Le double était parfait de Thom Satterlee

Le livre  : Le double était parfait de Thom Satterlee. Roman traduit de l’anglais par Carla Lavaste. Paru le 10 avril 2019 chez Calmann-Levy dans la collection Calmann- Levy Noir; 20€90. (327 p.) ; 22 x 14 cm

4e de couv : 

Un manuscrit de Kierkegaard volé ? Son traducteur accusé ? Impossible. Et pourtant…

Lorsque Mette Rasmussen, la directrice de la Fondation Kier-kegaard, est retrouvée assassinée, on découvre que des poèmes inédits du grand philosophe danois ont disparu. Heureusement, ils ont été traduits en anglais. Tous les soupçons se tournent alors vers leur traducteur, Daniel Peters. Et Carsten, le fils de Mette, n’est pas le dernier à l’accuser.

Contraint de se défendre à tout prix, Peters, atteint du même syndrome d’Asperger que le fondateur de l’existentialisme, mène l’enquête « à sa manière » et comprend que Mette, qu’il a brièvement aimée, lui a laissé des indices qui pourraient le sauver. Pour cela, il va devoir regarder la vérité en face. Et elle ne manquera pas de visages.

Superbe roman à énigmes doublé d’une étonnante suite de variations sur l’identité et le mensonge.

l’auteur :  Thom Satterlee est née le 07 mars 1967 à Batavia, New York. Poète et traducteur, il a reçu la prestigieuse National Endowment for the Arts Fellowship et vit à Marion, Indiana. Il est titulaire d’un Master of Arts du College at Brockport de l’Université d’État de New York (1994) et d’un Master of Fine Arts de l’Université de l’Arkansas (1998). Il a enseigné l’écriture créative à la Taylor University à Upland, en Indiana, de 2000 à 2011. Son premier roman, « Le double était parfait » (« The Stages ») est paru en 2012.
Extrait : 
Sous le porche de l’église, sur les marches et sur le trottoir, une foule s’est formée, tout comme il y a moins d’une heure. Cette fois, les gens détournent les yeux du bâtiment et je regarde, avec eux, le corbillard se mettre en route. Ce véhicule noir aux vitres teintées ne se dirige pas vers un cimetière, 26mais vers un crématorium, où le cercueil et le corps qu’il contient seront abaissés dans un four. Dans une semaine, peut-être deux, les restes seront rendus à la famille dans une urne. J’imagine que Carsten les fera enterrer au cimetière Assistens, à côté de ceux de son père, non loin de l’endroit où repose Søren Kierkegaard. Il y aura une petite cérémonie, mais je ne sais pas si j’y serai convié ni, au cas où je le serais, si j’y assisterai. Si Mette n’avait pas mis mon nom sur la liste de ses porteurs, je ne serais peut-être pas venu à ses funérailles. Sa mère et ses frères, je le sais, ne m’apprécient guère.
La foule commence à se disperser, une file se dirigeant vers le coin de la rue et l’université, une autre en direction de la place du Roi. Quelques-uns s’attardent, tamponnant leurs visages avec des mouchoirs ou prenant leurs amis dans leurs bras. Plusieurs ont sorti leur portable, probablement pour vérifier les dires de Carsten. Moi aussi, je suis curieux, mais je peux attendre. Il y aura un marchand de journaux sur ma route en rentrant chez moi et, quand je retournerai au travail demain, tout le monde discutera de ce qui est vraiment arrivé à notre ancienne directrice, d’où peut bien se trouver le manuscrit et de ce nous tous sommes censés faire à ce sujet.

 

Le post-it de Ge

Le double était parfait de Thom Satterlee

Mette Rasmussen, la directrice de la fondation Kierkegaard, est retrouvée morte et des poèmes de l’écrivain danois ont disparu. Carsten, le fils de Mette, accuse le traducteur américain Daniel Peters. Atteint du syndrome d’Asperger, celui-ci étudie la vie du philosophe et réalise que Mette lui a laissé des indices qui lui permettraient de prouver son innocence.
Nos deux pseudo enquêteur vont se lancer dans un enquête qui les dépasse. Car vous l’aurez bien compris cette intrigue n’est qu’un prétexte. En effet si vous vous attendez à lire un roman policier comme les autres alors là, vous risquez d’être déçu. Car le fils rouge de cet étrange roman c’est Kierkegaard. Tout tourne autour de lui, sa vie, son oeuvre.
Ce roman n’est pas sans me rappeler le pendule de Foucault de Umberto Eco, de par son érudition. L’auteur nous entraîne avec lui dans les rue de Copenhague et c’est un délice de se laisser porter ainsi et de découvrir la capitale danoise pleine de mystère. C’est aussi un vrai régal de suivre Daniel notre philosophe asperger qui mène l’enquête, lui qui a tous les mots du monde a communiquer avec ses contemporains et qui est obligé de ruser pour contourner son handicap social. Mais heureusement il pourra dialoguer avec Kierkegaard qui semble lui aussi souffrir de ce trouble autistique. Nos deux compaires vont vous embarquer dans une aventure folle même si ce n’est sans doute pas celle à laquelle vous vous attendiez.
Ah oui j’ai lu quelque part qu’il y avait du Vargas dans ce polar atypique et bien oui, je le confirme comme Vargas, notre auteur américain utilise à merveille son savoir, son style et son écriture pour nous faire vivre cette folle histoire.
J’ai vraiment beaucoup aimé

8 réflexions sur “Le double était parfait de Thom Satterlee

  1. intriguant … j’aime beaucoup les livres dont le héro est autiste .. peut-être me laisserai-je tenté .. est -il accessible ? car personnellement la philo c’est parfois compliqué pour moi 😉

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