Le livre : Élastique nègre de Stéphane Pair .Paru le 9 février 2017 chez Fleuve éditions dans la collection Fleuve Noir. 18€50 ; (278 p.) ; 21 x 14 cm
4e de Couv :
» Elle n’a pas senti mon amour se gâter à l’ombre grandissante de ma colère. Rien n’est venu et j’ai décidé ce soir de relâcher l’orage. »
Vieux-Bourg, Guadeloupe.
Sous la lune, le chasseur de crabes a vu progresser un groupe d’hommes dans la mangrove. C’est là, dans les entrailles mêlées de la terre et des eaux, qu’on retrouve le corps d’une femme blanche.
Qui était-elle ?
Les rêves du lieutenant-colonel Gardé sont pleins d’amantes à la peau lisse et noire comme celle des boas. Il mène l’enquête sur le cadavre du canal des Rotours, mais se heurte au mutisme et à la méfiance. En tête des suspects, le jeune dealer Vegeta, cerveau du réseau local, roi parmi les chiens, consumé par une douleur secrète.
Des squats de Pointe-à-Pitre au volcan endormi de Montserrat, de Key West à Sainte-Lucie, une immersion envoûtante dans un monde où la beauté animale n’a d’égale que la bestialité qui sommeille au fond des hommes.
L’auteur : Stéphane Pair est journaliste pour la chaîne publique France Info. Il traite depuis près de dix ans les faits divers, les questions de justice et de société. Élastique nègre est son premier roman.
Extrait :
À Pointe-à-Pitre, il faut moins de trois heures à un de mes gars pour écouler cent vingt galettes. Ils dealent à La Havane mais surtout à « Washington », la cité Henri IV, où j’ai planté mon drapeau. Des points de vente sur les quatre barres qui cashent en toute saison, de jour mais surtout la nuit. Les cousins vendent la merde trente francs l’unité, jamais moins. Ils se protègent les uns les autres. Ils surveillent les accès grâce aux petits du quartier et, malgré l’envie de faire toujours plus d’oseille, je leur impose de tourner la vente d’une barre à l’autre. De la AA à la AD, c’est chaque jour, un hall différent. Aux camés de s’y retrouver.
L’avis de votre bibliothécaire
Voici un livre qui se mérite. Un livre exigeant. Un livre différent !
J’ai failli passer à coté de ce premier roman. Mais heureusement mon ami Yvan a rectifié ça ! En effet j’ai lu ce titre dans le cadre du salon du polar de Mulhouse. Il était sur la liste des 6 finalistes du premier prix du Festival Sans Nom. Et en tant que membre du jury, je me devais de le découvrir.
Je me suis donc lancée dans cette lecture tête baissée afin d’honorer le rôle que l’on me prêtait. Et très vite au bout d’une trentaine de page, je me suis aperçu que j’avais beaucoup de mal à rentrer dans cette lecture. Aussi je me suis obligée à poursuivre, 30 pages de plus, 40 pages de plus…
Mais au bout de 2 heures de lectures, je suis allée voir mes petit(e)s camarades juré(e)s et je leur est annoncé tout de go : « Je suis dans Elastique Nègre. Et vous savez quoi, ça va pas le faire ! »
Aussitôt quelques-uns qui l’avaient déjà lu, où qui étaient un cours de lecture, me confirmèrent qu’il avait eu du mal à rentrer dedans. Que sa lecture n’était pas simple. Mais qu’il fallait que je m’accroche car cela en valait le coup.
Oui, j’ai eu du mal à rentrer dedans car l’auteur nous écrit un roman choral. Et il alterne les chapitres en donnant la parole à chacun des protagonistes. Et heureusement au début du livre il y a un petit index des personnages. Aussi, je me suis pas mal reportée à lui au commencement de ma lecture.
Il y a Jimmy, le petit frère de Gina ; Gardé, l’officier de gendarmerie ; Aymé, le pêcheur à la retraite, Aristide dit Végéta le dealer. Déjà là j’ai eu du mal à comprendre qu’Aristide et Végéta était une seule et même personne. Mais ça, c’est de ma faute, mon esprit toujours s’embrouille entre les personnages. Il y a aussi Gina, la conteuse, la sœur de Jimmy et puis Tavares, Tavares Newton le narco-trafiquant bahaméen, et Lize aussi l’étudiante américaine sans oublié Josette la quinboiseuse.
Tout ce petit monde, nous raconte une partie de l’histoire, enfin sa partie, son point de vue. Et au début, j’ai eu du mal à relier tout cela. Mais j’ai fini par comprendre que c’était voulu par l’auteur. Qu’il mettait en place, lentement son filet, qu’il appâtait tranquillement son lecteur.
J’ai compris que l’intrigue n’était qu’un prétexte pour parler de la diversité de son île, de la complexité de cette Guadeloupe que, souvent, l’on ne voit qu’en carte postale. Et moi qui ne me bornais qu’à l’histoire. Qu’à l’enquête, qu’au roman policier. J’avais les yeux bandés, je ne voyais rien, aveugle au style de l’auteur à la construction de son roman.
Mais Elastique Nègre c’est bien plus que ça , bien plus qu’un simple polar! C’est du pur roman noir.
J’ai bien fait de m’accrocher, j’ai bien fait l’aller au delà des cent premières pages. Car oui par la suite tout s’est éclairé. Et de quelle magnifique manière. Tout est devenu limpide. J’ai même eu envie de relire le début après avoir terminé la dernière page. Oui, j’ai relu les pages sur lesquelles je me heurtais, j’ai refait connaissance avec ces personnages. Mais surtout j’ai goûté la splendeur de l’écriture de l’auteur. Et surtout j’ai adoré la subtilité de la construction de ce magnifique roman.
Monsieur Pair, vous m’avez totalement bluffée mais aussi quelle fut belle cette immersion dans vos Antilles. Même si ici vous décrivez et nous donnez à montrer son coté le plus sombre. Avec vous noir c’est noir. Et c’est pas certain que la misère soit moins dure au soleil !
Bref, ce livre que j’ai failli lâché en court de route, est au final une pure découverte.
Le » ça va pas le faire« , s’est transformé en « un putain de coup de cœur« .
Stéphane Pair à reçu Le Prix du jeune auteur pour Elastique nègre lors du festival sans nom…
[…] Élastique nègre de Stéphane Pair par Ge […]
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[…] Mon billet sur Élastique Nègre Ici […]
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j’avoue avoir eu du mal avec ce roman… j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et je m’y suis ennuyée je dois dire.
En revanche, l’écriture est somptueuse!
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Oui superbe écriture, et j’ai fini par adhérer à l’histoire, mais j’ai pesté durant 150 pages ma Nath !
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J’ai pesté tout du long. .. pffff
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Oh ! Je t’imagine bien là dans ta lecture ma Poulette 😉 😛
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J’en ai lâché des jurons. … lol
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J’aurai bien aimé entendre ça ! J’en du mal à t »imaginer là !
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Oh comme je suis contente de ce retour de lecture !!
Merci ma Ge !
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Mais c’est avec plaisir ma Sam. Mais je crois que tu savais dejà un peu tout cela, non ?
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Oui ma Ge
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Pour ma part je n’ai pas été absolument convaincue par ce roman. Certes original mais comme disent les commentaires précédent, il se mérite et peut-être que je ne mérite pas vraiment. Ma lecture a été laborieuse … Je retiens néanmoins une sorte de parcours initiatique pour le lecteur métropolitain perdu dans la jungle de l’île papillon. Original donc !
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Original à plus d’un titre oui Dany !
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C’est donc très tentant de le tester ! 🙄
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Oui pour lecteur averti et exigeant !
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Si on aime les romans choral c’est fait pour nous. Moi j’ai tout simplement adoré ce livre
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Mais ça Geneviève le sait 😉
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Vouiiiiiii 😛
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Voilà qui me ravie très chère Sam
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Quel magnifique retour de lecture ! Oui, parfois un livre se mérite et il faut lui laisser suffisamment sa chance. Une belle preuve que voici !
Content de t’avoir indirectement permis cette expérience 😉
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Contente aussi que ce soit grâce à cette belle occasion que tu m’as offerte que j’ai pu découvrir cet auteur.
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