Satin de Noel, éditée chez Art et Comédie de Paris dans la catégorie succès de l’année (20011/14) et une adaptation du roman de Laurence Jyl, Le nez à la fenêtre, à la demande du metteur en scène R.Vuadens.              Peintre pendant vingt-cinq ans, elle prolonge son imagination de la toile sur le papier et raconte des histoires simplement d’une autre manière.                          L’écriture particulièrement incisive, ironique ou mordante a déjà séduit de nombreux lecteurs. Kate Wagner est membre de la SGL, de la Mel, de l’ADELF, de l’adS, du cercle littéraire de la société d’émulation du Jura, de la SEALB, du Cercles des Auteurs de langue Francophone de l’AENJ.

Extrait :
« Demain, je serais jugée en tant qu’accusée et non comme une victime. Ma vie, dont personne ne connait la moindre parcelle, sera pour expliquer mes gestes et non pour essayer de me comprendre. Ça sera la souffrance des autres qui sera jugée, pas la mienne. Sans doute n’aurai-je pas le  temps d’expliquer ce que personne n’a envie de comprendre. Demain je me soumettrai à l’ordalie. Mais quelle qu’en soit l’issue, après le procès, je m’en irai. Moi seule, sera le jugement de Dieu. J’ai perdu l’homme de ma vie et n’ai pas récupéré l’homme de ma mort… »

L’accroche de Miss Aline

Le paradis des louves, Kate Wagner

Amélie Wanderbourg passe ses derniers instants, dans sa cellule,  à rédiger sa vie. Pourquoi ? Puisqu’il semble que personne ne veuille la poser en victime. Elle va décrire avec détachement ses actes. Elle n’y met aucun sentiment. Elle n’en a pas. Le monde n’est pour elle qu’aberration, incompréhension. Tout et tous l’insupporte. Elle va errer de ville en ville, d’identité en identité différentes et semer la mort. Elle-même ne se pose pas en victime. Ses gestes sont, pour elle, justifiables et justifiés. Elle suit ses impulsions/pulsions. Elle ne semble pas tiraillée par sa conscience. En a-t-elle seulement une ? Même son désir le plus cher se refuse à elle et ce n’est pas faute d’avoir essayé !

Étrange roman que nous livre là Kate Wagner. Étrange personnage que cette Amélie. Étrange lecture qui se fait, malgré toi, avec avidité. A.W t’as contaminé, tu es aseptisée. Aucune empathie mais aucune révolte non plus lors de ta lecture. Tu l’observes, tu l’écoute. Peut-elle être une victime ? Veut-elle être sauvée ? Peut-on être aussi morte à l’intérieur ?

Une fois encore Kate Wagner se surpasse dans la l’analyse du personnage. L’auteur ne se pose pas en « juge » et ne t’y pose pas non plus en tant que lecture. Sans heurt, elle dépeint la nature humaine dans toute sa froideur. Simplement. Comme devant un tableau, tu t’arrêtes et tu observes … tu peux même te laisser subjuguer.

Merci à Kate Wagner pour ce moment livresque particulier. Merci également pour sa disponibilité et sa gentillesse.

Bonne lecture !

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