Chambres noires de Karine Giebel : « Marc vous donne des nouvelles » épisode 8

« Marc vous donne des nouvelles » épisode 8

Souvenez-vous, Marc nous disait ceci dans l’épisode 1 :

« Les nouvelles sont bonnes mes amis du papier imprimé, alors pourquoi vous n’en lisez pas plus que ça ? Du mondialement connu Stephen King, qui est un maître dans l’exercice, au presque aussi célèbre Nick Gardel, en passant par Franck Thilliez ou Karine Giebel, presque tous vos auteurs préférés se livrent occasionnellement à cet exercice. Certes c’est une manière différente d’aborder l’écriture, mais les plus créatifs arrivent à concocter des merveilles. Et croyez-moi, en tant que lecteur vous n’allez pas être lésé dans votre lecture. Elles sont courtes, mais distillent autant de plaisir que des longues. »

Vous pouvez retrouvez l’épisode 1 de « Marc vous donne des nouvelles » ICI 

L’épisode 2 de Marc nous donne des nouvelle Là

 le 3e épisode ICI

Le 4e  là aussi

Et enfin le 5e ICI

Mais aussi le 6e épisode là

Et le 7e est ici aussi

Aujourd’hui Marc nous embarque dans une autre aventure, un autre épisode

Marc Donne des nouvelles, et cette fois ci je vous parle de « Chambres noires » de Karine Giebel qui est sorti chez Belfond

Quand Karine Giebel prend la plume pour écrire des formats courts, les histoires tonnent avec la même force que dans ses romans. Le style si caractéristique de l’auteure, identifiable immédiatement, après à peine quelques lignes, trouve dans l’écriture de nouvelles, exercice que de sa propre confession elle apprécie, qui lui permet d’améliorer sa technique, de la ciseler pour être encore plus percutante, un parfait terrain d’expression. Selon moi, elle est aujourd’hui la locomotive du genre chez les auteurs francophones.

Les quatre premières histoires font environ une cinquantaine de pages chacune et sont liées par un motif commun, puisque toutes portent le titre d’un film célèbre.

« Le vieux fusil » : Martin est un homme répugnant qui ne respecte rien ni personne. Un tribunal clandestin va lui rendre sa propre justice.

« L’armée des ombres » : Mathilde, comme de nombreuses femmes, survit péniblement en enchainant les heures de travail ingrat, afin de rendre le quotidien des autres plus agréable. Abnégation payée de la noirceur des hommes d’un monde déshumanisé. Y a-t-il une échappatoire à cette prison sans murs ?

« Un monde parfait » : Axel est-il fait pour vivre avec les autres ? La morale est essentielle dans notre monde ; s’exonérer de ses règles élémentaires serait une grave erreur. 

« Au revoir les enfants » : Yvonne a 96 ans, elle vit dans un EPHAD. La société actuelle n’est pas en mesure de répondre de manière acceptable aux besoins de nos personnes âgées. Quand on est vulnérable, les situations intolérables deviennent la norme. Insoutenable jusqu’aux larmes.

Les quatre dernières nouvelles, considérablement plus courtes, sont déjà parues dans d’autres recueils ; je n’en parlerai pas ici.

Karine Giebel décrit avec talent notre monde noir, épais, crasseux. L’humanité ou l’inhumanité de ses personnages sont la force première de toutes ses histoires : ses héros ne sont pas des saints, ses monstres sont des gens ordinaires, qui pourraient être nos voisins, nos cousins. C’est probablement pour cette raison que l’impact est aussi fort : où est la frontière ? Le lecteur ressort lacéré, le cœur est miettes ; les émotions qu’elle transmet résonnent longtemps après la fin de la lecture

 

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