L’enfant de rien de Nathalie Hug

Aujourd’hui, en ce jour de Saint Valentin, sur Collectif Polar on s’éloigne de nos domaines de prédilections mais… Car il y toujours un mais.

Mais c’est pour la bonne cause puisque c’est d’un titre de Nathalie Hug dont nous allons parler. Et vous autres Polardeux, Nathalie Hug vous la connaissez forcément mais sous son autre-elle, puisque c’est la deuxième partie des CAMHUG, nos chouchoux ici !

Et en plus on vous offre une double chronique


Le livre : L’enfant de rien de Nathalie Hug.  Paru le 5 janvier 2011 chez Calmann Levy.  14€70  ; (133 p.) ; 22 x 14 cm.

4e de couv :

L’enfant-rien

« Aussi loin que je me souvienne, je l’attendais assis, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes et le dos appuyé contre la porte du placard. »

Petit garçon étrange, Adrien guette chaque semaine l’arrivée du père de sa demi-soeur, dans l’espoir de recueillir un regard, une parole ou un geste tendre. S’il rêve d’un papa, Adrien veut surtout percer le secret de sa naissance, secret qu’il croit enfermé dans une boîte rouge, cachée hors de sa portée. Le jour où sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en « tas-de-fraises-à-la-crème », la possibilité d’une vie différente s’ouvre à lui. Mais Adrien, l’enfant-rien, peut-il vraiment trouver sa place dans une famille qui n’est pas la sienne ?

 L’auteur : Nathalie Hug est née à Nancy le 13 janvier 1970. Elle est un écrivain et scénariste. Depuis 2004, elle publie en association avec son mari Jérôme Camut des thrillers et des romans d’anticipation.  ils ont écrit entre autre,deux séries très remarquées, Les voies de l’ombre et W3. sans oublié Islanova, le dernier opus en date. Elle est l’auteur de trois roman, L’enfant de rien, son premier solo, La demoiselle des tic-tac et 1 rue des petits pas !

 

Extrait :
Dans les dossiers rangés en haut du cagibi, il y avait une pochette : Papier Adrien. A l’intérieur, parmi d’autres, un document titré : Déclaration de grossesse. Ce qui je ne comprenais pas, c’est pourquoi le nom de mon père n’y apparaissait pas. A la place, quelqu’un avait écrit : néant.

Chronique d’Eppy Fanny

 

Il y a Adrien, un enfant à part qui cherche désespérément un père. Il le rêve, l’imagine et ne comprend pas pourquoi celui de sa grande sœur Isabelle ne veut pas être le sien. Il aimerait tant appartenir à cette famille recomposée dans laquelle sa sœur s’épanouit et où il n’a pas sa place. Lui l’enfant-rien, tellement rien que même ses reins sont un néant.

Puis il y a cette femme, sa mère, qui ne dit rien, jamais, si ce n’est « je ne sais pas ». Eteinte, comme déjà morte… Puis cet accident qui la transforme encore plus en fantôme.

Elle est, plus que jamais, bloquée dans une attente douloureuse.

Et toutes ces questions sans réponses. Sur lui Adrien, sur son père, sur qui est sa mère.

Quels secrets se cachent dans cette mystérieuse boîte rouge ?

Une fois encore, un récit bouleversant.

Une histoire de femme, de souffrance, de solitude, de chagrin et de choix si lourds à porter.

Mais aussi une histoire de don, précieux, salvateur.

Une histoire d’amour tout simplement.

Merci Nathalie pour ce morceau de toi que nous venons de partager.

Celui-ci a une résonance particulière car une petite carte ne me quitte jamais depuis maintenant 15 ans. Elle m’assure que mon choix sera respecté et me garantit que la mort n’est pas forcément une fin.

La posséder ne fait pas mourir plus vite contrairement à ce que pensent certains.

Extrait :
Je reprochais à ma mère de ne jamais parler de mon père, mais, plus que tout, je lui reprochais ces journées sombres où elle se flétrissait comme une vieille dame. Un vendredi soir sur deux, la porte se refermait sur ma soeur et s’ouvrait sur mon enfer. Un abîme de quarante-huit heures. Isabelle partie, ma mère s’éteignait brutalement. (p.30)

Le OFF de OPH

En me prêtant ce roman de Nathalie Hug, mon amie Eppy Fanny ne savait pas à quel point elle me ferait un cadeau… Elle m’avait pourtant mise en garde sur la sensibilité de Nathalie, sa volonté de raconter des histoires de femmes qui touchent nos cœurs de femmes…

Loin de mes lectures polardesques, ce roman bouleversant m’a laissée sans voix. Moi qui suis une éternelle bavarde devant l’éternel, comment trouver les mots pour vous raconter comment ceux de Nathalie m’ont émue aux larmes.

Adrien est un petit garçon étrange, il guette chaque semaine l’arrivée du père de sa demi-sœur, espérant un regard, un geste tendre. Mais ce que souhaite Adrien par dessus-tout c’est savoir d’où il vient, percer le secret de sa naissance. Le jour où sa maman se fait renverser, il entrevoit la possibilité d’une vie différente. Mais Adrien, l’enfant-rien, peut-il trouver sa place dans une famille qui n’est pas la sienne?

Adrien est le narrateur de son histoire. Avec ses mots d’enfants posés sur les maux de son âme, il nous pousse à nous interroger sur ce besoin viscéral que nous avons de connaître nos origines. Savoir d’où nous venons pour savoir qui nous sommes. Il explique l’absence, le vide quand il manque une partie de soi, il raconte la douleur du néant. La violence de certains mots qui accentuent le vide, le sentiment de n’être rien.
Les dernières pages de son histoire m’ont émue aux larmes, je ne m’attendais pas à une telle fin…

Merci Eppy Fanny et je te sachant proche de Nathalie, j’espère que tu pourras lui transmettre mes remerciements pour avoir su si bien poser des mots sur la douleur de nombreuses femmes.

Ce roman existe en poche.
Paru le 29 février 2012 chez le Livre de Poche. 5€90 ; (118 p.) ; 18 x 11 cm

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