Le livre : Artifices de Didier Fossey. Paru le 18 juin 2018 aux éditions Flamant Noir.19,50€ ; (300p.) ; 21,5 x 13,6 cm.
L’auteur : Né en 1954 à Paris. Il fréquente ensuite un lycée hôtelier en Normandie. Il travaillera ensuite sur le paquebot France puis dans différents établissements parisiens avant s’ouvrir son propre restaurant. En 1984, il laisse tout tomber pour entrer dans la police à Paris. Ses années de service à la BAC de nuit du 13ème arrondissement lui fournissent quelques anecdotes croustillantes qui lui serviront quelques années plus tard.
Extraits :
« Émile, un petit bonhomme au ventre énorme qui débordait par-dessus la ceinture de son pantalon sur des cuisses énormes. De chaque côté de son crâne chauve, des mèches de cheveux indisciplinées se partageaient le cuir chevelu. Au milieu de son visage rond et sanguin pointait un appendice immonde constellé de cratères, rouge comme une fraise, recouvert de poils et points noirs. Ses petits yeux porcins, enfoncés dans leurs orbites surmontées de deux touffes de poils drus, fixaient la gamine. Une langue baveuse comme une grosse limace passait et repassait sur ses lèvres violacées et gercées.
Il esquissa un sourire pervers, laissant apparaître une bouche édentée où quelques chicots bruns ou noirs faisaient de la résistance sur ses gencives. »
La chronique jubilatoire de Dany
C’est avec un vrai plaisir que j’ai découvert cet auteur. Certes polar-thriller avec sa quantité de flics fatigués et dépressifs … le minimum syndical quoi ! … mais avec une galerie de personnages féminins assez originale.
Le plan de ce roman est aussi devenu assez classique puisqu’il mêle des retours-arrière et deux chronologies qui s’entrechoquent mais ici, point de confusion sur les temps des actions, le lecteur se repère parfaitement. Grâce à cet « artifice » (oui j’ose !) le lecteur va découvrir l’auteur des méfaits bien avant les flics, par la suggestion.
Enfin nulle compassion pour les pervers punis par où ils ont pêché, c’est même avec une certaine forme de jubilation que l’on anticipe leur souffrance !
Lu en version numérique.
Extraits :
« Il plongea la main dans le bénitier et esquissa un signe de croix plus que symbolique, ainsi qu’une génuflexion plus qu’avortée. Dans son for intérieur, il appelait ça les « salamalecs ». Il savait ce genre de réflexions non compatible avec sa fonction et sa vocation, mais celle-ci avait fondu au soleil, au fil des années. En ecclésiastique responsable, il aurait dû en parler à son évêque, mais il avait préféré se taire, garder ses démons pour lui, faire profil bas. »
« La nature a néanmoins ses obligations et lorsque le besoin s’en fait trop sentir, je recours, sans aucune honte, puisque je les aide à vivre, aux prestations tarifées de professionnelles. Attention ! Il n’est pas question pour moi d’aller courir les bas-fonds de Paris pour ramasser n’importe quelle gourgandine droguée sur un trottoir. Je ne suis pas de ce niveau, et laisse de bon cœur les maladies vénériennes aux pauvres types. Je préfère aisément les femmes qu’une agence suisse haut de gamme me propose.»
Titre et auteur : Artifices de Didier Fossey
exclu blog SP NetGalley – double chronique avec Clémence
[…] nos avis sur Artifices ICI et […]
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[…] Pour le moment je pense donc noir essentiellement noir, même si des choix cornéliens seront à opérer … samedi 13 de 11 :30 à 12 :20 café littéraire avec les témoignages de trois flics de terrain passés à l’écriture (Didier Fosseyhttps://collectifpolar.wordpress.com/2018/09/03/artifices-didier-fossey/ […]
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J’ai découvert Didier Fossey avec Burn-Out, coup de coeur immédiat. Ce nouvel opus confirme mon impression. les précédents sont tout aussi bons.
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Là je rejoins ton avis cher Fred ! Lire Didier Fossey c’est l’adopter !
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci 🙂
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