Texto de Dmitry Glukhovsky

Le livre : Texto de Dmitry Glukhovsky. Traduit du russe par Denis E. Savine. Paru le 24 janvier 2019. 23€90. (395 p.) ; 20 x 15 cm.

4e de couv :

Il est des gens qui laissent une trace derrière eux, et il y a ceux dont il ne reste rien.

Le smartphone sait tout de nous : notre quotidien, nos vices, nos amours, nos espoirs, nos secrets inavouables. Mon smartphone est moi. Si quelqu’un s’en empare, il devient moi aux yeux de tous. Le temps que l’imposture soit découverte, il est trop tard. Pour tout le monde.

Haletant, sombre, émouvant et engagé, le nouveau roman d’un des prodiges de la nouvelle génération d’écrivains russes.

« La star du roman post-apocalyptique dresse une radiographie de la société russe dans laquelle les uns ont tous les droits et les autres n’en ont aucun. Texto est aussi le thriller d’une catharsis, un écho contemporain à Crime et châtiment de Dostoïevski. » – Frankfurter Allgemeine Zeitung

L’auteur : Né en 1979 à Moscou et journaliste de formation. Il a étudié les relations internationales à Jérusalem et a travaillé comme journaliste pour les chaîne de télévision Russia Today, EuroNews et Deutsche Welle. Il a vécu dans trois pays différents et parle six langues. Dmitry Glukhovsky a choisi, depuis le succès international de la série « Métro », de se consacrer à son oeuvre littéraire. Toutefois, il continue d’écrire pour le journal Novaïa Gazeta où travaillait la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006.
Extrait :
La fenêtre laissait voir une palissade continue de sapins brouillée par les parasites blancs de la tempête de neige ; les poteaux télégraphiques défilaient comme les premiers plans d’un film en noir et blanc. C’était la Russie qu’on montrait par la vitre, toujours la même depuis Solikamsk : les sapins, la neige, les poteaux, puis une clairière avec des isbas ratatinées, une gare avec, en arrière-plan, des bâtiments anémiques à un étage aux parements de silicate, et de nouveau une forêt infranchissable d’un million de sapins plantés si dru le long des voies qu’on aurait dit un mur de barbelés. C’était dans cette construction naturelle répétée à l’infini que résidaient la puissance, la grandeur et la beauté du pays qui s’étendait par-delà la vitre. Une putain de beauté, ouais !
— Qu’est-ce que tu vas faire ?
— Je vais vivre. Tu ferais quoi, toi ?
— Je le buterais.
— Eh ouais. Moi, je lui ai pardonné. Je veux vivre, maintenant. Dis, tu peux me filer ton téléphone, une seconde ? J’sais pas pourquoi, mais ma mère ne répond pas.

Le post-it de Ge

Texto de Dmitry Glukhovsky

Moscou, novembre 2016. Ilya rentre chez lui après sept années de détention dans un camp de Sibérie. Sa mère est décédée et sa femme le quitte. Eméché, il tue le policier qui l’a piégé des années plus tôt et s’empare de son téléphone. Son seul but est d’offrir une sépulture décente à sa mère avant d’être arrêté. Il s’emploie dès lors à faire croire à ses proches que l’homme est toujours vivant.

Texto n’a rien de commun avec ce que l’on peut lire habituellement.

Je pensais entrer dans thriller, et bien il n’en est rien. Ce livre est bien plus complexe que ça

D’ailleurs difficile de classer ce texte. Pourtant il entre dans de nombreuse catégorie. Il a un petit coté anticipation quand on y réfléchi, le net, ces applications, le virtuel qui deviendrait la vie réelle. Il a quelque chose du roman noir, corruption à tous les étages, société à deux vitesses on y parle de rédemption aussi. Il y a un petit coté roman policier, pas vraiment une histoire de vengeance, quoique !

Bref difficile de parler de Texto, il faut le lire pour comprendre. Dmitry Glukhovsky nous parle du pouvoir et de ses dérives, de ses compromissions, Il nous parle de corruption… Il nous montre une Russie qui change, ou le fric est devenu le Graal et ou pour l’obtenir on est prêt à tout. Un monde ou la mesquinerie est loi.

Lorsque Ilya cherche à faire revivre sa victime à travers de simple textos, il essaie juste de gagner un peu de temps. Pourtant très vite tout cela lui échappe, et il va devenir l’autre. En s’emparant de son smartphone, il s’empare de tout ce qui a fait sa victime. Il y découvre les secrets d’une vie, celle de l’homme qui l’a envoyé injustement en prison. Et bientôt ses secrets le dépassent.

Et puis il y a le rythme du bouquin, il y a ce texte, ces textes devrais-je dire. Car le bouquin est émaillé de texto, de photos, d’instants de vie pris au piège. L’auteur distille lentement tous ses éléments. Durant 150 pages, il ne se passe pas grand-chose finalement dans cette histoire. Non, on est là, simple spectateur. Et cette inaction est troublante, déstabilisante même. 150 pages qui auraient pu me lasser, que j’aurai pu abandonner. Mais il n’en a rien été.

Car je ne me suis pas ennuyée à la lecture de Texto, j’ai été juste bousculée. Je n’ai pas réussi à parler de ce livre, je ne savais quoi en penser. Surtout que de Dmitry Glukhovsky  je connaissais les excellents romans post-apocalyptiques, ses thrillers fantastique. Ici, Dmitry Glukhovsky se fait la voix critique de la Russie contemporaine. Il radiographie la société russe, il nous donne à voir l’envers du décor :  inégalités, surveillances, corruptions, violences. Et j’avoue qu’au final, il m’a bien bluffée.

12 réflexions sur “Texto de Dmitry Glukhovsky

  1. Livre accepté sur 4eme de couverture 2 mois avant la sortie. Livre lu sur épreuve bon corrigé. Lecture qui ne correspondait pas du tout au résumé initial présenté. Du coup grosse déception. Je suis ravie qu ils aient re écrit le résumé pour la sortie du livre

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