So Shall You Reap, Donna Leon – Lecture en VO

Hello mes Polardeux et polardeuses

Aujourd’hui sur Collectif Polar c’est :

Lecture en VO

Et c’est Marianne qui si colle avec le tout dernier Donna Leon


Le livre : So Shall You Reap  : Brunetti : 32, Donna Leon. Paru le 21 septembre 2023 Penguin Books. 15€40. (262 p.) ; 19 x 12 cm

4e de couv :

On a cold November evening, Guido Brunetti and Paola are up late when a call from his colleague Ispettore Vianello arrives, alerting the Commissario that a hand has been seen in one of Venice’s canals. The body is soon found, and Brunetti is assigned to investigate the murder of an undocumented Sri Lankan immigrant. Because no official record of the man’s presence in Venice exists, Brunetti is forced to use the city’s far richer sources of information: gossip and the memories of people who knew the victim. Curiously, he had been living in a garden house on the grounds of a palazzo owned by a university professor, in which Brunetti discovers books revealing the victim’s interest in Buddhism, the revolutionary Tamil Tigers, and the last crop of Italian political terrorists, active in the 1980s.

As the investigation expands, Brunetti, Vianello, Commissario Griffoni, and Signorina Elettra each assemble pieces of a puzzle-random information about real estate and land use, books, university friendships-that appear to have little in common. Until Brunetti stumbles over something that transports him back to his own student days, causing him to reflect on lost ideals and the errors of youth, on Italian politics and history, and on the accidents that sometimes lead to revelation.

L’auteure : Née à Montclair, dans le New Jersey, 28 septembre 1942, Donna Leon vit en Suisse mais a vécu plus de trente ans à Venise, ville où se situent toutes ses intrigues. Les enquêtes du commissaire Brunetti ont conquis des millions de lecteurs à travers le monde et ont toutes été publiées en France aux éditions Calmann-Lévy.

 

 Extrait (début du livre en anglais + traduction maison) :
« On a Saturday in early November, Guido Brunetti, reluctant to go outside, was at home, trying to decide which of his books to remove from the shelves in Paola’s study. Years ago, some months before the birth of their daughter, he had renounced claim to what had been his study so that their second child could have her own bedroom. Paola had offered his books sanctuary on four shelves. At the time, Brunetti ad suspected this would not suffice, and eventually it had not: the time had come of The Cull. He was faced with the decision of what to eliminate from the shelves.  The first shelves held books he knew he would read again; the second, at eye level, held books he wanted to read for the first time; the third, books he’d not finished but believed he would; and the bottom shelf held books he had known, sometimes even as he was buying them, that he would never read.
He decided to begin with the books at the bottom. He knelt on one knee and studied the spines. Halfway along, he saw the familiar face of Proust, and the face of Proust, and the face of Proust. Slipping his hands into the space before the first books and after the last, he said aloud, ‘Now’, and extracted them in one block. (…)
He went to the kitchen and returned with one of the paper bags the city distributed to hold paper for collection. He opened it and lowered the Prousts carefully inside, then returned to the shelf, carrying the bag, then returned to the shelf, carrying the bag. He set it beside him, knelt again, and glanced more carefully at the remaining books, making a series of visceral judgements, adding the books to the bag without bothering to give them the opportunity to plead for their lives from the temporary safety of Paola’s desk. Moby Dick; The Man of Feeling ; I promessi Sposi, which he’d been forced to read as a student in liceo and had hated. It had survived because, until now, he‘d lacked the courage to believe a ‘classic’ could be such a bore, but into the bag, it went. (…)
The used book-store at Campo Santa Maria Nova would gladly have them all.
Brunetti studied the empty spaces on the shelf, wondering how he could fill them. Before an answer came, his phone rang. 
He started to give his name, but a voice he recognized as Vianello’s spoke over his, asking, ‘Guido, can you meet me at Piazzale Roma?’
‘It’s Saturday, Lorenzo,’ he told his friend and colleague. ‘And it’s raining and it’s cold.’
‘And it’s important,’ Vianello added.
(traduction maison)
« Un samedi au début de novembre, Guido Brunetti, réticent à l’idée de sortir, était resté chez lui, tentant de décider lequel de ses livres il pourrait retirer des étagères du bureau de Paola. Des années auparavant, quelques mois avant la naissance de leur fille, il avait renoncé à cette pièce qui était sinon son bureau afin que leur second enfant puisse avoir sa propre chambre. Paola avait offert un refuge dans son bureau pour ses livres sur quatre étagères. A l’époque, Brunetti s’était douté que cela ne suffirait pas et finalement c’était le cas : le temps était venu du Grand Pilon. Il devait choisir des livres à éliminer de sa bibliothèque. Sur la première étagère, se trouvaient les livres qu’il relirait il le savait ; sur la deuxième, à hauteur d’œil, il y avait les livres qu’il n’avait jamais lu et qu’il voulait lire ; sur la troisième, ceux qu’il n’avait pas encore finis mais dont il pensait vraiment reprendre la lecture ; et sur l’étagère du bas, restaient les livres dont il savait, parfois même au moment de les acheter, qu’il ne les lirait jamais.
Il décida de commencer par les livres du bas. Il s’agenouilla sur un genou et étudia leurs dos. Vers le milieu de l’étagère, son regard s’arrêta sur le visage familier de Proust, suivi du même visage de Proust, et encore du visage de Proust. Glissant ses mains avant le premier livre et après le dernier, il dit à haute voix, ‘Maintenant,’ et les sortit tous d’un coup. (…)
Il alla dans la cuisine chercher un sac en papier distribué par la Ville pour la collecte papier du tri sélectif. Il l’ouvrit et glissa soigneusement les Prousts à l’intérieur, puis revint vers l’étagère, en prenant le sac avec lui. Il le posa derrière lui, s’agenouilla à nouveau, et considéra attentivement les livres restants, portant des jugements viscéraux, ajoutant les livres dans le sac sans leur laisser la possibilité de plaider leur cause, depuis le refuge temporaire du bureau de Paola. Moby Dick ; L’Homme du sentiment ; I promessi Sposi, qu’il avait été forcé de lire quand il était élève au liceo et qu’il avait détesté. Celui-ci avait survécu longtemps, parce que, jusqu’à maintenant, le courage lui avait manqué de reconnaître qu’un ‘‘classique’’ pouvait être d’un terrible ennui, mais là, direction le sac.  (…)
La boutique de livres d’occasion du Campo Santa Maria Nova serait contente de les récupérer tous.
Brunetti réfléchissait devant les espaces vides sur l’étagère, se demandant comment y  , suivi de la traduction maison remédier. Avant qu’il ait trouvé une solution, le téléphone sonna.
Il commença par donner son nom, mais la voix qu’il reconnut comme celle de Vianello ne lui en laissa pas le temps, demandant : « Guido, pouvez-vous me retrouver sur la place Piazzale Roma ? »
« Nous sommes samedi, Lorenzo, » fit-il remarquer à son ami et collègue. «En plus il pleut et il fait froid.»
« Et c’est important. » ajouta Vianello. »

 

Chronique de Flingueuse : La chronique fantôme de Marianne

Donna Leon. So Shall You Reap (Commissario Brunetti #32 ).

La 32ème enquête du Commissaire Brunetti

Le proverbe anglais inspiré d’un verset de la Bible, “As you sow, so shall you reap” correspond en français aux expressions “on récolte ce que l’on sème”  ou « qui sème le vent récolte la tempête”. Le titre donne le ton dans le dernier livre paru en anglais des enquêtes du commissaire Brunetti à Venise : certains protagonistes vont se faire rattraper par leurs actions passées, restent à savoir qui et pourquoi. Mais attention : « à la vénitienne ! », piano piano, en flânant, en prenant le vaporetto et en s’arrêtant aux terrasses des cafés.

Les 80 premières pages posent le décor, l’ambiance et les personnages. Il s’agit avant tout de retrouver Brunetti, sa famille- Paola et ses enfants, l’inspecteur Vianello et les officiers de la Vice-questure de Venise, Patta le vice-questeur sans oublier son élégante secrétaire, la Signora Elettra.  Le lecteur (et peut-être téléspectateur) retrouve les ruelles de Venise, les canaux, les mouettes, toute l’atmosphère vénitienne, très bien rendue par la série télévisée allemande (ARD) avec l’acteur Uwe Kockisch dans le rôle de Brunetti. Les premières pages nous conduisent de l’autre côté de la lagune avec le commissaire et l’inspecteur Vianello régler un problème qui concerne un de ses subordonnés au poste de police, le sieur Alvise. Paola confie à son mari une recherche pour un ami de son père sur un palazzo peut-être mis en vente. Brunetti fait du tri dans la bibliothèque, se promène, rencontre des Vénitiens, et passe par le commissariat pour les affaires courantes.

Les choses sérieuses commencent quand une main, puis un cadavre sont découverts flottant dans le Grand Canal. Son enquête réveille des souvenirs d’université, d’anciennes amitiés et d’engagements politiques, recoupe des observations glanées au fil des pages, des conversations et des lectures qui finissent par le mettre sur la piste des coupables.

Pour les fans, cette trente-deuxième aventure de Brunetti représentera d’agréables retrouvailles. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, ce sera une occasion de découvrir le commissaire vénitien, égal à lui-même, patient, observateur, esthète et philosophe, heureux en famille, et d’humer l’air de la Cité des Doges.

Difficile de ne pas souscrire à l’appréciation du journal britannique The Guardian, apposée en quatrième page de couverture : « Like all of Leon’s novels, it ultimately feels like a glorious invigorating holiday. » (traduction : « Comme tous les romans de Donna Leon, il nous donne à la fin le sentiment d’être revigoré par de merveilleuses vacances. » )

 

Lu dans le cadre de 6 défis littéraires

 

Mars au féminin. 📚 Challenge 📚

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

– Challenges Les Dames en Noir 2024 chez Zofia

  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (Etats-unis)

– Challenge Juillet Sororité chez Stelphique et année Sororité chez Collectif Polar

— Challenge « American Year » (2023/2024) – The Cannibal Lecteur et Chroniques Littéraires

13 réflexions sur “So Shall You Reap, Donna Leon – Lecture en VO

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