L’inquisiteur de Mark Allen Smith

$$$$$$$$$$$$$$$$$$ 00Le livre : L’inquisiteur de Mark Allen Smith.traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nathalie Gouyé-GuilbertParu le 10 janvier 2013 chez R. Laffont ; 21,00 € ; (375 p.) ; 22 x 14 cm

Réedité en poche.Paru le 12 mars 2015 chez Pocket Thriller ;7,30 EUR ; (401 p.) ; 18 x 11 cm

Quatrième de couverture

Ses clients sont les multinationales, les agents du gouvernement ou la Mafia. Ses méthodes vont de l’agression brutale à la manipulation psychologique complexe, et il arrive toujours à ses fins…

Geiger a un don : il décèle le mensonge au moment où il l’entend, et dans son métier – «la recherche d’informations» -, ce don est précieux. Il ne fait jamais couler le sang mais sait amener ses victimes au point où la souffrance s’efface devant la peur.
il refuse de faire son travail sur des enfants, des vieillards ou des infirmes. Sa vie bascule le jour où un client veut faire passer aux aveux Ezra, douze ans. Sans réfléchir aux conséquences, Geiger met alors le doigt dans un engrenage qui va faire voler sa vie en morceaux. En se portant au secours du jeune garçon, cet homme dont le passé était une page blanche, cet homme sans prénom, retrouve la trace d’événements traumatisants de sa propre enfance. En accédant à l’humanité, Geiger, personnage sombre et mystérieux, devient un héros incroyablement attachant – un héros qu’on n’est pas près d’oublier…
$$$$$$$$$$$$$$$$L’auteur : Producteur de documentaires pour la télévision et scénariste pendant de nombreuses années, Mark Allen Smith se consacre désormais à l’écriture de romans. Il prépare déjà la suite des aventures de Geiger.
Extrait :
– Confiance, répéta Geiger. Est-ce que vous avez confiance en moi, Martin ?
Ce ton unique de Geiger – feutré, en mode mineur, dépourvu d’émotion – obligeant l’auditeur à disséquer le discours pour tenter de deviner l’attitude qu’il dénote ou l’intention qui se cache derrière. Avez-vous confiance en moi, Martin ? Avez-vous confiance en moi, Martin ? Avez-vous confiance en moi, Martin ?

Le post-it de Ge

Ce premier thriller détonne dans l’univers prolifique du genre. L’idée essentielle de l’auteur réside dans la présentation d’un personnage principal hors norme.Geiger est un homme froid, maniaque, quasi antisocial. Son métier : « la recherche d’informations ». Autrement dit un tortionnaire, pour qui la douleur physique et morale n’a pas de secret.

La première partie du roman accroche vraiment le lecteur par son côté original et dérangeant à la fois. On se surprend même à s’attacher à cet antihéros ! Car Geiger n’est pas un sadique de la pire espèce. C’est un mélomane solitaire qui s’efforce de faire de son « métier » un art qu’il exerce avec certaines règles.

Dans la deuxième partie du roman un grain de sable vient forcément enrouer la machine si bien huilée de cet as de l’hyper-contrôle! Et c’est sans doute là que l’on perd en saveur. Nous voilà de retour dans une histoire classique de fuite en avant ou des individualités mal assorties sont forcées d’unir leurs maigres forces. On retrouve alors les personnages plus convenus du mafieux, du psy, de l’acolyte déprimé, de la schizophrène…L’auteur est cependant assez habile pour nous faire re-goûter avec plaisir à ces ingrédients connus. Et ça prend. Car ici point de « gentils », point de « méchants » : juste des « moins méchant que les autres » ! Et, évidement, plus l’histoire s’emballe, plus on en apprend sur le passé trouble du personnage principal.

N’oublions pas que ce roman est le premier d’une série à personnage récurent et que la petite baisse de régime de l’intrigue est sans doute plus due à une volonté d’exposition qu’à un manque de talent. Deuxième volet à suivre prochainement pour achever de se faire une idée sur l’originalité de cet auteur aussi producteur et scénariste pour la télévision

$$$$$$$$$$$$$$$$$ Extrait
La soumission à des chaleurs extrêmes a toujours fait partie de la panoplie de base des tortionnaires – qu’on songe à l’expression « mettre sa main au feu » – ainsi que les lacérations et écorchages des chairs. Ils se servaient aussi d’un large éventail d’ustensiles, allant des plus simples – les tenailles pour arracher les ongles – aux plus complexes, comme la poire d’angoisse, un appareil articulé en fer, souvent orné de ravissants motifs gravés, qu’on insérait dans l’anus ou le vagin et qu’on évasait lentement au moyen d’une vis. Le catalogue des instruments était d’une grande richesse : la roue, la patte de chat, la broyeuse de tête, la mâchoire de fer, le pal, l’estrapade. Tous ces engins, et bien d’autres encore, avaient été inventés avant la révolution industrielle et Geiger en était arrivé à la conclusion que le recours aux supplices n’était pas une erreur de parcours. Dans sa quête d’informations et pour les besoins de la cause, l’homme n’a jamais hésité à contourner ses lois et trahir ses convictions pour légitimer que soient torturés ceux qui ne partageaient pas ces mêmes convictions.

22 réflexions sur “L’inquisiteur de Mark Allen Smith

  1. Je me demande comment tu fais… Tes journées font 24h, comme les autres, non? Ou bien as-tu un an de chroniques en stock? Tu es une stakhanoviste de la chronique… Pauvres lecteurs que nous sommes, on ne peut pas suivre…
    Amicalement… 🙂

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    • J’ai eu un peu aussi ce sentiment. Surtout dans le 2e partie du bouquin qui reprends une trame classique. mais le ressenti général est plutôt favorable. L’idée de basse m’a séduite et le personnage de l’inquisiteur est bien vu 😉 De coup la suite qui vient de sortir me tente bien. 🙂

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