Le livre : Là-haut les anges de Chris Roy. Parue le 5 octobre 2017 aux Editions Inspire. 20€ ISBN : 978-2-490098-00-2
4e de couv :
« Comme je me régale avec ces réseaux sociaux, comme il est facile de pénétrer la vie des gens ! Je pourrais y passer des heures, en devenant voyeur malgré moi. Quelle impudeur, toutes ces personnes qui s’affichent en toute impunité, sans contrainte, qui passent leurs journées à nous dire où ils se trouvent, avec qui, et si ça « lol » !
Seulement, je suis là, moi, et je fais mon petit marché tranquillement, je jauge, j’étudie, je dissèque, je décortique, je mange et me délecte, et puis pour finir : j’en choisis une, je la punis… ou plutôt non, je la délivre…
Hacker de cœurs d’adolescentes, je me vois comme ça. »
Anna Santos a 15 ans. Comme toutes les filles de son âge, elle est « hyper-connectée ». Comme toutes les filles de son âge, elle possède un compte Facebook. Comme toutes les filles de son âge, elle rêve d’amour. Comme toutes les filles de son âge, elle n’a peur de rien. Elle sera la première victime.
Sara Lopez, « trente plus », comme elle se plaît à dire aux curieux, se démène depuis plusieurs semaines pour stopper la cadence infernale d’un terrible prédateur qui terrorise la capitale. Mais entre une mère castratrice et un collègue sex friend un peu trop pressant, la jeune capitaine pourrait bien passer à côté de l’évidence…
L’auteur : Chris Roy vit à Paris. Elle est auteur-compositeur. Pour Chris, tout a commencé au sud de la Loire, les bords de l’Isère, puis l’adolescence en Provence avec les odeurs de garrigue dans les cheveux et le chant des cigales qui entête. Une adolescence riche en découvertes artistiques, danse, livres, poésie et musique. Avec toujours au fond de sa tête, la sensation d’avoir toujours « Un rêve qui veille » comme le dit Eluard, pas forcément défini mais définitivement artistique.
Puis Paris, la Sorbonne, une histoire d’amour avec la capitale, le quartier du Panthéon, la rue Soufflot, le jardin du Luxembourg et le boulevard Raspail, dans les pas de Simone de Beauvoir.
Ensuite, au hasard de rencontres, la découverte du milieu de la musique, Chris chante, compose et écrit, pour elle, mais aussi pour les autres. Elle retarde son rêve d’entrer en littérature pour s’investir dans la production musicale et le développement d’artistes. Les sons et toujours les mots.
Aujourd’hui sociétaire professionnelle de la SACEM, Chris a écrit son premier roman, Là-haut les anges, un thriller psychologique sur fond de réseaux sociaux qui joue avec les codes de la satire sociale et du polar féministe.
Le OFF de OPH
« Là-haut les anges », un titre bien angélique et doux pour un polar psychologique qui ne l’est pas du tout…
Avant de rédiger cette chronique j’ai pris des notes et beaucoup réfléchis sur le « comment »… Comment réussir à vous faire comprendre à quel point j’ai eu un coup de cœur pour ce roman, le premier roman de Chris Roy.
On évoque souvent les polars avec les termes « page-turner », « uppercut », des termes forts et violents. De la violence il y en a dans ce roman, une violence sous-jacente, jamais complètement décrite mais en filigrane au fil des pages…
« Là-haut les anges » c’est l’histoire d’un pédophile, amoureux des adolescentes, qui, une fois qu’il les a eu, s’empresse de les jeter dans un sac poubelle, comme un enfant qui aurait cassé son jouet…
C’est l’histoire d’adolescentes en quête d’amour et de reconnaissance qui surfent sur les réseaux sociaux comme Kelly Slater, surfait avec aisance sur les plus belles vagues du monde…
C’est l’histoire de policiers, de leurs sentiments, de leur impuissance face à un tueur intelligent, calculateur, avide de chair fraîche.
C’est l’histoire de parents qui peinent à comprendre leurs ados et de leur douleur face à la perte d’un enfant.
« Là-haut les anges » est un roman ô combien contemporain, criant d’une réalité qui, en tant que maman, m’effraie…
Chris Roy est une artiste et elle nous dépeint en 3D une histoire si authentique qu’elle pourrait malheureusement faire les choux-gras des médias.
Au-delà d’une intrigue bien construite et prenante, sans temps morts, Chris Roy apporte dans un style fluide, recherché mais sans lourdeur, sa réflexion sur les dangers des réseaux sociaux, et plus largement sa réflexion sur notre société moderne tel que la difficulté pour les parents de gérer des adolescents décomplexés en recherche d’identité, de « like » et de « followers » sur facebook, instagram et autres snapchat… Elle évoque avec une précision surprenante les différents sentiments que ressentent les policiers traitant de ce type d’affaires, la difficulté de faire face à la mort, l’impuissance à identifier l’auteur de ces crimes horribles… Les dialogues entre adolescents sont les mêmes que ceux que je peux entendre chaque jour dans le métro… Et cerise sur le gâteau, elle nous emmène à l’intérieur de la tête de ce « hacker de cœurs d’adolescentes », comme il se décrit lui même, ses pensées, sa mission, ses sentiments, son intimité qu’il nous délivre au travers des pages de son journal.
J’ai peine à croire qu’il s’agisse d’un premier roman tant il est abouti dans chacun de ses aspects: l’histoire, les personnages, le style…
Je crois que je pourrais vous parler des heures de ce roman sans pour autant vous en dévoiler l’histoire tant il y a de choses à dire, de débats à mener sur les sujets traités.
Extraits:
« Sara sentait que Stan montait en pression. Il avait une telle aversion pour ce genre de délit qu’il s’en rendait parfois malade. La drogue, le racket, les crimes crapuleux, les homicides passionnels, tout ça il pouvait comprendre, mais les viols et les meurtres d’enfants, ça le rendait fou. Sara l’avait même surpris un jour dans la salle des photocopieuses, les larmes aux yeux, après avoir vu des clichés particulièrement infâmes d’une enfant violée et battue par son père. »
« Etre considérée, respectée, vue, c’est tout ce qu’elle demandait.Mais ses parents s’obstinaient à ne pas la comprendre, à ne jamais lui faire confiance. Alors il lui fallait mentir à se déchirer le cœur pour goûter à la vie qui s’offrait à elle. Son amie Eloïse ne souffrait pas de réprimandes comme elle. Elle avait des parents en or pensait-elle, qui lui laissaient une grande liberté. […] Message de GarçonSwag95: Salut! J’ai jamais fait ça de toute ma life, mais ta photo me parle grave…[…] Une jolie fille comme toi devrait plutôt rire et avoir une vie swag. Jennifer: ah, ah, tu dis ça à cause de ton pseudo? Mais si tu connaissais mes parents, tu saurais que j’ai le seum à chaque heure qui passe. »
» le bluff, c’est ma spécialité, j’en fais des smoothies: un peu de vrai, un peu de faux, je mixe, et hop!Comme les enfants qui jouent à « on dirait qu’on était fiancés », pour s’amuser à touche-pipi ou autres jeux délicieux de l’enfance.Moi, je l’ai gardé mon âme d’enfant, pas comme vous, qui jouez aux adultes, aux grandes personnes jusqu’à la mort. Quel ennui! A force de vous croire si raisonnables, vous vous oubliez, vous perdez, vous vous emmerdez! Moi je veux jouer, je sais jouer, donc je joue ».
[…] Ce n’est pas une chronique toute neuve que je vous livre, mais une ancienne… Ce roman de Chris Roy est sorti une première fois en maison d’édition en 2017. J’avais eu le plaisir de le lire et de le chroniquer à l’époque pour le Collectif Polar: chroniques de nuit. […]
J’aimeAimé par 1 personne
[…] La chronique de Là Haut les anges ICI […]
J’aimeAimé par 1 personne
[…] Là Haut les anges de Chris Roy, l’avis de Oph […]
J’aimeAimé par 1 personne
[…] NDLR : Vous pouvez aussi retrouver ICI la chronique de Oph sur « Là-haut les anges« […]
J’aimeAimé par 1 personne
Bon, voilà je suis une nouvelle fois sous le charme d’une chronique et je vais donc rajouter ce titre à ma LLAA (liste livres à acheter) lol, je vais être obligée de prendre des vacances, seule, car avec toutes ces découvertes il me faut le calme, un canapé et un plaid. Je m’installe et je lis, le bonheur quoi
J’aimeAimé par 1 personne
Belle définition du bonheur Kinou !
J’aimeJ’aime
J’en suis ravie! Il faut absolument vous mettre en mode couette au plus vite alors!
J’aimeAimé par 1 personne
Quelle chronique ! On sent la passionnée 😉
J’aimeAimé par 1 personne
C’est ça que j’aime chez Oph, l’émotion qui passe dans ses billets !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Kirsteen, passionnée c’est le mot et notre Geneviève me décrit souvent comme ça 😉
J’aimeAimé par 2 personnes
et pour cause OPH! 😛
J’aimeJ’aime
Voilà un sujet effrayant… Trop pour moi ? En ton cas, ton amour de ce livre est communicatif
J’aimeAimé par 1 personne
Je rejoins l’avis de Oph, une très belle découverte que ce premier roman ! J’avais pas prévue de le lire si vite mais les tous premiers retours de ma flingueuse m’ont fait changer d’avis. Aussi avant nous presque fait une lecture commune !
J’aimeAimé par 1 personne
c’est ça l’esprit d’équipe 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Oui et j’avoue j’ai un vrai esprit de meute. On ne se refait pas que veux-tu !
J’aimeAimé par 1 personne
ahahah Ge, oui tu as une vraie meute de flingueuses avec toi! Tu es parfaite dans le rôle de l’ Alpha 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Juste une question d’habitude Oph, Entre les sports co pratiqué très tôt et de nombreuses années. Avec un job où l’on travail en équipe et ayant et vivant avec des chiens depuis plus de 25 ans (J’en ai eu jusqu’à 7 en même temps). Tu m’imagine au bois de Vincennes avec la meute autour de moi…. Oui souvent je fais office de leader. Et j’ai appris l’équité et le respect au contacte des canins !
J’aimeJ’aime
Merci Yvan, c’est vraiment ce que je voulais faire au travers de cette chronique! Le sujet est effrayant oui mais c’est tellement bien écrit…
J’aimeAimé par 2 personnes
Sujet qui trouve écho chez moi qui ai quelques ados à la maison !
J’aimeAimé par 1 personne
Ah oui, comment protéger nos ados qui se cherche et sont des proies idéales pour toutes sortes de manipulateurs prêts à la attirer et les mettre sous emprise.
J’aimeJ’aime
Ah oui effectivement, ce livre vous fera forcément écho!
J’aimeAimé par 1 personne