Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-joo

Le livre : Kim Jiyoung, née en 1982 de CHO Nam-joo. Traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou. Paru le 2 janvier 2020 aux Éditions Nil. 18,50 € ; (216 pages); 13 x 21 cm. 

 4ème de couverture :

Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ?
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.

 

L’auteur :  Cho Nam-joo, est née en 1978 en Corée du Sud. Scénariste pour la télévision, elle écrit son premier roman, Kim Ji-young, née en 1982, en deux mois, inspirée par une de ses auteures préférées, Rebecca Solnit. Dès sa sortie, le roman fait polémique. Il est actuellement l’un des rares romans à avoir dépassé les millions d’exemplaires de lecteurs en Corée. Il est en cours de traduction dans plus de 20 pays.

 

 

 

Extrait :
Pourtant Kim Jiyoung se fit pas mal gronder par son père ce soir-là. Pourquoi aller dans un institut aussi éloigné ? Pourquoi entamer la conversation avec n’importe qui ? Pourquoi une jupe si courte ?…Elle avait grandi de la sorte. Avec ce refrain de tout le temps devoir faire attention, s’habiller correctement se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses. La faute était du côté de celle qui n’avait pas su percevoir le danger ni l’éviter.

 

 

Les émotions de lecture de Cécile

Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-joo

Ce roman, phénomène en Corée Kim Jiyoung, Née en 1982, est sorti le 2 janvier 2020 et j’ai attendu avec impatience sa sortie. Toujours dangereux, l’attente et ses espoirs … Je suis une lectrice impulsive qui suit ses envies au fil de ses rencontres. Les rendez-vous arrangés ne sont pas forcément ma tasse de thé ou mon verre de Soju ! Et ne laissons pas s’installer ce suspens insoutenable, j’ai été embarquée !

C’est le destin d’une femme coréenne née en 1982 comme beaucoup d’autres. Une famille ordinaire et le destin ordinaire d’une femme coréenne qui se retrouve coincée dans une destinée, des traditions pesantes qui lui sont imposées. Abandonner son individualité, ses rêves de travail, d’épanouissement personnel parce qu’elle est une femme lui est insupportable ! Elle aura beau au départ se penser différente, croire que rien n’est inéluctable, la vie la rattrapera. De guerre lasse, elle finit par s’y abandonner et se perdre.
J’ai lu que le style clinique sans fioriture a pu gêner parfois. Je trouve au contraire qui sied parfaitement au propos le constat d’un échec qui ne peut et ne doit pas être enjolivé. Et la fin justifiant les moyens que je ne peux révéler ici, cette écriture est parfaite pour cette histoire.
Certes, certaines situations, pressions, expériences sont spécifiques à la Corée mais chacune comme chacun peut se reconnaître quand la société, la culture veut faire de nous ce que nous ne sommes pas et ne souhaitons pas ! Et par le pouvoir de l’empathie fusse-t-il fictionnel ne peut que nous rapprocher ! A lire !

4 réflexions sur “Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-joo

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