Témoignages de confinés de l’intérieur – Dîtes 33 –

Témoignages de confinés de l’intérieur

– Dîtes 33 –

Les polardeux girondins parlent à Mamie Danièle

D’habitude on se croise en salons, en dédicaces, on papote beaucoup sur leurs projets, leurs sorties littéraires et là je me demandais ce qu’ils faisaient en confinement mes polardeux girondins … ils se sont livrés et contents d’échanger avec le Collectif Polar. Les absents ont demandé à ce qu’on remette le couvert bientôt !
Je vous propose de partager le confinement avec eux quelques instants et à tou(te)s je vous bises virtuellement !

Jean-Sébastien Pouchard :

Salut Danièle. Alors pour répondre à ta question, je travaille avec 50%de mon personnel confiné chez lui. J’ai créé un groupe « e mail » pour les tenir informés quotidiennement et je prends cinq à dix minutes par jour pour leur relater le journal de bord d’un type en confinement  qui doit télétravailler avec son gosse à domicile. C’est humoristique et caustique. Pour le moment ça semble leur plaire. Je tente comme je peux d’égayer ces journées de merde. Grosses bises et prends soin de toi.

Dany : Tu travailles dans la restauration il me semble ? Tu fais des repas virtuels ?

JSP : Non au sein de l’armée on bosse

Dany : Ah ! Je comprends mieux !
Quel livre en cours ?

JSP : Je viens de finir le Brasier de Vincent Hauuy. Pas de lecture car pour le moment je peaufine ma nouvelle pour le concours de la Teste.

 

Dany : Ok … Merci d’avoir dégainé le premier Jean-Sébastien !

JSP : Je suis en pause repas

La chronique du livre de Jean Sébastien, R.E.S.E.T  ICI

Laurent Philipparie :

flic de terrain … en mission de contrôle de mesures sanitaires et de sécurisation

L’avis sur Lectio létalis de Laurent Philipparie ICI

 

Jeanne Faivre d’Arcier :

Ma journée type de confinée attention pas con-fini hein?
Lever vers 7H15 : bien obligée les chiens aboient pour réclamer leurs croquettes et la première petite balade dans le jardin. Et comme mon schnauzer glisse sa grosse tête noire sur l’oreiller et me souffle fort dans les narines, je n’ai pas le choix.
Je me lève, je prépare le petit déj, j’épluche Libé ( je suis abonnée) zapping sur les chaînes d’infos en râlant tellement c’est nul, distribution de petits morceaux de pain aux chiens qui veulent leur deuxième petit-déj pendant que je prends le mien. Quand je suis saoulée du corona truc, je m’habille et je vais me balader en forêt avec mes chiens. j’ai la chance d’habiter à 300 mètres de la forêt . Je prends des tout petits sentiers où je ne croise personne. 5 kilomètres de balade avec ma chienne qui s’est roulée dans la merde de sanglier, ce matin, un bonheur ! et mon Chandler doux mon schnauzer qui traînait un peu la patoche. Il a 13 ans, parfois il est en forme, parfois, il veut rentrer rapidement. Je le ramène et je ressors avec la petite Diva ma petite Yorkshire. Ce matin comme elle était particulièrement en forme, elle s’est roulée dans la merde de sanglier, un bonheur. Je l’ai étrillée avec de l’herbe et je suis rentrée la laver après une balade de cinq kilomètres où je n’ai croisé que trois personnes. Mais un hélico survolait la presqu’île du Cap Ferret. J’ai lavé ma chienne en la traitan doute pour voir s’il y avait des rassemblements.retour à la maison, étrillage et lavage de Mademoiselle, félicitations à Chandler qui est propre LUI et qui a eu droit à un gâteau.
Retour à la maison, j’ai lavé ma chienne en la traitant de cochonne, j’ai regardé le contenu du frigo, il y a encore des trucs pour deux jours.Hier , les gens se battaient au Super U, j’ai renoncer, je suis allée au Petit carrefour près de chez moi où les rayons étaient aux trois quart vide ( les gens sont dingues ) mais pour deux personnes, ça allait !

 

Cet après-midi, boulot sur mon roman de 2 à 7, mais comme d’hab, je dirais.

J’ai plein de bouquins à lire, mais c’est toujours comme ça, ça s’empire sur et à côté de ma table de nuit.
En ce moment je lis Ray Célestin, Mascarade, un polar anglais qui se passe à Chicago au temps de la Prohibition sur fond de jazz et de règlements de comptes entre Al Capone et ses rivaux ( très bien. ) 10/18. Et La guerre est une ruse  de Paulin  (Agullo) Intéressant mais j’ai du mal. Et puis j’ai commencé Incardona Derrière les panneaux il y a des hommes et remisé un Thilliez, j’ai dû mal avec lui, trop banal.

Voilà ce soir chaînes d’info, apéro carottes/ jus de Sureau ( je suis en mode détox) câlins aux chiens ( et à mon mec ( pas les mêmes câlins évidemment, lecture et dodo)). Finalement, rien de très différent de mes journées pas confinées sinon qu’il n’y a pas de rencontres en librairies ni de salon !

Voilà, la bise Danièle !

Dany : Bises à toi Jeanne et à bientôt !

 

Cadeau pour nos lecteurs … un extrait du tout prochain roman de Jeanne

« Elle se nomme — sans résultat : depuis quinze ans qu’il travaille dans ce palace, l’employé en a vu défiler, des m’as-tu-vu, des radins, des snobinards, des agités du bocal, des loulous de la haute travestis en punks cradingues et couverts de tatouages ou des faux sportifs vissés en permanence au bar,  harnachés de combinaisons de ski dernier cri, mais il peine à associer cette soularde qui schlingue l’alcool à cinq mètres ¬— quel dommage, une si belle fille —, à la veuve éplorée que l’aréopage de la direction au bord de la crise de nerf se prépare à accueillir en priant le ciel pour qu’elle ne fasse pas un esclandre susceptible de provoquer la fermeture de l’établissement.
– Delsarte, ça ne vous évoque rien ? mâchonne-t-elle. Vous n’en avez pas un, quelque part, au frigo ? »

Le billet sur les Encombrants ICI

 

Armelle Carbonel

 

qui passe la tête à la porte et promet de revenir plus tard :

Trois cas avérés dans mon établissement (armée) et un conjoint, officier d’astreinte cette semaine… bon courage à tous

Sinistra ici 

Sinistra par Sabine Bolzan Là

 

Catherine et Guy Rechenmann :

Une belle journée ensoleillée comme une veille de tsunami  le silence inhabituel de Bordeaux et le chant des oiseaux d’autant plus fort … une de mes lectures en cours  La nuit atlantique d’Anne-Marie Garat aux éditions Acte Sud me plonge dans une très vieille maison près de Soulac, l’écriture y est soutenue et travaillée… j’aime

Même le scorpion pleure ICI

Sabine Bolzan :

Ma vie de confinée

Depuis que cette épidémie fait rage, je retiens ma respiration. J’avais peur. Peur pour ma grand-mère qui va avoir 90 ans, pour mes filles, mon chéri, ma maman, les autres membres de ma famille, mes amis… et vous tous aussi que je connais ou pas. Je suis ce genre de personne qui pleure devant la naissance d’un bébé panda, alors imaginez dans quel état je suis depuis l’apparition de ce mot dans notre vocabulaire : coronavirus. Moi qui ne peux faire autrement que de prendre les gens dans mes bras, de les embrasser, je ne savais plus comment me comporter. C’est impossible un monde sans étreintes et baisers. Oui, je retiens donc ma respiration depuis le début de cette déferlante. Heureusement que le confinement est arrivé assez vite, sinon je serais morte d’asphyxie. Oui, je suis de celles qui souhaitais cette décision.

Mais alors, comment est-ce que je vis ce confinement ?

En fait, depuis vendredi 16H30, heure de la fermeture des écoles jusqu’à nouvel ordre, ma famille et moi-même avons décidé de sortir le moins possible. Nous avons refusé des invitations à dîner et avons renoncé à une vie sociale en dehors de la maison.

Nous qui aimons tant recevoir notre entourage et partager avec lui des bons repas et vins, nous sommes quelque peu frustrés. Mais hauts les cœurs ! Nous sommes quand même six, sans compter le chien, les 4 chats et les 3 poules. Bon, ces dernières ne vivent pas avec nous mais elles contribuent à notre petit bonheur. Surtout quand elles se mettent à courir – enfin essaient de courir ! Avez-vous déjà vu une gallinacée piquer un sprint ? Franchement, si vous avez le cafard, cette vision vous donnera le sourire pour le reste de la journée. Il n’y a pas plus antinomique qu’une poule et une course. Mais je m’égare.

Depuis hier, le confinement est total. Nous avons dû aussi renoncer encore à une des plus belles soirées de l’année. J’avais préparé une fête incroyable pour mon chéri avec tous ces amis de France et de Navarre – plutôt de Belgique en l’occurrence. Eh oui, il aura 50 ans le jour du printemps.

Encore une fois, nous les éternels optimistes, nous sommes dit que c’était reculer pour mieux sauter et que, tant qu’il ne les aurait pas fêtés avec tous nos amis, il ne les aurait pas ces 50 printemps .

Je la vis plutôt bien cette deuxième journée de confinement. Pas grand-chose a changé en fait pour moi. J’ai la chance de bosser à la maison depuis plusieurs années.

La seule chose qui a changé, c’est qu’au lieu d’ouvrir le réfrigérateur et d’y piocher deux-trois bricoles pour mon déjeuner, je dois me mettre en cuisine, midi et soir. Et même le matin, tant qu’on y est. Comme j’ai envie de les chouchouter, ils ont droit à des gaufres, des crêpes, des gâteaux au yaourt et des jus d’orange fraîchement pressés.

Je ne vais pas m’en plaindre. Cela ressemble aux vacances d’été (même le soleil est au rendez-vous), à part que tout le monde s’isole pour bosser en dehors des heures des repas. J’ai de la chance de vivre à la campagne et d’avoir un jardin. De plus, avec nos vies stressées et bien remplies, j’avais remis à plus tard rangements, tri, jardinage et sieste !

Depuis hier, je me suis transformée en bricoleuse. Je visse, dévisse, peins, ponce. Puis, je laisse tomber mes outils pour en prendre d’autres tels que des cuillères, fouets, couteaux et je fonce en cuisine.

Il n’y a que pour les cours et les devoirs que je mets un frein. J’ai jamais aimé ça. Autant apprendre à cuisiner à mes filles, leur lire des histoires et écrire des textes avec elles, j’adore mais les devoirs ☹…Heureusement que maman est avec nous ! Elle qui aurait dû être maîtresse d’école, prend son rôle très au sérieux avec Fanny.

Là, pour ça j’ai aucun problème à déléguer.

On a ressorti les jeux de société et hier soir, on a fait une partie de scrabble. On s’est bien marré.

Finalement, la vie – enfin plutôt l’épidémie – nous force à nous poser tous ensemble et de prendre du temps pour soi et pour chacun d’entre nous. Revenir aux fondamentaux qu’on avait un peu délaissés. Prendre le temps d’une discussion, de fous rires, d’activités…

Il y en a d’autres qui tirent aussi leur épingle du jeux. En effet, les animaux sont heureux. Ils ne sont pas habitués à avoir tout le monde à la maison sur une si longue durée. Ils prennent plein de caresses et de bisous. Et en redemandent. Ils ont de l’affection à revendre et ça fait du bien.

Finalement, pour l’instant, pas grand-chose à changer ici. J’entends les enfants jouer dans leurs jardins et parler avec leurs parents. Il y a des rires et des chants d’oiseaux. Les voisins tondent et bricolent.

La seule différence est que nous ne faisons pas de pause pour papoter les uns avec les autres et que Fanny ne pourra pas aller jouer avec ses copains.

Cette deuxième journée tire à sa fin avec un doux soleil de printemps. Je vais aller prendre le bouquin que je suis en train de lire et m’installer dans une chaise longue en attendant l’heure de l’apéro .

Mais que lis-tu, me demandez-vous ?

En ce moment, je suis plutôt attirée par de la littérature blanche, des « feel good ». L’actualité est assez riche en angoisse et m’ôte l’envie d’ouvrir un thriller. Je viens de terminer Mamma Maria de Serena Giuliano. Et là j’attaque Histoire d’@ de Laure Manel.

J’aime bien ces auteures. Ce qu’elles écrivent est frais et fait du bien à la tête. Et c’est tout ce dont j’ai besoin en ce moment. Me changer les idées et penser à autre chose qu’à notre actualité.

Allez, je vous laisse, j’ai une cabane à nettoyer. Fanny ne cesse de me tourner autour en disant « mais t’avais promis… »

Et moi quand je promets, je tiens toujours mes promesses.

Prenez soin de vous

Je vous embrasse.

  Et enfin Simone Gelin :

Pour rendre plus doux le confinement de nos lecteurs Simone nous offre, vous offre une nouvelle.

Nouvelle que l’on publiera les jours prochains sous forme de feuilleton rien que pour vous fidèle de Collectif Polar

Un peu d’écriture pour notre auteure et un peu de lecture, rien que pour vous.

l’avis sur Adieu Lola ICI

A part ça comme tous les Girondins, on essaye d’éviter les Parigots en mode exode …

20 réflexions sur “Témoignages de confinés de l’intérieur – Dîtes 33 –

  1. Quand tout sera fini, on remarquera que tout ça a passé vite et qu’il faisait plus calme en période de confinement… Je n’ose imaginer le jour où on nous relâchera dans la nature… un vrai bordel avec tous ces gens qui vont courir telles des vaches que l’on remet au pré à la sortie de l’hiver 😆

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