Vous connaissez la double chroniques chez Collectif Polar
Et bien voilà la triple.
Oui le triple chroniques.
Trois ressentis pour le prix d’un, de quoi vous faire votre propre avis.
Allez c’est parti, Sylvie, Kris et Aline vous en disent plus ci dessous.
Alors prêt(e)s à décoller ?
Ah oui, Jacques Saussey sera le 24 mai prochain sous le feu des Flingueuses
Mais ça on vous en reparlera
Le livre : 7/13 de Jacques Saussey. Paru le 10 janvier 2018 aux éditions du Toucan dans la collection Toucan Noir. 13€90; (461 p.) ; 20 x 12 cm
4e de couv :
7/13
Hiver 2015. Durant l’absence prolongée des propriétaires, une villa de la banlieue parisienne est le théâtre d’un crime atroce. Lorsqu’il arrive sur les lieux, le capitaine Magne découvre avec effroi que le corps n’est plus reconnaissable. Pas de vêtements, pas de papiers : l’identification s’annonce compliquée.
Décembre 1944. Londres. Un officier américain scrute avec inquiétude le brouillard qui plombe le ciel de l’Angleterre. Il projette de traverser la Manche au plus vite pour rejoindre la France où il doit préparer l’arrivée prochaine de ses hommes. Le mauvais temps s’éternise mais bientôt, une proposition inattendue va faire basculer son destin.
Soixante-dix ans plus tard, elle confrontera les enquêteurs du quai des Orfèvres à l’un des mystères les plus stupéfiants qu’ils aient jamais rencontrés.
L’auteur : Jacques Saussey est né en 1961. Il est l’auteur de plusieurs romans policiers. Il est désormais repéré par les critiques et les libraires comme l’un des « talents qui montent » dans le polar.
Extrait :
4 décembre 1944
L’homme chaussa ses lunettes et écarta les rideaux d’un geste résigné. La lumière grise qui filtrait au travers du tissu l’avait déjà renseigné. Comme la veille, le temps était bas, voilé d’une brume épaisse couleur de neige sale. Dans la rue, devant la façade imposante du Mount Royal Hotel, un camion militaire passa au ralenti, casques et canons de fusils coincés contre les vitres embuées. Avec la proximité des fêtes de Noël, des soldats plus chanceux que les autres rentraient chez eux pour quelques jours durement arrachés au combat.
Il alluma la TSF et s’étira dans son uniforme qui commençait à être trop large pour lui, conscient qu’il allait devoir attendre encore une journée de plus avant de pouvoir traverser la Manche. La tempête qui s’était abattue sur l’Angleterre ces derniers jours avait eu raison de tous les vols militaires prévus pour la France.
Sur les ondes crachotantes de la BBC, le trombone s’envola en un chapelet de notes marquées d’une infinie mélancolie, parfaitement en harmonie avec son humeur maussade du matin. Bientôt, un autre morceau, plus guilleret et entraînant, éclata dans le silence de la chambre.
Don’t sit under an appletree…
Il sourit. Il fallait vraiment être un crétin, depuis la révélation de Newton, pour s’asseoir sous un pommier. Surtout en automne.
Puis le sourire mourut sur ses lèvres. Il ressentait l’urgence jusqu’au plus profond de lui-même. Haynes n’allait pas être content. Il l’avait appelé la veille. L’hôtel était réservé depuis plusieurs jours. Les gars attendaient ce moment-là de pied ferme. Et le pire, c’est qu’ils l’avaient bien mérité.
C’était à lui de les précéder. Il ne devait pas les décevoir.
Sa réputation même était en jeu.
Le billet de Sylvie K
Dernier Jacques Saussey 7/13 : bon j’ai été agacée de l’histoire parallèle à celle de l’enquête Je m’explique; deux histoires se croisent entre présent et passé. On se demande bien non pas quel est le rapport -par ce que l’on sait qu’il y en aura un- mais quand MOI lectrice je vais le saisir ? Au fil des pages je guette et mémorise chaque indice, je mène l’enquête en suivant le mystère de cet avion. Et et je commence à deviner à partir de Julia Roberts…. Entre l’histoire d’un aviateur qui ne sait s’il doit voler en 1944 et le meurtre horrible d’une femme journaliste d’un journal local quel est le lien? On retrouve Daniel Magne chargé de l’enquête qui est encore le corps et le cœur dans la précédente. Sa compagne porte en elle aussi les séquelles de cette dernière enquête et devra surmonter ses douleurs. Y arrivera t-elle ?
De plus Daniel est affublé d’un duo de flic Saussiens comparé à Laurel et Hardy qui amènent une touche d’imprévu et quelques sourires. Une maîtrise de l’histoire et de la recherche de la part de l’auteur pour cet audacieux mélange qui imbrique une histoire passée et peut être non résolue dans un présent plein de doute et d’interrogations dans notre monde où nous devons tous cohabiter les uns avec les autres. Vous n’avez pas tout compris Lisez et soyez patients la fin du livre délivrera le secret du 7/13!
Extrait 2
14 mars 2015
Quand Picaud m’a dit que c’était moche, il était encore loin de la vérité. Je pense qu’il a simplement répété ce que les hommes de l’IJ lui en avaient laissé filtrer. Nous pénétrons dans le salon et je me colle brusquement la moitié du reste de pommade sous les narines. Le commandant attrape la boîte et m’imite avec précipitation. Torrentin lui-même plisse le nez comme s’il décelait un vague fumet nauséabond. Ce que doit endurer ce type à longueur d’année est inimaginable.
Nous nous arrêtons à la limite de la flaque d’un rouge quasi noir où quelques empreintes ont marqué le passage des scientifiques au cours de leur travail d’investigation. Lorsque mes yeux saisissent enfin le spectacle qui s’offre à moi, le sang se met à bourdonner bizarrement dans mes oreilles. Dans mon estomac, une vague se soulève et menace de prendre l’inverse du chemin habituel.
La voix tranquille de Torrentin s’élève au-dessus du carnage. Pendant qu’il parle, je pose les yeux sur l’abdomen écartelé de couleur verdâtre et j’essaie de ne plus penser à rien.
7/13 – Jacques Saussey
On se couche toujours moins sot après avoir lu un Jacques Saussey ! Déjà avec » le Loup peint » , on apprenait pas mal de choses, là c’est encore plus recherché !
Cette période tourmentée de la guerre 39/45 a décidément connu bien des épisodes sombres.L’auteur a parfaitement mené son intrigue policière qui se tient en 2015 en la reliant finement a ces faits se déroulant en 1944 et jusqu’au bout il nous balade allègrement et je dirais même que ce devait être jubilatoire pour lui !!Des faits qui, pour moi, m’étaient inconnus et qui m’ont poussé à rechercher moi aussi des réponses.Bien vu, divertissant et intéressant
Extrait :
« Adossé à la fenêtre, il ferma les yeux un instant, imagina le contact du métal sous ses doigts, sur ses lèvres, sur sa joue. Les bras soudés en attendant la première explosion. C’était chaque fois pareil. La même jouissance, la même intensité. Comment un homme pouvait-il se passer de ça ? Une fois qu’on y a touché, c’est pour la vie. Une drogue dure. Une petite mort dès que vous retenez votre souffle devant la cible immobile devant vous. »
L’accroche du Miss Aline
[…] 7/13- Jacques Saussey […]
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