Michelangelo et le banquet des damnés de Didier Convard

9782213663227,0-1434370Le livre : Les enquêtes du prévôt : Michelangelo et le banquet des damnés de Didier Convard. Paru le 10 octobre 2012 chez Fayard collection Thriller. 22,00€ ; (461 p.) ; 24 x 16 cm

Quatrième de couverture

Milan, 1508. Un matin d’avril, la tête d’un architecte récemment installé en ville est retrouvée dans le baptistère de Saint-Ambroise.

Chargé d’enquêter sur cette affaire, le prévôt Vittore, pourtant connu dans toute l’Italie pour sa brillante intelligence, est bien en peine d’en démêler les fils. Ce célibataire endurci est-il à ce point troublé par la ravissante veuve de la victime, qui en sait sans doute plus qu’elle n’en dit ?

Rien dans ce meurtre n’est ordinaire. Ni l’attitude de l’évêque de Milan, qui semble redouter le pire des cataclysmes, ni l’arrivée subite du célèbre Michelangelo, qui a dû pour cela abandonner la fresque qu’il est en train de peindre à Rome, dans la chapelle de Sixte. Mais le plus troublant demeure ce plat d’argent où reposait la tête tranchée, et sur lequel sont grossièrement gravés ces trois mots : Venit Iustitiae Sol – Le Soleil de Justice a brillé.

Didier Convard L’auteur :  Didier Convard

Né en 1950 à Paris, Didier Convard a suivi des études à l’École d’arts appliqués graphiques. Éditeur, Scénariste pour le cinéma et la télévision, créateur et dessinateur de bandes dessinées – dont la célèbre série ésotérique Le Triangle secret – et de téléfilms, il est également romancier.

Citation :
 Baldovino, se pinçant les narines :
– Ca crapote diantrement mauvais dans ce galetas !
– Baldingère faux-roseau et valériane, ânonne Vittore comme s’il reprenait une comptine cent fois psalmodiée.
Extrait 1:
Prologue
L’Infâme Visage

Dans la chapelle de Sixte…

Un jour, un avocaillon vaniteux et sot, maître Dino Falso, qui n’appréciait ni la peinture ni la sculpture de Michelangelo Buonarroti, s’improvisa critique pour lui dire :

– Décidément, pour offrir tant de chair nue à la vue de tous, tant de corps s’étreignant, tant de sexes impudiques, il ne peut se dissimuler qu’un être nauséabond derrière votre infâme visage !

Michelangelo toisa cet insipide personnage qui se croyait grand parce qu’il aboyait, et lui répliqua en souriant :

– Pédant ! Vous serez pourriture rongée par les vers quand moi, dans des siècles, je serai encore bien vivant, car mon art, au contraire de vos paroles qui s’envolent en puant comme des pets rancis, apportera toujours le bonheur à ceux qui sont émus par le beau, l’intelligence et l’harmonie.

Puis Michelangelo botta avec joie l’arrière-train du plaideur et éclata d’un rire jubilatoire en lui lançant :

– Eh bien, maintenant, faites-moi un procès ; je clamerai dans le prétoire et par les rues tout le mal que je pense de vous ! Je tirerai grand avantage à vous railler.

Maître Dino Falso, qui n’avait de maître que le titre, s’en retourna étouffer sa hargne dans la médiocrité de sa vaine existence pour trépasser dans l’anonymat qu’il méritait.

Et Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni devint immortel.

L’Art triomphe toujours de l’injustice et de la stupidité.

(Un chroniqueur anonyme)

Le post-it de Ge

Michelangelo et le banquet des damnés poche

Michelangelo et le banquet des damnés 

Milan, 1508. Alors que le prévôt Vittore s’apprête à cesser ses fonctions, une tête tranchée est découverte dans le baptistère de Saint Ambroise, dans un plat d’argent sur lequel est gravé une phrase en latin. Vittore se lance dans une enquête pour découvrir que la tête appartient à l’architecte Liviano Maggiore. Il va se retrouver au coeur d’un combat opposant l’Eglise à une secte…

th (1)Il s’agit ici de la seconde enquête du Prévot Vittore, après « Vinci, l’ange brisé ». Alors que le premier était une novellisation de la BD réalisée avec Gilles Chaillet, ce titre a directement été écrit sous forme de roman.Certes, on n’échappe pas à tous les motifs du genre « Da Vinci code » : Renaissance, vieux monastère, moines aux pratiques suspectes, secte, passages secrets, reliques douées de pouvoirs mystérieux, messages sibyllins sur parchemins, et j’en passe !…Mais à vrai dire, on y prendrait presque un certain plaisir, peut-être parce que les personnages sont bien campés et l’ambiance bien rendue (les premières pages, avec la scène du banquet d’Hérode et de la danse de Salomé sont particulièrement frappantes).On regrette toutefois une certaine lourdeur dans le déroulement de l’intrigue : certains dialogues trop explicatifs pour être crédibles, des longueurs dans la mise en place des éléments historiques… Il n’en reste pas moins que Didier Convard nous offre là un agréable moment de lecture

Extrait 2 :
Ses petits seins s’étaient rapidement mouillés de sueur, ses cheveux noirs s’étaient délacés et lui brouillaient le visage à chaque pas, à chaque envolée. Car elle décollait du sol tel un oiseau gracile, mais indécis. Elle prenait son essor à gauche, puis à droite… Bras tournoyant dans l’espace parfumé des épices du repas et de la cire des bougies. Mains tendues vers les figures cocasses dessinées sur le plafond. Doigts aux ongles vernis de rouge cherchant à attraper ces chimères. Lèvres moulées en un long baiser. Et sautant toujours, allongeant son corps, se cambrant, ondulant, s’effondrant, se redressant en une flamme renaissante que le son aigu des fifres ensorcelait à nouveau…
Les mailloches frappaient maintenant les timbales en un rythme syncopé et hypnotique. Enfin, de sourds tambours accusaient la cadence par leurs pesantes pulsations.
Un cœur énorme battait dans la salle. Les convives enivrés se mirent alors à scander le nom de Salomé en un caverneux orphéon.
Quelques vomissements, le malaise d’une femme, les piaillements d’un adolescent qui ne put contenir sa jouissance dans la main aguicheuse de sa voisine…
Salomé dansait.
L’écume rose et bleue l’habillait et la dénudait. Sa peau ruisselait et luisait ; la jeune fille était un marbre en mouvement.

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