Ce qu’il nous reste de Julie, Sébastien Didier

Le livre : Ce qu’il nous reste de Julie de Sébastien Didier. Paru le 21 avril 2022 chez Hugo poche. Suspense, n° 403. 7€60. (477 p.) ; 18 x 11 cm
4ème de couverture :
Vingt ans.
Cela fait vingt ans que Sébastien a quitté Sainte- Geneviève, sa petite ville natale du sud de la France. Trot de démons l’y tourmentaient. Aujourd’hui, comble de l’ironie pour un écrivain, c’est un livre qui le renvoie à ce passé qu’il s’est toujours efforcé d’oublier.
Le temps d’un été.
Tout dans ce roman, qui s’annonce comme le succès littéraire de l’année, lui fait penser à Julie. Des références troublantes, des anecdotes qu’elle seule connaissait… À tel point qu’l en est persuadé : c’est elle qui l’a écrit.
Julie, son amour d’adolescent.
Celui qui à compté.
Mais qui est morte il y a vingt ans, assassinée par un tueur en série.
L’auteur : Sébastien Didier est né à Nice et a longtemps travaillé dans la publicité. Passionné de cinéma et de nouvelles technologies, il écrit son premier roman lors d’un concours en ligne et se fait remarquer par B.A. Paris. Je ne t’oublie pas est aujourd’hui un best-seller qui a déjà conquis prés de 40 000 lecteurs. Les yeux bleus, son deuxième roman paru en 2020, a lui aussi été plébiscité par le public.
Extraits :
« C’était une constante de l’homme face à la mort.
Au crépuscule de chaque vie, il y avait cette inaltérable quête de rédemption.
Dans la petite paroisse de Loix-en-Ré, le père Barnier allait une fois de plus en faire l’expérience. Cet homme d’église de soixante-six ans avait accompagné tant de mourants sur le chemin de l’au-delà, tenu tant de poignes entre ses mains, senti tant de forces se déliter tel le sable fuyant entre les doigts.
Plus que tout autre, il le savait.
À l’ultime seconde, le fardeau d’une existence rattrapait toujours son porteur.
Avant que la vie ne finisse par s’évaporer dans un souffle. »
« Il y avait de l’apaisement dans cette voix. Suffisamment pour que la femme se décidât à se lever, non sans lancer un regard de suppliciée à l’homme qui partageait sa vie depuis bientôt dix ans.
Celui-ci murmura quelques mots à peine audibles, mais l’intention fut comprise. La femme sortit de la pièce et referma la porte derrière elle. Avant qu’on ne l’entende s’effondrer dans les bras de sa sœur. »

 

« Et il suffit d’un détail dans la vie de l’écrivain pour que la lueur devienne aussi flamboyante que la lumière d’un phare. »

Chronique de Flingueuse : Les lectures de Miss Aline

Ce qu’il nous reste de Julie, Sébastien Didier

L’après lecture :

Que reste-t-il de Julie morte il y a vingt ans ? Des amitiés, des rires, des douleurs, comme autant de lucioles dans une nuit d’été. Julie c’était la joie, la passionnée, l’amoureuse de la vie, l’amoureuse des livres et surtout l’amoureuse de Sébastien.

Que reste-t-il de Julie vingt ans après son assassinat ? Un livre qui contient tellement de références, d’anecdotes, que ça ne peut être qu’elle qui l’ait écrit. Impossible. Alors qui ?

Pour quoi ?

Ainsi commence la quête de Sébastien : chercher une auteure, une explication. Courir après un souvenir. Renouer avec les amitiés de jadis. Celles que l’on a laissé derrière soi mais que l’on n’oublie jamais.

C’est un plaisir de se laisser guider dans ce page turner, par un auteur qui maitrise de bout en bout son intrigue. Est-ce qu’un instant j’ai pensé que Julie pouvait être encore de ce monde ? Evidement que oui… Les pistes de ce roman sont brouillées à souhait. Révélations, rebondissements. Pas de répit.

Ne négligez aucun détail, aucun personnage pour résoudre cette intrigue. Même dans ce cas, ne pas voir venir la fin.

Ne pas oublier le roman dans le roman. Le temps d’un été écrit par L.J Dexley est tout aussi captivant que l’intrigue elle-même. Extraits placés en filigrane tout au long du récit. Dommage que ce roman n’existe qu’à l’intérieur de l’intrigue de Sébastien Didier.

Merci aux Editions Hugo Thriller pour cet excellent moment de lecture.

Et vous, lectrices, lecteurs que vous restera-t-il de Julie après lecture ?

Jamais deux sans trois… un nouveau page turner pour Sébastien Didier avec Ce qu’il nous reste de Julie.

Bonne lecture.

autre extrait :
« Elle me fixa d’un œil inquisiteur.
— Sébastien, arrête deux minutes. Elle a passé la soirée à t’écouter parler comme si tu étais Dieu le père. Alors soit tu fais marcher ta cousine préférée et ce n’est pas très sympa. Soit tu n’as rien remarqué du tout et c’est encore pire que ce que je pouvais imaginer.
Je pris une gorgée de café avant de répondre. Je voyais venir Aurélie de loin. J’avais déjà longuement hésité avant d’accepter ce dîner en compagnie de son conjoint et de l’une de ses meilleures amies, « une fille géniale, tu verras ! » Ce genre de soirée mettait toujours une pression supplémentaire là où les choses devaient au contraire se faire de façon naturelle.
— C’est le côté écrivain qui captive comme ça. Généralement ça s’estompe aussi vite que ça a commencé. Les gens pensent que nous avons une existence exaltante, toujours assis à une terrasse de café à observer la nature humaine. En réalité, j’ai une vie plutôt chiante et monotone. Je me lève, j’avale deux cafés et j’écris. Et je ne vois pas grand monde. »
« La pièce attenante à la librairie était encore plus chargée que je ne l’aurais pensé. Les livres, entassés les uns sur les autres où encore rangés dans des cartons, recouvraient tout. Nous nous frayâmes un chemin jusqu’à une petite table sur laquelle un ordinateur portable d’un autre temps était ouvert. Juste à côté, sur un plan de travail collé à son évier, se trouvait une machine à café que Dorcheval alluma. Il retira le percolateur pour y tasser deux généreuses doses de grains moulus tandis que le voyant lumineux battait la mesure. De l’unique fenêtre, on apercevait les jardinières fleuries qui bordaient l’intérieur d’une cour silencieuse sur lesquelles le soleil dardait ses rayons de fin de matinée. »   
« — Vous voyez qu’on ne chôme pas ! La production littéraire est plus vivace que jamais !
— À se demander d’ailleurs comment les lecteurs s’y retrouvent.
— Exactement ! Le choix du packaging, mon ami, est une constante primordiale. Une couverture peu ordinaire, un titre aguicheur et mystérieux, c’est aujourd’hui indispensable. Mais attention, pas trop de mystère non plus, il est nécessaire que le lecteur se sente aussi en terrain presque connu. Vous voyez la nuance ? Il faut ensuite que la quatrième de couverture enfonce le clou et transforme l’essai. Quelquefois, c’est même elle qui rattrape tout le reste.
— Vous parlez comme un publicitaire parisien.
— Dieu m’en préserve ! Mais je ne vais pas non plus nier la réalité de mon métier. Il y a tellement de titres aujourd’hui ! Comme vous le disiez, le lecteur lambda s’y perd. Et il finit par se replier sur les valeurs refuges qui occupent le devant de la scène. Au moins, pense-t-il, je ne prends pas de risque.
— C’est tout à fait vrai. Et terrible pour les auteurs moins connus qui souhaitent émerger.
— Mais la littérature est à l’image de la vie, mon ami. Terrible ! »   
 « Cette après-midi-là, Sir Alec Ridgeway réfléchit longtemps aux moments qu’il avait passés avec Julie. Depuis toutes ces années qu’il venait au Panoramique, il avait déjà ressenti à quel point cette jeune fille était différente. Elle portait une véritable flamme en elle.
Mais aujourd’hui, quelque chose d’autre était arrivé.
Quelque chose qu’il ne pensait plus être en mesure d’éprouver depuis longtemps.
Elle lui avait insufflé de l’inspiration.
Alors, une fois de retour dans sa suite, il alla s’installer au bureau face à la fenêtre. Puis il sortit son stylo plume de son étui.
Et pour la première fois depuis des décennies, il se mit à écrire. »

Lu dans le cadre de 2 défis littéraires :

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (France)

19 réflexions sur “Ce qu’il nous reste de Julie, Sébastien Didier

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