La violence dans le monde du polar et du roman noir. Episode 1

La violence dans le monde du polar et du roman noir.

 Episode 1 : Le projet et ses protagonistes

A 800 kms de distance un livre : Les voleurs du temps de Corinne Martel et deux flingueuses : Danièle et Miss Aline.  Nous pouvons lire notamment ceci : « Il y a deux ans maintenant, je lui ai posé la question : « Tu me donnes tes yeux ? ». Je n’ai pas eu de réponse… Je me suis servie ! J’ai fait de petites et délicates incisions sur le contour. Ils me regardaient encore, c’était un moment absolument magique ! Nous n’avions pas besoin de parler, il suffisait de plonger. Après quelques intenses minutes, je les ai arrachés d’un coup sec ».

 S’en suit une discussion sur le « comment on peut écrire ça ? ». Qu’à cela ne tienne : demandons-leur ! Chiche…

Ce qui va suivre est un article hors normes sur un thème présent dans tout bon polar qui se respecte : la violence. Emballées nous soumettons l’idée à Geneviève, notre porte-flingue, qui valide le projet et l’article à venir pour le blog.

On se lance… Il nous faut des auteur(e)s. Qui va participer à cette enquête ? L’auteure de la lecture commune cela va de soi. Ensuite on voulait une parité. Au final, ils sont quatre à avoir accepté de nous consacrer du temps, de répondre avec sincérité à notre questionnaire de flingueuses et d’échanger entre eux. Ils ont eut la gentillesse de nous insérer dans leur emploi du temps bien chargé : salons, corrections, interviews, lancements, sans oublier  leur vie personnelle. Ils ont su se rendre disponible pour partager avec « Le Collectif Polar » leur vision, leur rapport à la violence.

Nous avons prit contact avec chacun(e) d’entre eux/elles en leur soumettant le projet et son déroulement. En attendant leur réponse, le questionnaire commun s’élabore en coulisse. 11 questions pour faire le tour de la question ! S’ils acceptent leurs missions, le questionnaire va leur être adressé individuellement. Les réponses peuvent être aussi argumentées/développées que nécessaire.

Nous flingueuses, nous allons recueillir les réponses, les analyser, déterminer les points de convergences et de divergences. Si besoin, nous demanderons à l’auteur(e) des précisions.

Bien sur nous n’allons pas nous arrêter là. Nous allons ouvrir une discussion en live (merci Messenger !) avec nos quatre auteurs, nous flingueuses et notre Cheffe en la personne de Geneviève. Nous voulons un échange entre eux sur le thème, des précisions sur certains points.

Miss Aline et Barbara Abel

Ont répondu présents :

Corinne Martel : la plus jeune dans le circuit et l’instigatrice (à son insu) de cet article.

Née à Paris fin des années soixante, Corinne Martel est passionnée par l’écriture. Avec Les voleurs du temps, elle nous livre son deuxième roman : « Mes mots sont des histoires, des émotions. Le thrilleur psychologique mon terrain d’expression ».

Les voleurs du temps « le marteau s’échoue sur son crâne à l’endroit exact prévu. Le choc est d’une violence inouïe. La frappe brise l’os frontal et le pénètre jusqu’au manche avec un bruit sourd. Une gerbe de sang macule le plafond et une multitude de gouttelettes rouge  vif asperge son visage et ses cheveux. Elle voudrait bien s’essuyer mais elle ne peut pas. Ses yeux sont complètement fous. Sa tête bascule en avant. Le marteau est planté si profondément qu’il me faut plusieurs secondes pour parvenir à le retirer. »

 

Niko Takian : un auteur sur tous les supports : de la télé au papier.

Né à Paris en 1973, Niko Tackian fait des études de droits, d’Histoire de l’art avant de devenir journaliste et rédacteur en chef. Scénariste, réalisateur, romancier Niko Tackian est un touche à tout. Il se définit lui-même comme « un raconteur d’histoire ». Il reçoit en 2015 le prix des lecteurs au Festival Polar de Cognac pour Quelque part avant l’enfer avec un thème minutieusement étudié : le phénomène de la mort imminente. En 2016 suivra La nuit n’est jamais complète puis Toxique. Ce premier volet, paru aux Editions Calmann Lévy, nous amène à suivre le commandant Tomar Khan, que l’on retrouve dans Fantazmë en ce début 2018.

Toxique : « Ubak avait troqué ses aboiements hargneux contre un couinement inquiet à mesure que son collier l’étranglait, le forçant à suivre sa nouvelle maîtresse en freinant des quatre pattes dans la boue. Marie-Thomas grimpait maintenant les marches de la passerelle qui passait au-dessus de l’A4. Lorsqu’elle arriva au milieu, elle se tourna vers le chien et souleva la laisse à hauteur d’épaule. Ubak décolla du sol pour se retrouver pendu à son collier. Il se débattait devant Marie-Thomas et couinait en essayant de respirer. Elle pivota légèrement pour le laisser pendre au-dessus du vide, les yeux braqués vers la nuée de voitures lancées à pleine vitesse.

–          Bonne balade, dit-elle en le regardant s’écraser contre le bitume de l’autoroute. »

 

Jacques Saussey : le motard presque franco-canadien qui a son bureau vraiment partout.

Né en 1961, Jacques Saussey écrit ses premières nouvelles à 27 ans, en 1988. Deux d’entre elles ont été primées dans des concours et une éditée en BD.

La Mante Sauvage son premier polar, sera suivi par beaucoup d’autres : Le loup peint, L’enfant aux yeux d’émeraudes … Il est désormais repéré par les critiques et les libraires comme l’un des « talents qui montent » dans le polar.  

: « Je me penche sur le détonateur, enclenche le système de commande Wifi. Le décompte est lancé. Si je me fais descendre et ne peux appuyer sur le bouton d’appel de mon téléphone, le réseau secondaire prendra le relais. Dans une demi-heure, très exactement, il ne restera plus un boulon entier de cette carcasse de métal. Plus rien, à présent, ne pourra arrêter mon processus de destruction massive »

 

Barbara Abel : qui représente notre ouverture à l’international et à la Belgique réunis.

Née en 1969 à Bruxelles en Belgique, d’abord comédienne, elle écrit sa première pièce de théâtre, L’Esquimau qui jardinait, qui est montée avec succès sur des scènes bruxelloises et au Festival de théâtre de Spa.
Son premier roman policier publié, L’Instinct maternel, lauréat du Prix du roman policier du festival de Cognac, elle assure également des chroniques culturelles diffusées sur Arte Belgique.

Son roman Un bel âge pour mourir paru en 2003 a été adapté pour France 2. S’ensuivent Duelle en 2005, La mort en écho  en 2006, Illustre inconnu en 2007, Le Bonheur sur ordonnance en 2009, La brûlure du chocolat en 2010, Derrière la haine en 2012 (Prix des lycéens de littérature belge 2015), Après la fin en 2013, L’innocence des bourreaux en 2015 et Je sais pas en 2016. 2018 est l’année de Je t’aime.

Duelle : « Je sais que tout cela peut paraître fou. Qu’on ne peut imaginer pouvoir subir de telles humiliations sans se révolter. Mais le cercle infernal s’est refermé sur moi sans que je prenne conscience de sa force et de sa tyrannie. Au début, on accepte […]. On espère, on vit, on rêve, on se dit qu’il y a pire. On trouve la force de continuer, de trouver des excuses, en se créant d’autres limites, en remettant la révolte au lendemain,[…] . Chaque jour qui passe est un pas de plus dans l’abîme. Et quand on s’en aperçoit enfin, il est trop tard. »

De gauche à droite : Dany, Jacques, Corinne et Niko

Les échanges vont avoir lieu en mai, dans la bonne humeur ! Nous n’instaurons pas de timing chacun faisant selon ses disponibilités. Une fois tous les éléments rassemblés, nous voilà avec 25 pages de notes à synthétiser.

Nous allons donc tout (ou presque) vous dire sur la violence vue par nos quatre auteur(e)s, leurs facilités à l’appréhender, leurs interdits, leur goût à nous la faire partager … c’est bien de cela dont il s’agit : ils ont du plaisir à nous raconter des horreurs et nous tant de plaisir à les lire !

Alors suivez-nous dans le monde magique de la fiction polardesque …

Dans l’épisode 2 nos auteurs répondront à nos premières questions !

24 réflexions sur “La violence dans le monde du polar et du roman noir. Episode 1

  1. Oh nooooon, pas le chien !!!! Moi qui avait prévu de lire Toxique dans les jours à venir… Eh vouiii, parce que pour moi, nos auteurs (pas que les notres d’ailleurs, ceux des autres pays aussi ;D ) ils peuvent assassiner, torturer, massacrer, démembrer, carboniser et même empaler qui bon leur semblent, ça ne me gêne absolument pas, je dirais même que c’est en partie pour ça que nous les aimons tant, sadiques que nous sommes !! Ahah.
    Mais pas le chiiiieen, non pas le toutou ! Là c’est sûr que mes yeux vont avoir des fuites d’eau, rhhôôô 😀
    En tout cas excellente idée ces différents articles sur un sujet aussi intéressant ! Avec en plus les lumières apportées par 4 auteur(e)s géniaux (clap clap clap !!)
    Vraiment top ce projet, je vais suivre ça de près 😉 . Bravo l’équipe !!!

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    • Oui ce fut aussi très intéressant à suivre les discutions avec chacun des auteurs puis les discutions entre eux ensuite. Privilégiée que j’étais en coulisse à écouter tout ce petit monde .
      Et comme toi je ne supporte que l’on s’en prenne aux animaux ou au jeune enfant ! Pour le reste c’est le jeu, tu as raison !
      Merci au nom de toute l’équipe pour ton intérêt. Amicalement Ge

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  2. Comme j’ai rien compris à tous tes trucs, je réponds en lisant la phrase : Brrkkk. Je prends au second degré, le mets dans une case au fond de mon cerveau, et continue l’enquête plus intéressante. Cela pourrait donner des idées à des proches pour m’enlever les yeux 😆
    Bises gente dame Gé.
    Gene

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