La beauté du diable de Sandra Martineau

Le livre : La beauté du diable de Sandra Martineau – Paru le 10/02/2021 chez City – collection New romance – 16.90€. (282 p.) ; 23 x 15 cm

4ème de couverture :

La vie sentimentale d’Émélia est un désastre. La jeune femme, déjà complexée par ses courbes trop généreuses, n’a aucune confiance en elle. Alors, quand le ténébreux Stanislas l’aborde, elle est prête à tout pour lui plaire.

Mais, rapidement, leur relation passionnelle et torride devient totalement déséquilibrée. Sans répit, cet homme souffle le chaud et le froid, passant de l’exaltation au mépris. Pour être aimée comme elle l’a toujours désiré, la jeune femme s’efface et renonce peu à peu à sa personnalité.

Sans aucun tabou, Stanislas plie cette proie facile à sa volonté et devient dominateur, brutal, violent. La soumission à un pervers manipulateur a un prix et si elle se laisse faire, Émélia risque de le payer très cher…

L’auteur : Née à Saint-Brieuc en 1978, Sandra Martineau a passé toute sa jeunesse dans ville de Saint-Brieuc. Après un bac ES, elle entame des études de droit durant lesquelles elle profite de son temps libre pour perfectionner sa passion pour la photo et réaliser deux expos. Ses études de commerce international l’amènent ensuite à Vannes. Installée dans la Sarthe depuis onze ans, elle n’en oublie pas pour autant sa Bretagne natale.
Écrire n’est pas son métier, mais après avoir gagné le prix de nouvelles Louis Guilloux au lycée, elle se risque à continuer dans cette voie, d’abord en écrivant des scénarios, ensuite en les adaptant en manuscrits. Trop souvent envahie d’idées, c’est le temps qui lui manque pour écrire.
Sportive de nature, elle est aussi quelqu’un d’hyperactif, qui combine la gestion d’une entreprise, l’éducation de ses deux enfants et l’écriture.
Extraits :
« D’ordinaire, j’apprécie la compagnie des amis d’Astrid et j’arrive à gérer leur indélicatesse, mais ma sensibilité accrue des derniers jours me rend insupportables les remarques assassines de Sacha, spécialiste cosmétique d’un célèbre magasin des Champs-Élysées, doublées de celles de Chloé, mannequin pour une grande marque de sous-vêtements. Je me régale d’une brève accalmie. Lorsque je reviens, le grand et bel Armand, rentier de profession, n’est pas en reste avec ses réflexions sur les réformes à apporter aux aides sociales.
Être né avec une cuillère en argent dans la bouche éloigne les soucis de la vie quotidienne, mais n’empêche pas de dire des conneries. »
« Absorbée par mes pensées, mon regard reste scotché sur le trottoir jusqu’au moment où des rires m’interpellent. Mon pouls s’accélère brusquement. Des jeunes se chahutent derrière moi. Prise d’une subite panique, je n’ose pas me retourner et presse le pas. Le groupe finit par me rattraper et passe à proximité sans me prêter la moindre attention. Je soupire, soulagée. Cette soudaine frayeur m’a dégrisée et je commence à entrevoir les risques potentiels à traîner seule et ainsi vêtue à cette heure tardive. Chaque coin de rue peut être l’occasion d’une mauvaise rencontre. Un frisson me parcourt le corps. Sur le qui-vive, j’étire mes foulées en longeant le parc. Un chien aboie. Je sursaute. L’entrée de mon immeuble apparaît. Je m’y réfugie, complètement essoufflée. »

La chronique jubilatoire de Dany

La beauté du diable de Sandra Martineau

En entretenant l’ambiguïté des sentiments de son héroïne et l’empathie du fait que la narratrice est la victime de Stanilas, ce Don Juan moderne, l’auteure aspire le lecteur dans la chute de Emélia. Leur histoire a commencé comme un conte de fées, un vrai coup de foudre entre cette petite fleuriste et cet homme politique, Pygmalion option libertinage. A quoi pense réellement Stanislas ? Voit-il en en cette jeune femme une proie facile ? Tout dans la relation toxique avec un pervers narcissique n’est d’abord que déni de la part de la victime, puis quand vient la « révélation » tout n’est que honte d’y avoir succombé.

Sandra Martineau manie les émotions avec tact, même si quelques scènes sont plutôt dures, crues et torrides, les lecteurs souhaitent que l’héroïne ait la révélation de la réalité. Non seulement victime de son amour pour Stanislas, elle est tout autant victime de son entourage, complice ou aveugle, victime d’un phénomène bien actuel malheureusement, jusqu’au dénouement sinon inattendu, du moins surprenant.

Ce qui n’est pas une romance apparait davantage comme un thriller, un roman psychologique. Notons qu’il s’agit d’une réédition de Même le diable a la peau douce paru en 2018 et disparu des ventes. Cette fois dans une collection du nom de « New romance », romance certes mais noire assurément !

Il me restera cependant de cette lecture un énorme malaise du fait du sujet, très bien traité comme je l’ai dit plus haut, par l’auteure qui révèle toute la trahison mise au service de la perversité, tout le mensonge qui dénature un amour somme toute assez juvénile même si l’héroïne a quelque expérience de la vie de couple. Lecture passionnante, très documentée qui vaut pour son histoire comme pour l’alerte qu’elle produit sur le lecteur.

A celles et ceux intéressés par ce sujet, d’autres auteurs vous le savez ont déjà abordé ce thème notamment récemment Simone Gélin dans Adieu Lola et Niko Takian avec Celle qui pleurait sous l’eau.

Lu en version numérique 9.99

 

Autres extraits :
« J’ai vécu ma déposition comme un véritable cauchemar. Je suis à peine installée que le brigadier me fait le reproche de m’être douchée. A-t-il déjà connu ce genre de traumatisme pour savoir qu’on se sent infiniment sale et qu’aucun savon ne réussit à effacer ça ? C’est sûr que côté trace ADN, j’ai foiré le coup. De toute façon, ils ne trouveront pas mon agresseur, comme dans la majorité des cas. D’ailleurs, je me demande ce que je suis venue faire là, à part gonfler leurs statistiques. »
« Son sourire s’entendait à l’autre bout du fil. Il était heureux. Heureux de me soumettre à son emprise. Il est le dominant. Je suis la dominée. C’est un rôle que j’ai accepté. Un statut que je n’ai remis en question que pour attirer son attention. Aujourd’hui, je réfléchis un peu plus à ma condition et je m’interroge sur cet amour qu’il dit me porter. Il n’est pas entièrement honnête avec moi, mais dans le doute, je continue à obéir. Je ne me reconnais plus. »

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