Le livre : Tant de chiens, Boris Quercia. Traduit de l’espagnol (Chili) par Isabel Siklodi. Paru le 31 mai 2017 au Livre de Poche. Policier. 7€10. (221 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv :
Tant de chiens
Encore une mauvaise période pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Son partenaire Jiménez vient de mourir au cours d’une fusillade avec des narcotrafiquants. Pire, le défunt semble avoir été mêlé à des histoires sombres, et il avait les Affaires internes sur le dos. Par curiosité autant que par désoeuvrement, Santiago commence à mener l’enquête, et retrouve une jeune femme qu’il connaît bien, Yesenia. Tous deux ont grandi dans le même quartier avant que leurs chemins se séparent. Entretemps, Yesenia a connu l’enfer : séquestrée et violée par son beau-père, elle ne vit plus que pour se venger. Au nom de leur amitié passée, elle va demander à Santiago d’abattre son bourreau… Après Les Rues de Santiago, Boris Quercia nous plonge une nouvelle fois dans un univers chilien ultra noir.
L’auteur : Boris Quercia est né en 1967 à Santiago du Chili. Il est connu dans son pays en tant qu’acteur, réalisateur, scénariste, producteur… Mais son jardin secret est l’écriture de polars. Les Rues de Santiago, son premier roman, est paru chez Asphalte en 2014. Tant de chiens met en scène le même personnage principal, le flic Santiago Quiñones, dans une nouvelle intrigue indépendante.
Extraits :
« C’est curieux comme l’homme est le seul être de la création à parler tout le temps de lui. Il ne lui suffit pas d’exister, comme n’importe quel animal. Peut-être que ce qui nous rend un peu cinglés, c’est le fait d’essayer de toujours tout expliquer. »
« PLlusieurs pistolets mitrailleurs nous tirent dessus et les balles ricochent de partout, je suis planqué dans un cagibi où sont entreposées des bouteilles de gaz et les balles me sifflent aux oreilles.
Depuis le début je ne le sentais pas. Je devrais être de permanence au bureau, pas dans ce trou à rats qui va exploser d’un moment à l’autre
Jiménez est à deux mètres de là, une balle lui a traversé la cuisse et il se tord par terre. Du dehors, on lui crie de ne pas bouger mais Jiménez est fou de douleur.
On est dans la cour d’une maison de San Luis, à Quilicura. Dès qu’on a défoncé la porte, on a été surpris par les rafales ; il n’y a que Jiménez et moi qui avons pu entrer. Comme il est passé le premier, son corps m’a servi de bouclier. Je n’ai pas eu d’autre choix que de me jeter dans cet abri, mais si une balle touche une bonbonne, je vais être réduit en bouillie.Jiménez crie de nouveau, fou de douleur, un autre projectile l’a atteint malgré son gilet pare-balles et on dirait qu’il a une côte cassée. Je ne peux pas bouger d’un millimètre, je ne peux même pas lever le bras pour viser sans risquer qu’on me fasse sauter un doigt, j’ai la tête collée contre le mur et mon casque est sur le point de tomber. Du fond de la maison, les types du gang lâchent les chiens. Des rottweilers, des diables noirs qui bavent et grognent férocement.
Ils se précipitent sur Jiménez, droit à la gorge. »
la Kronik d’Eppy Fanny
TANT DE CHIENS DE BORIS QUERCIA
Lu Au Livre de Poche policier – ISBN 978-2-253-08595-9
J’ai rencontré l’auteur lors de SMEP 2019, il m’avait promis un roman tout en noirceur. Promesse tenue.
L’histoire :
Celle de Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili.
Santiago est un flic sur la jante. Il ne crache ni sur les filles, ni sur l’alcool, ni sur la drogue. De toute façon tout le monde fait pareil. Alors pourquoi pas lui ?
Lors d’une fusillade avec des narcotrafiquants, son partenaire, Jimenez perd la vie.
Voilà Santiago avec les affaires internes sur le dos. Il semblerait que Jimenez trempait dans des magouilles et qu’il aurait volé de la drogue saisie. Et en tant que partenaire, il est suspect aussi.
Santiago est un flic désabusé dont le couple bat de l’aile. Ce n’est pas non plus l’optimisme qui le caractérise. Pour lui le verre est toujours à moitié vide. Voire vide et la bouteille avec.
Santiago ne peut se résoudre à croire en la culpabilité de Jimenez. Sur son chemin il va croiser Yesenia, une fillette devenue trop vite femme, qui était sa voisine lorsqu’il était jeune. Ils ont grandi dans le même quartier, la petite Plumette et lui, Santiago ne s’est jamais remis du départ de son père. Une plaie toujours à vif en lui. Yesenia aurait aimé ne pas en avoir. Car l’homme qui aurait dû jouer ce rôle, le compagnon de sa mère, lui a fait vivre un enfer. Elle a été encore et encore violée, par lui, par d’autres, et ne vit que pour se venger. Elle demande à Santiago de tuer son bourreau.
Extrait page 28 : « Tuer n’est pas facile, même si on est prêt à le faire, ni gratuit, même si on le croit. La douche du matin ne sera jamais suffisante pour nous sortir de la tête les fantômes qui ont grandi pendant la nuit dans nos cauchemars. Mais il y a des gens qui méritent la mort et il faut bien que quelqu’un s’en occupe, même si personne ne veut. »
Santiago n’est pas insensible au charme d’oiseau blessé de Yesenia. Il va le trouver LUI, LE responsable de tant de souffrance et il va LE tuer.
Santiago va se retrouver face au tortionnaire de Yesenia, LE petit salopard sera plus rapide que lui. Quiñones y perdra un bout d’intestin. Il y gagnera un séjour à l’hôpital et un ami indéfectible ; Marcelo, un flic, un pur, un perfectionniste.
Comme si ce n’était pas suffisamment compliqué, Quiñones se retrouve en possession d’une clé que lui a laissé en héritage Jimenez. Qu’ouvre-t-elle ?
Jimenez était sur une enquête à risques. Malgré les menaces il n’a pas lâché. Et voilà Santiago qui hérite de tout son travail. De la dynamite. Surtout un énorme paquet d’emmerdes qui risquent de raccourcir sérieusement son espérance de vie. Marcelo va l’aider.
Extrait partiel page 81 : « Il y a quelque chose de dégueulasse dans cette affaire et je commence à comprendre qu’ils cherchent à tout mettre sur le dos d’un mort histoire de blanchir un gros poisson bien vivant. … La mort de Jimenez ça tombe vraiment bien. »
L’histoire de Yesenia et l’enquête de Jimenez sont intimement mêlées. Qui manipule qui ?
La mort et le désespoir rodent.
Extrait page 178 : « Ce n’est plus sa peau, c’est du plastique, un sac, un objet. Une chose froide, les restes de ce que je n’ai pas pu sauver. Une petite vie jetée comme une ordure sur l’autoroute. « Tu sais comment elle est morte ? Je demande à Marcelo. – Par distraction » il me répond sérieusement. Et il explique : « Elle a perdu la tête. » Marcelo soulève le plastique et me laisse voir le corps décapité … »
Extrait page 198 : « … la douleur s’en va, même si je reste immobile, roulé en boule sur le paillasson, comme un chien blessé, comme un chien méchant, comme un chien de l’enfer, mais pas encore comme un chien crevé. »
Mettre de l’avocat écrasé dans son sandwich… mais que fait le tribunal ?? mdr
Lu et apprécié, les romans de Quercia sont à part. Santiago Quiñones aussi, à la manière d’un Perro Lascano 😉
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ah voilà qui fait plaisir à lire ma Belette
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Un très beau retour mais vu le thème je passe mon tour 🤩
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Un voyage tentant, je note, merci pour la découverte 😉
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Oui Note cette trilogie qui débute par les rues de Santigo
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci 🙂
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