Mala Vida – Marc Fernandez

La double Chronique 1/2

Le livre : Mala Vida de Marc Fernandez. Paru le 7 octobre 2015 chez Prélude. 13€60 ; (279 p.) ; 20 x 13 cm

Réédité en poche le 8 mars 2017 aux Livres de Poche dans la collection Policier

4e de couv :

De nos jours en Espagne. La droite dure vient de remporter les élections après douze ans de pouvoir socialiste. Une majorité absolue pour les nostalgiques de Franco. Au milieu de ce renversement, une série de meurtres est perpétrée, de Madrid à Barcelone en passant par Valence. Un homme politique, un médecin, une religieuse… rien ne semble apparemment lier les victimes. Diego Martin, journaliste de radio spécialisé en affaires criminelles, tente de garder la tête hors de l’eau malgré la purge médiatique. Lorsqu’il s’intéresse au premier assassinat, il ne se doute pas que son enquête va le mener au-delà du simple fait divers, au plus près d’un scandale national qui perdure depuis des années, celui des «bébés volés» de la dictature franquiste.

Un récit sombre et haletant qui nous dévoile les secrets les plus honteux de l’ère Franco, dans une Espagne toujours hantée par son histoire récente.

 

L’auteur : Cofondateur et rédacteur en chef de la revue Alibi, consacrée au polar, Marc Fernandez est journaliste depuis plus de quinze ans. Il a longtemps été chargé de suivre l’Espagne et l’Amérique latine pour Courrier international. Mala Vida est son premier roman en solo.

 

 

Extrait : 
Après de brillantes études de droit, [elle] intègre dès sa sortie de l’université l’un des plus importants cabinets de pénalistes de Paris. Là, elle va gravir tous les échelons, faire ses preuves dossier par dossier, client après client. Le petit dealer de cité finit par laisser sa place aux criminels les plus virulents, les plus en vue aussi. Des comparutions immédiates de ses débuts, elle est passée aux grands procès d’assises médiatiques. Elle a défendu des escrocs, des assassins, des trafiquants de drogue, des braqueurs. Tous les chefs d’accusation y sont passés, sauf les crimes sexuels. Elle a toujours refusé de mettre son talent au service d’un violeur ou d’un pédophile. Seule entorse à son serment d’avocat. Seule entaille dans sa ligne de conduite, elle pour qui chaque personne, quel que soit le crime qu’elle a pu commettre, mérite d’être défendue. Mais les viols, ça, non. C’est au-dessus de ses forces. Elle ne se l’explique pas, mais c’est ainsi.

 

 

Le off de OPH

Mala vida marc Fernandez

« Mala Vida », un roman qui m’a ému de part le sujet traité mais aussi par le soin qu’a mis Marc Fernandez à raconter cette histoire au travers d’une intrigue policière qui ne sert que de vecteur à la transmission de plusieurs messages…
Le scandale des bébés volés sous la dictature Franquiste, la crise économique en Espagne, les extrêmes fascistes et religieux… sont autant de sujets que Marc évoque habilement dans ce roman.

Nos passés conditionnent nos présents… c’est l’un des messages de « Mala Vida » de Marc Fernandez.

C’est émue que je viens de clore ce roman qui, sur fond d’intrigue policière, dévoile le scandale des enfants volés d’Espagne, des vols et trafics d’enfants qui ont vu le jour sous le régime de Franco pour se terminer des décennies plus tard.
J’avais découvert ce trafic dans un autre roman (Angor de F.Thilliez). Je me souviens du choc que j’avais eu en apprenant ce qu’avaient vécu des milliers de familles.

Dans « mala vida », Marc nous raconte la plaie béante que représente ce passé, pour des milliers d’espagnols, avec beaucoup d’émotions.
Il utilise habilement son intrigue policière pour relater cette histoire mais aussi travailler sur plusieurs thèmes : la lutte contre les extrêmes fascistes ou religieux, la vengeance, l’amour, la famille, la crise économique espagnole.
« Les chacals ont flairé la bonne affaire.Et ont distribué les crédits comme des chorizos. Vingt, trente, quarante et jusqu’à cinquante ans d’endettement. Venez, venez, pas de problème, voilà l’argent. Remboursez toute votre vie. Et si vous n’avez pas fini, ce n’est pas grave, vos enfants prendront la relève. Conclusion, quand la bulle a explosé, quand les expulsions ont commencé, les fiers propriétaires ibères ont été obligés de retourner vivre chez leurs parents. »

Le roman est dynamique, rythmé par des phrases courtes, parfois constituées d’un ou deux mots. La tension narrative ne se relâche jamais au cours des 280 pages de l’histoire de Diego, Isabel, David et Ana. Les personnages sont touchant. Marc leur a donné vie en prenant en compte les fêlures qu’il leur a imaginé, les faisant ainsi évoluer dans leurs émotions et dans leurs relations au fil de la narration.
Pas de descriptions à foison qui auraient pu alourdir l’intrigue, juste ce qu’il faut pour se retrouver en Espagne et s’imprégner de l’ambiance.

Pour clore je dirais qu’il y a des scribouillards et qu’il y a des journalistes qui écrivent des romans noirs de grande qualité.
« Mala Vida » est un roman passionnant, mais c’est aussi une leçon d’histoire, une leçon de vie.

Demain matin c’est Jean Paul qui vous exposera son ressenti sur Mala Vida

Nous verrons bien si ils ont le m^me avis avec Ophélie

12 réflexions sur “Mala Vida – Marc Fernandez

  1. Je viens de le terminer et je l’ai beaucoup apprécié : je ne connaissais pas l’ histoire de ces bébés volés . J’ai aimé l’ambiance de l’Espagne contemporaine , j’ai suivi les pas de l’auteur avec beaucoup de plaisir .Les personnages sont attachants et surtout atypiques .Bref ,un bon moment de lecture .

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