Harrow la neuvième, Tamsyn Muir

Le livre :Le tombeau scellé Volume 2, Harrow la neuvième de Tamsyn Muir; roman traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Stéphanie Lux. Paru le 12 avril 2023 chez Actes Sud Exofictions. Réédité en poche  le 3 avril 2024 chez Babel n° 1936. 12€50. (709 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv : 

Harrow la Neuvième

Le Tombeau Scellé 2

Héritière de la Neuvième Maison, Harrowhark Nonagesimus était la dernière nécromancienne de sa planète. Désormais elle est Harrowhark la Première, Lycteure au service de l’Empereur, le Roi Immortel, le Prince de la Mort, le Premier Nécrolord. Chargée de mener une guerre impossible à gagner, Harrow doit s’entraîner aux côtés d’une rivale honnie. Mais sa santé se détériore, son épée lui donne la nausée et même son esprit menace de la trahir. S’imposent alors à elle deux épineuses questions : quelqu’un essaie-t-il de la tuer ? Et est-ce vraiment une mauvaise chose ?

Tamsyn Muir continue de secouer le monde de la fantasy avec cette suite haletante et magistralement déroutante.

 

 

L’auteure : Tamsyn Muir est née 14 mars 1985 en Nouvelle-Galles du Sud. Elle est donc néo-zélandaise. Elle vit à Oxford, au Royaume-Uni. Harrow la Neuvième est le deuxième volet de la tétralogie du Tombeau Scellé, entamée par Gideon la Neuvième (2022) et poursuivie avec Nona la Neuvième (2024), publiée en France chez Actes Sud.

 

Extraits : 
« Je voulais que tu m’utilises, espèce de méchant sac d’os obsédé par les cadavres, de traîtresse, tête de noeud ! Je voulais que tu vives, que tu ne meures pas, espèce d’idiote, avec ta petite amie imaginaire ! Une chair, une fin mon cul, Harrow. Je t’ai donné ma chair, et je t’ai donné ma fin, aussi. Je t’ai donné mon épée. Et moi. Je l’ai fait en sachant que je le referais sans hésitation, parce que tout ce que je voulais, c’est que tu me bouffes.
Ce qui est d’ailleurs exactement ce que m’a dit ta mère hier soir. »
« – Je propose d’envoyer tous les cavaliers valides pour un premier assaut.
– De les envoyer à la mort, donc, commenta sombrement Ortus. »   
 « — Harrowhark, nous allons avoir besoin de toi dans le Fleuve, et quand tu y seras, ta nécromancie n’aura aucun effet.
— Je suis une Lycteure, Seigneur. Je suis votre sainte. Je suis vos doigts, vos gestes. Je ne pensais pas que vous auriez besoin d’une Main qui se cache derrière une porte… dans une situation pareille.
Tu l’entendis soupirer, dans son lointain sanctuaire, dans les profondeurs du Mithraeum. Tu l’imaginais seul, dans un fauteuil rapiécé, se frottant la tempe droite avec le pouce, comme il le faisait si souvent. Il y eut un bref silence, puis il dit :
— Harrow, je t’en prie. Ne sois pas si pressée de mourir.
— Ne me sous-estimez pas, Professeur, répondis-tu. Je suis toujours en vie.
« C’est la peur de l’échec. Tu n’as pas vraiment peur de mourir. Tu sais endurer la douleur. Tu as peur par ta vie d’avoir contracté une dette que ta mort ne suffirait pas à payer. Tu vois la mort comme une erreur. »  
« – Je suis pas morte, bordel, dis-je, ce qui n’était même pas vrai, puis ma voix s’étrangla ; après tout ce que j’avais fait, tout ce que j’avais vécu, je n’arrivais plus à sortir un mot.
Alors l’Empereur des Neuf Maisons, le Premier Nécrolord, se leva pour te regarder… me regarder. Il regarda mon visage, ton visage, avec mes yeux dedans. Il se passa sans doute un million de myriades. Dans tes oreilles, le grondement avait cédé la place à un cri inarticulé. Son expression à lui était… doucement perplexe, et un peu impressionnée.
– Bonjour, Pas Morte Bordel, dit-il. Moi, c’est papa. »

Le post-it de Ge

Harrow la neuvième, Tamsyn Muir

J’attendais avec impatience la suite de  » Gideon la neuvième  » mais lorsque le deuxième tome  de la série  » Le tombeau Scellé est sorti, je n’avais vraiment pas le temps de le lire. 

Aussi j’ai attendu la bonne occasion pour le lire et ce mois des fiertés est parfaitement adapté pour que je vous parle de ce roman complexe mais très prenant.

Tout d’abord il faut que je vous parle de la  couv de ce deuxième tome, que je trouve toujours très stylée, tout autant que celle du tome 1. Elles se ressemble presque trait pour trait.

Mais alors que nous raconte

Souvenez vous :

Harrowhark Nonagesimus est nécromancienne et l’héritière de la neuvième maison. Alors que l’empereur a invité les héritiers de chacune de ses loyales maisons pour un tournoi, Harrowhark savait qu’elle ne pouvais réussir sans le glaive de Gideon.

Ianthe la deuxième et Harrowhark la neuvième, désormais la première, ont survécu aux épreuves de la maison de Canaan. Elles rejoignent les derniers lycteurs de l’Empereur à bord du Mithraeum pour échapper au monstre de la résurrection et, s’il le faut, l’affronter dans le Fleuve.

Pour réussir dans sa nouvelle mission, Harrow se crée une bulle dans laquelle elle convoque les morts, notamment Gideon, pour leur parler. Elle sait que son cavalier (Cavalière) malgré toutes les épreuves saura encore l’épauler dans ce nouveau défi qui attends désormais Harrowhark la Première.

Un nouvelle fois je me suis laissée entrainer par le récit que me proposait Tamsyn Muir. Même si je l’avoue j’ai eu quelques maux à entrer dedans ou plus exactement à me souvenir des détails du premiers volets de cette saga donc Gideon la neuvième était l’héroïne. Et oui je l’avait lu il y a deux ans… Pour autant j’ai laissé mon imaginaire suivre le courts de ces intrigues et j’ai ainsi pu profiter pleinement de la nouvelle histoire que j’avais sous les yeux. 

En effet, pour nous aider, notre autrice nous propose de suivre, à la fois, la poursuite de cette aventure avec Harrow, qui devient la narratrice et  aussi de revenir un peu en arrière à travers les souvenirs de Gidéon. On va donc prendre deux chemins narratifs distincts , deux lignes qui ne semble pas allait dans le même sens. Deux arc qui nous perdent un peu, avant que, comme par miracle ou plutôt grace au talent de Tamsyn Muir, finissent par se reconnecter et former un tout qui nous enchante.

Notre auteure a su ici faire preuve d’une belle originalité brillamment maîtrisée.

J’ai aimé suivre nos héroïnes. J’ai aimé les univers originaux dont lesquels elles évoluent.

J’ai retrouvé aussi l’humour noir, qui ici, est distillé avec peut-être plus de parcimonie. et c’est Gidéon qui en est à nouveau est la garante.

J’ai apprécié la fin ouverte qui nous est ici proposée car celle-ci nous entraine par avance vers de nouvelles aventures de ces jeunes femmes singulières qui se découvrent, se révoltent, et se battent pour sauver leur monde.

Et ce que j’ai aimé par dessus tout ,c’est qu’à nouveau ce deuxième opus du Tombeau scellé, soit un livre à la fois irrévérencieux et féministe. Sous couvert de divertissement, Tamsyn Muir nous propose une histoire engagée.  Parfaite en ce mois des fiertés.

 

 

Autres extraits :
« Il faisait terriblement froid. Une mince couche de givre couvrait tes joues, tes cheveux, tes cils. Dans l’étouffante pénombre, ton souffle formait de petites volutes de vapeur grise. De temps en temps, tu poussais un cri, mais tu n’en avais plus honte. Tu comprenais la réaction de ton corps face à l’imminence du danger. Crier était loin d’être la pire des choses qui pouvait t’arriver.
Soudain, la voix de Dieu, parfaitement calme, se fit entendre dans l’interphone :
— Plus que dix minutes avant la brèche. Il nous reste une demi-heure de climatisation… après ça, vous allez travailler comme dans un four. Les portes resteront fermées jusqu’à égalisation de la pression. Essayez de garder votre température, tout le monde. Harrow : je laisserai ta porte fermée le plus longtemps possible.
Te relevant laborieusement, tes jupes claires entre les mains, tu avanças tant bien que mal jusqu’au bouton de l’interphone.
Ne trouvant rien de particulièrement irréfutable ou d’intelligent à dire, tu protestas :
— Je suis assez grande pour m’occuper de moi toute seule. »
« Tes yeux plongés dans ceux du cavalier qu’elle avait assassiné, tu constatas une nouvelle fois, à contrecœur, combien Ianthe Tridentarius était belle.
— Retourne-toi. Harry, il suffit simplement que tu te retournes. Je sais ce que tu as fait, et je sais comment revenir en arrière, il suffit que tu me demandes de le faire. C’est aussi simple que ça. Mourir, c’est pour les nuls. Toi et moi, à l’apogée de nos pouvoirs, nous pourrions tailler en pièces ce Monstre de la Résurrection, sortir de tout ça saines et sauves.
Nous pourrions sauver la galaxie. Sauver l’Empereur. Tout le monde parlerait de nous, d’Ianthe et Harrowhark, en pleurant de joie. Le passé est mort, ils sont morts tous les deux, mais toi et moi, nous sommes vivantes. Et que sont-ils ?
Que sont-ils, sinon deux cadavres de plus que nous traînons avec nous ?
Ianthe avait les lèvres rouges, gercées. Son visage était insistant. C’était donc plutôt de l’excitation que de la nervosité.
Tu compris vaguement qu’il s’agissait de la minute psychologie du dialogue.
— Va te faire foutre, répondis-tu. »
« Harrow était en train de préparer sa réplique lorsqu’elle vit qu’une nonne servante était entrée dans la bibliothèque de son père.
Elle ne l’avait pas entendu frapper, ni entrer, mais ce n’était pas le problème. Le problème, c’était que le maquillage couleur cendre des nonnes ornait le beau visage de la Morte.
Ses mains devinrent moites. Dans ce scénario, soit la nonne était réelle, et seul son visage ne l’était pas, soit la nonne elle même était irréelle. On ne pouvait pas simplement évaluer la quantité de masse osseuse dans la pièce et deviner. Les os enveloppés de chair émettaient une telle quantité de thanergie douce, trompeuse, que seule une idiote essayerait. « 

Lu dans le cadre de 6 défis littéraires

 

–  Pride Month 2024

– Challenge Thriller et polar 2023- 2024 chez Sharon 

  le tour du monde en 80 jours chez Bidib (France)

– Challenge Juillet Sororité chez Stelphique et année Sororité chez Collectif Polar

– Challenges Les Dames en Noir 2024 chez Zofia

 – Le Shiny Summer Challenge 2024 chez Milla

13 réflexions sur “Harrow la neuvième, Tamsyn Muir

  1. Voilà une saga qui a l’air de sortir de l’ordinaire. Si son côté diversité me tente, j’ai plus de mal avec le côté irrévérencieux et noir, j’ai peur de moins aimer ça 😅
    Toi qui a vu un peu la fantasy que je lis, tu penses que ça m’irait ?

    Aimé par 1 personne

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