Blackout baby : Londres, 1942 de Michel Moatti

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9782357201972,0-2321033Le livre : Blackout baby : Londres, 1942  de Michel Moatti. Paru le 2 octobre 2014 chez HC. 19€90 ; (352 p.) ; 22 x 15 cm
9782264066794,0-3175671Réédité en poche le 7 avril 2016 chez 10/18 dans la collection Grands détectives. 8€,10 ; (408 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv :
Londres 1942 : profitant du couvre-feu, un tueur hante les rues de la ville.
En quelques jours, il assassine et mutile quatre femmes. Son modus operandi interpelle Scotland Yard et la presse, qui le surnomme aussitôt le Blackout Ripper.
Les messages qu’il laisse sur les scènes de crime, conçus comme des indices codés, imposent bientôt aux enquêteurs une piste inquiétante : le criminel semble s’inspirer des leçons du mage noir Aleister Crowley et de son manuscrit démoniaque, « Le Livre de la Loi ».
Insaisissable, le tueur caché dans l’ombre du Blitz décide de s’attaquer aux enfants de Londres – ceux qui doivent être évacués lors de l’opération « Joueur de flûtes ».
Mais il va trouver sur sa route une femme, Amelia Pritlowe, qui va faire de sa traque une affaire personnelle.
Une enquête inspirée de faits et de personnages réels.
« Si j’étais encore patron du 36 quai des Orfèvres, je nommerais Michel Moatti à la tête de la Crim’. »
Claude Cancès — Directeur honoraire de la P.J.

 

7431 L’auteur : Maître de conférences à l’Université de Montpellier, Michel Moatti enseigne le journalisme et la communication.

Journaliste pendant seize ans, en particulier comme correspondant pour l’agence britannique Reuter’s, il a vécu à Londres au début des années 1990.

 Extraits
« Malgré le désespoir, le vôtre, et celui de ce monde en perdition, la vie a le droit de gagner. Le grand professeur Bichat a écrit quelque part quelques lignes là-dessus… « La vie a pour fonction principale de contredire la mort », ou quelque chose de ce genre, je crois…
– « La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort », corrigea Amelia Pritlowe.
– Voilà… Exactement »
« Elle avait appris à la mort de son père qu’elle était la fille de Mary Jane Kelly, la dernière victime de Jack l’Eventreur, en novembre 1888, alors qu’elle-même n’avait pas trois ans. Elle avait patiemment reconstruit le puzzle qui menait à Miller’s Court, la dernière adresse de sa mère. Elle avait regardé pour ainsi dire au fond des yeux de Jack l’Eventreur ; elle avait affronté le monstre qui avait frissonné de plaisir en regardant mourir sa mère, cinquante années plus tôt. Elle avait été au bout de sa quête et presque au bout de sa vengeance. Cette pensée avait manqué de la faire chuter dans un gouffre mental au fond duquel elle refusait de plonger. Depuis, elle s’était intoxiquée elle-même. Intoxiquée de travail, soûlée d’heures de pratique et de besognes sans fin. »

Le post-it de Ge

Londres 1942 : profitant du couvre-feu, un tueur hante les rues de la ville. En quelques jours, il assassine et mutile quatre femmes. Son modus operandi interpelle Scotland Yard et la presse, qui le surnomme aussitôt le Black Ripper.

J’ai découvert Michel Moati avec son premier roman, Retour à Whitechapel , un roman mi-policier mi-historique autour de Jack l’Éventreur. Dans ce polar, l’auteur tente de donner une réponse à l’énigme qu’est Jack l’Eventreur depuis le fin de 19e siècle. Il y expose sa thèse qui se tient et qui est passionnante.  Le mieux c’est que je vous fasse très vite une petite présentation de ce roman.

Ici avec Blackout baby, il récidive et nous propose une nouvelle fiction tiré d’un fait divers. Durant l’hiver 1942, pendant le blackout londonien, un tueur fou assassine impunément. Très vite en le surnomme Blitz Ripper 

Et pour raconter cette histoire Michel Moati fait appelle une nouvelle fois à Amelia Pritlowe . Cette infirmière que nous avions rencontrée dans Retour à Whitechapel. Il lui adjoint un flic à le retraite, Walter Dew , un vieux de la veille ayant déjà enquêter à l’époque sur les meurtres du Ripper .

Il vont se lancer sur les traces d’un assassin nyctalope particulièrement retord. Un tueur de prostitué. Un homme particulièrement charmant qui les séduit et ensuite les mutile et les tue.

Il profite de la confusion qui règne dans Londres durant l’hiver 42. Nous sommes en plein Blitz, Londres et à feu et à sang. Les bombardements sont intensifs. La population est choqué. Les enfants vont être évacués et envoyés à la campagne.

C’est cette ambiance si particulière que va merveilleusement restituer Michel Moati. Une capitale britannique sombre, aux ruelles ravagés et partiellement détruite. La tension est quotidienne pour les londoniens qui vivent sous les bombes. L’avenir est incertain. L’atmosphère est étouffante, pesante. Les description de l’auteur nous la restitue avec précision, on y est, on la visualise.

A l’instant de notre tueur en série, Gordon Frederick Cummins, notre vision va devenir , mésopique, photopique voire scotopique.  Toute l’histoire va s’éclairer de noir et de blanc pour apporter encore plus de magie à ce décor.

C’est bluffant et avec ce nouveau roman , Michel Moatti confirme tout son talent.

Et promis je vous reviens très vite vous parlez de Retour à Whitechapel

Ah oui, surtout , ne pas manquer, les notes de l’auteur à la fin de l’ouvrage.

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