Papote d’auteur, Cathie était avec Niko Tackian

« Les interviews d’une experte »

Il y a quelques jours Niko Tackian discuter avec 2 flingueuses d’un polar de Franck Thilliez, Vertiges

Aujourd’hui pour le remercier en quelque sorte, nous lui consacrant cette journée.

Ce matin c’est Cathie qui nous dévoilait son avis sur Toxique

Ce soir notre experte soumet à la question notre auteur.

Aussi je vous laisse découvrir ce deuxième numéro  des….

interviews d’une experte


« Les interviews d’une experte »

Interview de Niko Tackian.

niko

Papote d’auteur, Cathie était avec Niko Tackian

Interviews exclusives, Niko Tackian, Toxique

 

En tant que scénariste, quelle est la différence entre écrire un scénario de film et un roman ?

Et bien c’est très différent. D’abord par le format, un scénario c’est 60 pages pour un 52 minutes, 100 pour un 90 minutes, avec des contraintes de construction, de rythme et souvent de traitement. Un bon scénariste est avant tout un artisan capable de naviguer entre les désirs de nombreux interlocuteurs (producteurs, chaines de télévision, réalisateurs, comédiens parfois) et possédant une boite à outil suffisante pour ne pas perdre le sens de la construction au milieu de tout ça. Alors que dans le roman on est libre en quantité et en contenu…

Pour quelle raison avez-vous décidé de vous lancer dans une carrière de romancier, s’ajoutant à toutes vos autres activités ?

Justement pour cette liberté qui me manquait ailleurs. Dans mes romans je suis seul maitre à bord et je peux traiter des sujets et des personnages qui me tiennent à cœur. Je peux mêler l’intime à la fiction et transgresser les règles. Et puis c’était également un challenge pour moi, et souvent pour les gens qui écrivent dans d’autres secteurs, de réussir à devenir romancier. Encore une fois, le roman c’est l’expérience d’écriture ultime de par sa totale liberté.

Et pourquoi écrire des thrillers ?

J’ai écrit deux thrillers (La nuit n’est jamais complête, Quelque part avant l’enfer) et un polar (Toxique) car j’aime ces genres. Ils me permettent de partir sur tout type d’histoires et de captiver le lecteur en utilisant des codes qui ont fait leurs preuves. Et puis j’ai déjà abordé la science-fiction, la fantasy, la fresque historique, le fantastique en BD et c’était pour moi des univers supplémentaires que j’avais envie d’explorer.

Trois romans en deux ans, c’est beaucoup. Combien de temps vous faut-il en moyenne pour écrire un roman de la première lettre au point final ?

Il me faut en moyenne entre quatre et six mois auxquels s’ajoute un temps de correction. Depuis que j’ai la chance de travailler avec Caroline L’épée et les éditions Calmann Levy, ce temps se rallonge  et j’ai mis 10 mois pour écrire Toxique au total.

toxique niko tackian

A propos de « Toxique » j’ai lu que les critiques le définissent comme un « polar bien noir », ce que j’approuve:). Vous êtes-vous inspiré d’un fait réel ?

L’intrigue policière est 100% originale mais le thème de la sociopathie est bien entendu quelque chose de bien réel sur lequel je me suis documenté. De manière générale, je pense que tout raconteur d’histoire s’inspire toujours de la vérité pour construire une fiction et ses personnages.

Comment construisez-vous un roman ? Votre point de départ est-il un événement ? Un personnage qui fait sa place dans votre imaginaire ?

Dans le cas de Toxique s’est effectivement le personnage de Tomar et son histoire personnelle qui est à la base de tout. J’ai cherché quelque chose de suffisamment fort pour pouvoir le traiter sur la longueur de plusieurs romans.

A propos du personnage de Tomar Khan, si fort et si fragile à la fois, tellement humain. Pensez-vous que le passé puisse être une entrave ? Selon vous, existe-t-il une possibilité de rédemption dans le sens moral du terme ?

Le passé est très certainement une entrave… en tout cas il a une action sur le présent si on ne sait pas « faire table rase ». Mais on ne peut pas se couper de tout, comme de ses racines par exemple… Donc il y a un tri à faire et ce n’est pas simple. Il y a même des professionnels pour vous aider à le faire  . Alors on fait comme on peut avec ce qu’on a en essayant de vivre, de se comprendre et de comprendre les autres. Je pense effectivement que la rédemption est possible pour tout être humain. Mais il ne faut pas l’attendre des autres, c’est un processus intérieur puissant auquel on doit adhérer corps et âme pour qu’il se réalise. C’est un des thèmes principaux de quasiment tout ce que j’ai écrit. Une de mes séries de BD a d’ailleurs pour titre Rédemption.

Quand j’ai lu la dernière phrase « Il était temps pour lui de trouver la lumière » : envisagez-vous une suite ?

Tout à fait, Toxique est la première enquête d’une série dont le second tome est déjà en cours d’écriture. Les personnages de ce roman vont évoluer de romans en romans et Tomar avec eux… Arrivera-t-il à trouver cette lumière ? Existe-t-elle seulement ? J’ai une idée très précise de l’endroit vers lequel je veux amener Tomar et je peux vous promettre qu’il va vous surprendre…

« Toxique » aborde des thèmes qui peuvent faire réfléchir, peut-être même donner des pistes pour solutionner des questions longtemps restées sans réponses. Pensez-vous qu’un polar et/ou thriller puisse jouer un rôle plus profond, plus fondateur que celui de simple divertissement (ce qui est déjà beaucoup) ?

Je le pense oui. Je pense même qu’au-delà de l’aspect divertissement d’une histoire, c’est le but recherché par tout auteur de fiction. Souvent, les meilleurs romans sont ceux qui touchent par la portée universelle des questionnements qu’ils soulèvent. En ce qui me concerne, le « fond » de mes histoires est défini rapidement, avant même le début de l’écriture et m’accompagne tout au long du processus pour nourrir les personnages et les intrigues. Non seulement ça permet de faire réfléchir mais c’est également une manière de donner de la cohésion à un récit.

Toxique de Niko Tackian

Avec mes remerciements les plus chaleureux à Niko Tackian qui a très gentiment et patiemment répondu à mes questions.

Retrouvez aussi la seconde aventure Tomar Khan dans Fantazmë chez Calmann-Levy noir.

Ou bientôt en livre de poche, le 2 janvier prochain

 Et chez Collectif Polar, que ce soit Ge ou ses Flingueuses, nous sommes impatiente d’avoir entre les mains le prochain Niko Tackian.

Mais là il faudra attendra le aussi 2 janvier

Avalanche Hôtel, Niko Tackian chez Calmann-Levy
18€50 ;  (300 p.) ; 22 x 14 cm
Surtout, ne vous fiez pas à vos souvenirs !
Un thriller hypnotique signé Niko Tackian
Janvier 1980, à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Joshua Auberson, agent de sécurité, enquête sur la disparition d’une jeune cliente, avec un sentiment d’étrangeté.
Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd conscience…
… et revient à lui dans une chambre d’hôpital. Il a été pris dans une avalanche, il est resté deux jours dans le coma.
Nous ne sommes pas en 1980 mais en 2018. Joshua n’est pas agent de sécurité, il est flic, et l’Avalanche Hôtel n’est plus qu’une carcasse vide depuis bien longtemps.
Tout cela n’était qu’un rêve dû au coma.
Un rêve, vraiment ?

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