Il y aura du sang sur la neige de Sébastien Lepetit

Sébastien Lepetit Il y aura du sang sur la neige

Le livre : Il y aura du sang sur la neige de Sébastien Lepetit – Paru le 14 janvier 2018 aux éditions Flamant Noir éditions dans la collection polars thrillers –  20 € – (280 pages) ; 21 x13 cm. 

epub 9.99 €

 

4ème de couverture :

LA TRANSJURASSIENNE. Célèbre rendez-vous du ski de fond français. Tous les ans, plus de 3 500 skieurs se retrouvent sur les pistes du Haut-Jura pour braver le froid glacial, le vent et la fatigue, autour du même objectif : donner le meilleur de soi et franchir la ligne d’arrivée ! Le commissaire Morteau connaît bien cette compétition dont il suit chaque édition. Mais cette fois, l’événement lui réserve des surprises… Depuis quelque temps, l’organisation de la course reçoit des menaces de mort très sérieuses. Morteau, accompagné de son jeune collègue, Fabien Monceau, est appelé à se rendre sur place pour évaluer les risques. Mais lorsqu’un homme est retrouvé assassiné de plusieurs balles dans la tête en pleine montagne, la situation devient plus complexe que prévu. Jalousie personnelle, rivalité sportive ou jeu pervers ? Cette année, la neige pourrait bien prendre la couleur du sang…

L’auteur : Né à Loudéac , le 30 août 1969, Sébastien Lepetit alias Saint-Fromond est un écrivain baladeur, atrabilaire et sauvage.
Un tantinet agoraphobe, il recherche le calme des sentiers de montagne ou de forêt où il cueille les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans. Il est amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire.
Dans ses romans, les lieux où vivent les personnages ont une place particulière, au point d’en devenir également des personnages à part entière. Il aime lire Umberto Eco, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Anne Perry, et tant d’autres.
Enfin, il pense que les livres sont plus importants que les auteurs, faisant sienne cette phrase d’Umberto Eco dans l’Apostille au nom de la rose : « L’auteur devrait mourir après avoir écrit. Pour ne pas gêner le cheminement du texte ».
À la ville, en costume-cravate et chapeau, Sébastien Lepetit est un sous-préfet tout ce qu’il y a de plus sérieux. Aux champs, sans cravate, mais travaillant toujours du chapeau, il nous entraîne dans son univers, entre polar et poésie, culture et nature, suspense et gastronomie. De la belle littérature à déguster sans modération.Amoureux des mots en tous sens, du point-virgule qu’il aimerait remettre à la page, et du subjuguant imparfait du subjonctif, il aime les polars et la littérature du XIXe siècle, l’histoire et le vin jaune, la peinture et les promenades en montagne… Et il aime marier ces univers improbables dans ses romans.Breton, Charentais, Franc-Comtois, et Périgordin depuis peu, il rêve d’un endroit idéal où l’océan côtoierait les reculées jurassiennes et les vignobles charentais. En attendant, il déguste de temps à autre une crêpe aux morilles, arrosée d’un pineau, et ne rechigne jamais devant un foie gras poêlé, une omelette aux truffes et un verre de vin de Domme. Mais ça, c’est une autre histoire…Il est aujourd’hui l’auteur de 5 romans.
 
Extraits :
« — Le blessé est… mort. Il est encore là-haut, juste à côté du chalet des Ministres.
— Les Ministres ? interrogea Monceau.
— Tout le monde connaît le chalet des Ministres, précisa Morteau. C’est le point culminant de la Transjurassienne, et le sommet de la montée du Risoux, la plus grande difficulté de la course.
— Pourquoi les Ministres ? Encore une de vos anecdotes avec une réunion historique de ministres ?
Morteau adressa un sourire en coin à son adjoint.
— Ça aurait presque pu, puisque Les Rousses ont accueilli des négociations secrètes sur la fin de la guerre d’Algérie. Mais la vérité est bien plus rigolote ! En patois du coin, les Ministres, ce sont les mulets, ou les ânes, si tu préfères.
— Non… vous plaisantez ?
— Même pas… »

 

 La chronique jubilatoire de Dany

Le 8 février se déroule la mythique course de ski de fond la Transjurassienne. C’est à cette performance sportive et cosmopolite de 76 km, que nous convie Sébastien Lepetit.

Avec l’humour que j’avais découvert avec plaisir en 2015 dans Merde à Vauban, le même épicurisme accompagne son commissaire Morteau, amateur de vin et de bonne chère donc, qui ne crains pas les calories, dans une enquête chez les fondeurs. Il a succombé aux demandes pressantes d’un ancien camarade de promotion et ne va pas tarder à le regretter. C’est flanqué de son ours en peluche et de son adjoint Monceau qu’il débarque à la Combe du Lac.

Le froid jurassien nous agresse profondément, les lecteurs souffrent sur les pentes et peinent à démêler les rivalités des prétendants au podium. L’enquête se déroule sur une semaine et la course sur quelques heures … les deux récits nous sont offerts  simultanément sans préjudice pour la compréhension.

Au cours de cette semaine de galère, notre cinquantenaire endurci tâte de la romance flamboyante et une rapide rencontre avec son père qui nous vaut une critique acerbe du capitalisme, haute en couleur.

Une enquête « pas à pas » et bien menée et ancrée à la fois dans le Jura profond et dans le sport de haut niveau, une promesse de sang, que j’ai beaucoup aimée. Un très agréable moment de lecture à déguster au coin du feu !

Lu en version numérique.

Autres Extraits 
 Morteau soupira et regarda tranquillement son adjoint.
— Je veux simplement dire que tout colle trop bien. C’est suspect !
Le lieutenant Monceau ne put réprimer un rictus.
— C’est tout vous, ça. Vous dites toujours : « Soit ça colle, soit ça cloche ! » et pour une fois que tout colle, vous trouvez que ce qui cloche, c’est que ça colle trop bien. Faudrait savoir ce que vous voulez ! »
« — Tu lis trop de romans policiers. D’ici peu, tu vas me dire que tous les concurrents se sont ligués pour tuer Doucier, comme dans Le crime de l’Orient-Express13.
— Je ne connais pas…
Morteau soupira. Se pouvait-il que quelqu’un n’ait jamais lu Le crime de l’Orient-Express ? Cette nouvelle génération était à désespérer.
— Alors je corrige : tu ne lis pas assez de romans policiers… »
« — Tu n’exagères pas un peu ? On a toujours connu la guerre un peu partout, au Vietnam, en Algérie, en Afrique… Maintenant, elle est au Moyen-Orient. Les hommes sont comme ça. Ils disent détester la guerre, mais ils ne peuvent s’empêcher de la faire. Mais chez nous, c’est fini. On en a suffisamment bavé et on n’est pas près de se faire piéger de nouveau. L’Europe est faite pour ça.
— Détrompe-toi, Bruno. Elle arrive. Ma génération a connu la guerre, mais pas les jeunes. Tout est là. Il suffit de sentir l’atmosphère. On se croirait dans les années trente. Les pauvres sont de plus en plus pauvres, les riches de plus en plus riches. Le pays n’a jamais été aussi riche et pourtant on a des millions de chômeurs qui se taisent et acceptent leur sort. Les riches se gavent comme jamais sur le dos de tout le monde, et ils ont réussi à faire croire aux gens de la rue que leurs problèmes viennent des plus pauvres qu’eux qui touchent trop d’aides et des émigrés qui fuient la guerre et la pauvreté. L’ennemi, c’est le pauvre, d’ici ou d’ailleurs. Combien de temps cela va-t-il durer ? »
 

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