La Main gauche de la nuit de Ursula K. Le Guin

Le livre : La Main gauche de la nuit de Ursula Kroeber Le Guin. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Bailhache. Réédité en poche le 1er août 2014 chez Le livre de Poche dans la collection Livre de Poche Science-Fiction. 7€70. (350 p.) ; 18 x 11 cm

4e de couv :

Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n’y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains.

Des androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l’un ou l’autre sexe.

Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle.

L’Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l’Ekumen ?

Ce splendide roman a obtenu le prix Hugo et a consacré Ursula Le Guin comme un des plus grands talents de la science-fiction.

 

L’auteur : Née en 1929 à Berkeley en Californie, Ursula Le Guin est une des grandes dames de la science-fiction. Elle a collectionné les prix pendant toute sa carrière notamment avec ses deux cycles majeurs, l’Ekumen et Terremer. Ces dernières années, elle est entrée au panthéon de la littérature américaine en étant choisie pour faire partie de la Library of America, une maison d’édition prestigieuse publiant des classiques sur le modèle de La Pléiade, et en recevant la médaille de la National Book Foundation, pour son impact sur l’héritage littéraire des États-Unis. Ursula K. Le Guin, écrivaine essentielle de la littérature nord-américaine, souvent pressentie pour le prix Nobel, saluée par le National Book Award en 2014 pour l’ensemble de sa carrière, et décédée le 22 janvier 2018 à l’âge de 88 ans. Considérée comme une icône par nombre de ses contemporains (Stephen King notamment), elle laisse derrière elle un patrimoine d’œuvres incontournables, auréolées de prix Hugo (elle l’a remporté cinq fois), prix Nebula (six fois) et prix Locus (dix-neuf fois !).

 

Extraits :
« J’étais seul, avec un étranger, dans les murs d’un palais ténébreux, dans une étrange cité chargée de neige, au coeur d’une période glaciaire en un monde étranger. »
« La nuit les nuages s’épaissirent. Il n’y avait plus aucune luminosité, il n’y avait plus rien. Sortis de la tente, nous étions dans le néant. Le traîneau et la tente étaient là, Estraven aussi, moi aussi, mais nous n’avions plus d’ombres. Un jour triste nous entourait, à perte de vue. La neige craquait sous nos pas, mais faute d’ombre nos empreintes étaient invisibles. C’était comme si nous ne laissions pas de traces. Le traîneau, la tente, lui, moi — rien d’autre, absolument rien. »
« J’étais heureux d’être sorti de Karhaïde, nation incohérente poussée vers la violence par un roi paranoïaque en état de grossesse et un régent atteint de manie égocentrique. »

Le post-it de Ge

La lecture fantastique de Geneviève

Le post-it de Ge

La Main gauche de la nuit de Ursula K. Le Guin.

J’ai découvert pour la première fois ce texte en 1984, j’étais alors adolescente et j’aimais et lisais énormément de Science Fiction.

Aussi quand je suis tombée sur bouquin publié à l’époque chez  Presse-Pocket, j’ai tout de suite adhéré au style Le Guin. Sa plume à la fois simple et lyrique est une vraie invitation au voyage.

Et avec cet auteur, nous voyageons, dans l’espace et dans le temps, ça c’est certain ! Mais pas seulement. La littérature de Le Guin et particulièrement ce titre nous invite aussi à un cheminement intérieur.

Avec Le Guin, on prend son temps, on savoure l’instant. D’ailleurs ici dans cette histoire, le temps est presque arrêté. La mesure du temps est totalement différente. Ursula invente un espace temps qui se réinvente constamment.

Oui ici l’auteur prend son temps pour mettre en place son univers. Cet univers qu’elle invente de toute pièce, le détaillant par petites touches, tel un peintre. Nous donnant à découvrir cette planète froide, enneigée, prise sous la glace. Cette planète blanche où le temps semble aboli et où toute cette blancheur appelle à l’immobilisme. Vous savez comme quand on regarde tomber la neige par la fenêtre et que le temps semble s’arrêter et que le paysage se couvrant de blanc apaise notre âme.

Et bien oui ici tout nous invite à la méditation et à la réflexion. Car ici l’auteur fait œuvre d’anthropologie, de sociologue diraient certains.

Le propos du livre justement : Gethen, une planète où les différences de genre n’existent pas, car les humains y sont androgynes, asexués. Ils peuvent adopter les caractéristiques d’un sexe biologique ou l’autre selon les circonstances, pour la reproduction. Quand un responsable diplomatique de la Terre débarque sur cette planète, il va être quelque peu dépaysé et lui-même surprendre les gétheniens.

En inventant une société hermaphrodite, Ursula Le Guin, redonne une place à la fois centrale à la question sexuelle, mais elle la place d’un point de vue purement biologique.

Une œuvre intelligente où se pose la problématique du genre et du sexe. De celle-ci découle celle que la place des femmes et de leurs libertés.

Mais c’est aussi les thèmes de la communications, le langage, les différences, le rapport homme-femme, notre rapport à la nature , le thème de l’écologie… Des thématique très actuelles

J’ai bien fait de relire ce titre quelques 35 ans plus tard, je ne me souvenais pas que cette œuvre soit aussi riche, je savais déjà à l’époque qu’elle était une œuvre majeur, porteuse de féminisme.

Mais ce qui n’a pas changé, c’est que tout ces sujets abordés laissent toute la place à l’imaginaire et au lyrisme d’Ursula Le Guin qui n’a pas son pareil pour nous conter des histoires.

Car c’est bien cela, notre auteur est une poétesse, une aède, une conteuse hors pair. C’est l’incarnation parfaite de la grande prêtresse.

Et si vous en voulez la preuve, lisez  le Cycle de l’Ekumen et  le Cycle de Terremer .

14 réflexions sur “La Main gauche de la nuit de Ursula K. Le Guin

  1. Ah ces fautes d’accords dans les articles…c’est dommage. Désolé, j’endosse le rôle du pinailleur, mais il s’agit de chroniques littéraires, alors quand il y a de telles fautes, j’ai les dents qui grincent. C’est notre langue qui fait la littérature, il faut respecter ses exigences

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