Akowapa de Sébastien Vidal

Le livre: Akowapa de Sébastien Vidal. Paru le 26 octobre 2018 aux éditions Lucien Souny collection Plumes Noires. 7,90 euros; 334 pages; format 18 x 11 cm.

 

4ème de couverture:
Un fourgon de transport de fonds est attaqué par trois hommes. Butin : un million-deux-cent-mille euros en petites coupures qui étaient destinées à alimenter les distributeurs de billets de la région. Mais le braquage, s’il a bien réussi, prend une tournure barbare et dégénère dans ses grandes largeurs. Un vieil homme mauvais comme la gale, son fils soumis, une jeune femme indépendante et rebelle et d’autres personnes peu fréquentables mais très intéressées par le magot vont interférer et évoluer en milieu hostile, dans une nature foisonnante et isolée. Dans ce récit crépusculaire, l’adjudant Walter Brewski est une nouvelle fois embarqué dans une enquête âpre et plus noire que la nuit.Des personnages ordinaires, floués par la société, chercheront juste à prendre une revanche sur la vie. Ils tomberont d’abord dans la spirale de la colère, de la trahison, de la haine, puis dans une folie meurtrière.
L’émotion et la violence humaine surgissent des personnages avec une portée dramatique exceptionnelle.
Un suspense permanent.
Un seul personnage féminin qui apporte lumière et humanité.
Une aventure où la violence et la cupidité se disputent le premier rôle.

L’auteur: Sébastien Vidal est un romancier français né en 1971.
Enfant de la Xaintrie, Sébastien Vidal a partagé ses brèves études entre Cantal et Corrèze et vit à Saint Jal (Corrèze).
Passionné d’histoire, il a entamé une saga romanesque en hommage à la Résistance avec un diptyque « Les Fantômes rebelles » puis « Les clandestins de la liberté » en 2011 et 2012.
En 2017, Sébastien Vidal se lance dans le monde du polar avec le premier volet de sa « trilogie des Sentiments Noirs » : Woorara. A suivi ensuite Carajuru fin 2017. Akowapa est le dernier volet de cette trilogie.
Extrait:
« Le duo qui s’aventurait dans le devers était guidé par des sentiments noirs. Colère, haine, rancœur, cupidité, chacun de ces sentiments avait parcheminé leur peau et leurs cœurs secs d’avoir trop aimé la violence. »

 

 

Le OFF de OPH

Akowapa de Sébastien Vidal

 

 

En ouvrant Akowapa, j’ai retrouvé la plume noire mais ô combien littéraire de Sébastien Vidal et suivi Walter Brewski et sa légendaire Brera dans cette nouvelle enquête.

Chronique d’un chef d’œuvre de littérature noire.

Sébastien m’avait déjà surprise par son style avec Carajuru, deuxième opus de sa trilogie des sentiments noirs.En effet, ses romans font partis des œuvres de littérature noire qui mettent en valeur la langue française. Il use et abuse de toute la richesse de son vocabulaire, nous obligeant à conserver près de nous un petit larousse ou son cousin le petit robert.

Il sculpte son œuvre à la force de ses mots et nous livre, une fois encore, un petit bijou.

L’écriture seule ne suffit pas me direz-vous, il faut aussi une bonne intrigue dans un roman policier. Là encore, c’est un sans faute. Sébastien, en ancien gendarme, dispose de l’expérience nécessaire à la construction d’une intrigue efficace. Une intrigue qui, ici, commence à rebours puisque l’histoire débute par la découverte de corps puis reprend ensuite au jour où tout a basculé: un fourgon de transport de fonds est attaqué. Mais le braquage, s’il a bien réussi, prend une tournure barbare et dégénère dans ses grandes largeurs.

Si en première lecture Sébastien nous offre une histoire sombre, a contrario il nous décrit une Corrèze lumineuse avec ces paysages où le Dieu Béton et l’Homme n’ont pas encore pris le dessus sur la nature. Une nature où il décrit chaque lever de soleil comme un tableau dont Gaïa serait elle-même le peintre. Un bel hommage à sa région et à la nature dont on sent qu’elles lui sont vitales.

Comme dans ses précédents romans, Sébastien évoque la violence des sentiments que sont la haine, l’amour, la manque, la colère… mais aussi leur complexité. Il utilise également son intrigue comme vecteur pour faire entendre ses appels: il dénonce l’échec des politiques et leur immobilisme, il décrit les non-sens existant dans la gestion des forces de sécurité intérieures et plus particulièrement celle qu’il connait le mieux: la gendarmerie. La politique du chiffre, le manque de moyens humains, l’absence de réflexion quant à des schémas d’intervention désuets.
Enfin il nous parle de ce monde « tout-connecté » qui relègue, trop souvent, au second plan, les relations humaines.

J’entends encore régulièrement que la littérature noire n’est destinée qu’au grand public, qu’elle n’est pas assez « littéraire » pour les bobos et bien-pensants qui ne jurent que par les prix prestigieux qui garnissent leurs bibliothèques. Je vous invite donc à lire Sébastien Vidal chers accros à la blanche élitiste, et à constater par vous-même que la noire est pourvoyeuse d’auteurs ô combien talentueux.

AKOWAPA est un roman puissant, un roman qui marque, un roman coup de cœur.

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