Cap Canaille de Christophe Gava

Le livre : Cap Canaille de Christophe Gavat – Paru le 04/11/2020 chez Fayard – collection Prix du quai des orfèvres – 8.90 € (408 pages) ; format 11 x 17 cm

4ème de couverture :

Ancien du 36, désormais en poste à Marseille, Henri Saint-Donat est confronté à son premier « barbecue », règlement de comptes en vogue parmi les trafiquants de la cité phocéenne, qui consiste à enfermer un corps dans le coffre d’une voiture à laquelle on met le feu. Flanqué d’équipiers hauts en couleur, le commandant commence l’enquête, mais la piste de la guerre des gangs ne donne rien. Lorsque l’identité de la victime est enfin confirmée, les choses prennent un nouveau tour : Henri a connu cette personne autrefois à Paris, et elle n’avait pas du tout le profil pour finir sa vie dans une voiture incendiée par des dealers marseillais…

Né en 1966, Christophe Gavat est commissaire divisionnaire, en poste en Guadeloupe. En trente-deux ans de police, il a traversé la France, ces grandes affaires qui vous happent et ces petites du quotidien qui vous marquent. Il a déjà publié deux témoignages et un roman. Son premier livre a été adapté par Olivier Marchal pour France 2.

L’auteur : Né 1966, Christophe Gavat est Commissaire de police et essayiste français.
Il entre dans la police en 1989. Lieutenant, il est en poste en région parisienne, puis à Lyon, au sein de la sûreté départementale. Il est décoré de la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement en 1996, à la suite de son action lors d’un braquage de banque au cours duquel un de ses collègues est blessé.
Il réussit le concours de commissaire en 2002 et exerce à Cannes et à Perpignan. Il est nommé chef de l’antenne grenobloise de la police judiciaire en 2010. Après avoir été suspendu de ses fonctions à la suite de sa mise en examen, il est nommé directeur adjoint de la police aux frontières du département de la Guyane en 2012. Après avoir annoncé mettre un terme à sa carrière début 2014, il reprend du service le 15 septembre 2014 au commissariat d’Annecy.
Subordonné du directeur adjoint de la PJ de Lyon, Michel Neyret, il est arrêté au cours de l’enquête qui vise celui-ci, avec trois autres policiers. La procédure judiciaire est toujours en cours. Parallèlement, une enquête administrative est ouverte. Suite à cette dernière il reçoit un blâme pour « négligence fautive » et est autorisé à réintégrer la police en 2012.
Dans son premier livre, paru en 2013, quelques mois après sa mise en cause dans l’ « affaire Neyret », il revient sur sa carrière, clame son innocence et critique la manière dont l’enquête a été menée. Les droits d’adaptation ont été achetés par Olivier Marchal. Il revient dans son second livre sur des anecdotes marquantes de sa vie de policier et porte un regard désabusé sur les institutions policière et judiciaire françaises.
2013 96 heures, un commissaire en garde à vue a inspiré Olivier Marchal pour son téléfilm Borderline diffusé en 2015 sur France 2
2014 Flic un jour, flic toujours. La 97e Heure
Extraits :
« Les flics ont souvent cette forme d’admiration irrationnelle pour ces voyous capables de les faire courir, sans jamais ou rarement se faire arrêter, et n’hésitent pas à les affubler de surnoms plus ou moins flatteurs. La Carlton faisait partie de cette catégorie et était à elle seule un oxymore policier : une grande dame du banditisme. »
« Les services de police en général et ceux de la PJ en particulier ne sont pas des lieux pour les gamins. On peut y croiser n’importe qui. Des victimes en pleurs, des témoins en sang, des mis en cause qui hurlent. Et des flics qui portent sur l’humanité qu’ils protègent un regard désabusé, cynique parfois, sceptique souvent. Des tranches de vie, des lieux, des hommes, à ne pas mettre sous des yeux d’enfant. Et elle sait de quoi elle parle. Depuis toute petite, elle baigne dans cette ambiance. Elle la connaît par cœur. C’est peut-être pour ça, aussi, que son ventre est resté vide. Paradoxe. »

 

La chronique jubilatoire de Dany

Cap Canaille de Christophe Gavat


Lorsque le lecteur entame un prix du quai des orfèvres il sait que ça parlera de flics, qu’il y aura aussi de la procédure, de la vraie, de la consistante. Par ailleurs il y a fort à parier que l’auteur sache de quoi il parle. Cap Canaille c’est tout ça mais bien plus. Pour son troisième roman Christophe Gavat ne se met pas en scène, il a créé des personnages bien typés, souvent attachants et antipathiques pour certains.

Ici les us et coutumes de la Canebière sont confrontés aux usages franciliens, différence de culture, différence d’approche pour viser un même résultat : arrêter les méchants ! Qui donc mène le jeu sur le Vieux Port, sur les Calanques, … sur le Cap Canaille ?

Une « grande dame » du banditisme a fait l’objet d’un barbecue et Henri Saint-Donat en charge de l’enquête et qui l’a connue à Paris dans un contexte douloureux et sanglant, suggère que l’affaire ne doit pas être si simple qu’elle n’y paraît, sans doute liée à un braquage dans la banlieue de Paris. Les services vont devoir échanger leurs infos et ça se passe plutôt bien : pas de conflit de territoire et une vision harmonieuse. Pendant ce temps le milieu marseillais se cherche un nouveau patron semble-t-il. Légionnaires ou petits caïds des quartiers ?

Une enquête bien menée, une bonne intrigue avec les bons rebondissements, un vrai polar où les femmes ne s’en laissent pas compter, où la hiérarchie ambitieuse est plutôt conciliante et … les paysages superbes et quelques poursuites qui mériteraient une adaptation pour le cinéma ou la télévision.

J’ai beaucoup aimé ces 400 pages sans temps morts qui nous en apprennent long sur la police et ses professionnels vus de l’intérieur. La part d’exotisme est assurée par Marseille et ses Calanques. Une lecture que je recommande chaudement pour son efficacité.

Je remercie les éditions Fayard et NetGalley pour cette découverte #PrixduQuaidesOrfèvres2021 #NetGalleyFrance
Lu en numérique 6.99 €

Existe aussi en audio 14.99 €

 

Autres extraits
« Du plus jeune au plus ancien, ils se reconnaissent, s’embrassent, se charrient. Se racontent pour la énième fois leurs interpellations marquantes. Se mélangent dans leurs souvenirs, confondent leurs histoires, s’embrouillent dans leurs propos, avant d’éclater de rire. Tous unis par ce métier de dingues, qui les a rendus si différents du commun des mortels, et si semblables entre eux. Les verres et les vestes tombent. Les cravates disparaissent, les cols de chemise s’ouvrent. Plus que les aventures, ils se remémorent les petites anecdotes qui font les grandes affaires. La voiture qui ne démarre pas au top interpellation, le flingue qui tombe en sortant du « soum », la ceinture de sécurité qui ne se débloque pas, la vieille dame qui traverse la route, les empêchant d’accélérer pour se coller aux fesses du voyou. »
« Quand tout est mort et noir, seule l’imagination donne de la couleur à la vie. »

 

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