Un bon écrivain est un écrivain mort de Guillaume Chérel.

Le livre : Un bon écrivain est un écrivain mort de Guillaume Chérel. Paru le 16 septembre 2016 chez Mirobole éditions dans la collection Horizons Noirs. 19€50 ; (241 p.) ; 20 x 15 cm
4e de couv : 

« La voix poursuivit, haute et claire :
– Je vous accuse des crimes suivants… »

Augustin Traquenard doit animer un débat littéraire dans un ancien monastère des Alpes-Maritimes.

Seront présents dix écrivains très médiatiques, les poids lourds de l’édition : Frédéric Belvédère, Michel Ouzbek, Amélie Latombe, Delphine Végane, David Mikonos, Kathy Podcol, Tatiana de Roseray, Christine Légo, Jean de Moisson et Yann Moite. Chacun a reçu un courrier anonyme le conviant pour le week-end dans l’austère bâtisse reconvertie en résidence d’auteurs.

Tout est fin prêt pour l’événement : l’entrée du train en gare de Saorge, la rencontre devant un public ravi de voir les stars de Saint-Germain-des-Prés, les questions sur le thème « Littérature et modernité », le cocktail dînatoire puis la séance de dédicaces.

Mais rien ne se passe selon le programme.

Dès l’arrivée au couvent, l’histoire dérape.

C’est bien connu, un bon écrivain est un écrivain mort.

 

L’auteur : Guillaume Chérel  est né en 1964.  Électron libre de l’édition et du journalisme, il a publié de nombreux romans mais aussi des portraits d écrivains, des livres pour la jeunesse et un récit de voyage sur les pas de Jack Kerouac.

 

Extrait :
Yann Moite venait de publier 1 000 pages sur sa propre mort. Mille pages de pas grand chose sur pas grand chose, donc, mais mille pages tout de même, quel exploit ! Mille pages publiées chez un éditeur qui avait pignon sur rue. Mille pages qui lui avaient servi à régler ses comptes avec son père. Des histoires de mort qu’on a devant soi, tandis qu’on aurait sa naissance derrière soi. Ça n’avait pas beaucoup de sens mais qui s’en souciait ?
Comme Christine Légo avec son père et Michel Ouzbek avec sa mère, écrire lui coûtait moins cher que d’aller chez le psy. Et ça avait marché ! La chance avait joué en sa faveur. Elle ne suffisait pas à assurer le succès, mais il fallait en avoir. Aller la chercher, la provoquer. Et être opportuniste.
Yann Moite regrettait parfois ses jeunes années, quand il écrivait des histoires d’amour d’inspiration romantique. Il se revoyait marcher fiévreusement, manuscrit sous le bras, depuis la porte de Clignancourt, où il habitait, jusqu’à Saint-Germain des Prés, pour présenter son oeuvre aux éditions Grassouillet. Il vibrait, à cette époque. Il y croyait. Mais il fallait se montrer raisonnable, ce n’était pas avec deux mille exemplaires vendus qu’il allait passer à la télé.

La Kronik D’Eppy Fanny

UN BON ECRIVAIN EST UN ECRIVAIN MORT – DE GUILLAUME CHEREL
CHEZ MIROBOLE EDITIONS
LU EN POCHE CHEZ J’AI LU – ISBN 978-2-290-15452-6 – 
Paru le 7 mars 2018. 8 € ; (253 p.) ; 18 x 11 cm

Ce livre est comme ces sucreries acidulées voire très acides, qui agacent les dents mais que l’on ne peut pas lâcher. J’ai en mémoire des soucoupes multicolores emplies de poudre acide. Et puisque je vous parle de soucoupes… volantes, en toute logique je vais vous parler de l’auteur, un vrai extraterrestre comme j’aime. E.T n’a qu’à bien se tenir !

Guillaume Cherel, né à Paris en 1964 (j’avais raison tu me dois le respect !), est un écrivain et journaliste français, auteur de romans, de polars, d’essais, de récits de voyage et de livres jeunesse. Indépendant en tant que journaliste, il conserve cette autonomie d’esprit pour affirmer, au fil de ses romans, un ton à part et des idées décalées. Des banlieues de son enfance jusqu’aux États-Unis période Obama, il livre son regard personnel sur un monde en profonde mutation. Guillaume a passé son enfance en Seine-Saint-Denis, au sein d’une famille de culture communiste, tendance Pif Gadget. Après des études rapidement achevées, il se lance dans une vie active tumultueuse et marquée par l’éclectisme. Journaliste – d’abord dans le sport puis la critique littéraire – il a été assistant-réalisateur à New-York. L’écriture lui apparaît alors comme le meilleur moyen de s’offrir une vie libre et aventureuse. Il parcourt le monde, des Comores en Chine, en passant par le Maghreb et l’Afrique francophone. En 1986, Guillaume abandonne ses études de Lettres à la Sorbonne puis fait ses premiers pas en tant que journaliste dans les pages « sports » de l’Humanité. Il travaillera ensuite pour divers magazines et deviendra critique littéraire pour Le Point et l’Humanité. Lancé grâce à la série du Poulpe, dont il écrit le n° 71, Tropique du Grand Cerf, en 1996, Guillaume Cherel obtient à deux reprises la bourse Stendhal-Cultures France. En 2004 pour Les Pères de famille ne portent pas de robe, paru chez Julliard, et en 2008 pour Sur la route again, paru chez Transboréal en 2013. Ses nombreux ouvrages publiés ne suffisant pas à assurer l’ordinaire, Guillaume Cherel continue son job de journaliste. Il sévit actuellement à Marseille.

« Un bon écrivain est un écrivain mort », c’est une version revisitée des 10 petits nègres de l’incroyable Agatha, qui comme les soucoupes piquantes, fait partie de mes souvenirs d’enfance. J’ai d’ailleurs pris plus de plaisir à savourer ses livres que les bombecs.

Ce roman est un délice irrévérencieux envers les grands noms actuels de la littérature (légèrement revisités par notre trublion). Les prix de… ceux que l’on retrouve partout, toujours accompagnés de leur meilleur ami, leur égo.

« Un journaliste, Augustin Traquenard, doit animer un débat littéraire à Saorge, un ancien monastère franciscain transformé en résidence d’auteurs. Seront là Michel Ouzbek, Christine Légo, Amélie Latombe, Delphine Végane, David Mikonos, Kathy Podcol, Tatiana de Roseray, Frédéric Belvédère, Jean de Moisson et Yann Moite. Une dizaine d’écrivains connus, plus quelques auteurs régionaux. Le tortillard est arrivé à l’heure. Tout était prévu, en fait : la rencontre devant un public ravi de voir des écrivains de best-sellers, le déroulé du débat sur la « véracité dans l’art d’écrire », le cocktail dînatoire puis la séance de dédicaces. Le programme était beau mais une fois au monastère, l’histoire a dérapé.

Les écrivains connus ont disparu, les uns après les autres. C’est bien connu, un bon écrivain est un écrivain mort. »

Cette lecture est jouissive un max et le cadre de l’intrigue est un lieu d’exception où Guillaume a eu la chance de séjourner. On aimerait tous profiter d’un séjour dans cet ancien monastère, mais sans les bébêtes qui piquent et les fantômes aigris.

Où lorsque l’égo poursuit son œuvre dans l’au-delà.

Guillaume, en fin de roman, précise qu’il s’agit ici d’une sorte d’hommage pour ceux qui en douteraient et que « qui aime bien charrie bien ».

Certaines de « ses victimes » sont dans ma bibliothèque ce qui ne m’a pas empêché de me régaler et de rire aux larmes.

Vous avez un coup de mou, un ras le bol de X ou Y : Foncez vous détendre au monastère !

Et puisque vous aurez attrapé le virus « Chérel » découvrez son petit dernier paru en février 2018 « Cadavre, vautours et poulet au citron » et qui arrive en poche.

Juste pour vous mettre l’eau à la bouche voici la 4ème de couverture :

« Jérôme Beauregard, « détective public » dilettante, passe son temps dans son appartement parisien à rêver de voyages, jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil de Pat, un ami parti s’installer en Mongolie. Englué dans une sordide affaire de gros sous, celui-ci lui propose d’enquêter dans la capitale mongole, où plane encore le fantôme de Gengis Khan. Jérôme découvre la vie d’expat’, mais derrière les apparences baignées d’alcool et d’humour potache, il comprend que ce qui se trame est bien plus dangereux qu’il n’y paraît. Le voilà piégé dans une aventure où se côtoient « ninjas », chamans, bikers nazis et une mystérieuse « milliardaire rouge »… Il lui faudra non seulement éviter les balles dans un désert de Gobi resté sauvage, mais aussi résister aux tentations cachées sous les yourtes. »

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