Les 10 livres qui vous ont marqué d’une façon ou d’une autre : Le Top 10 d’ Ingrid

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Pour les 2 ans de notre blog, je me suis faite curieuse. Oui je sais c’est chez moi une seconde nature dès qu’il s’agit de bouquins.

Alors je vous ai demandé quels étaient pour vous les 10 livres qui vous ont marqué(e) d’une façon ou d’une autre.

Vous avez accepté de jouez le jeu et j’en suis ravie

Voici donc quelques-unes de vos réponses.

Aujourd’hui c’est celle de Ingrid

Place à son TOP 10

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Allez puisqu’il n’est pas trop tard, je m’y colle!

 Concours n° 1 Mon top 10

1/ Dix Petits Nègres – Agatha Christie

 Premier livre d’adulte, trouvé dans la bibliothèque de la mère d’une amie lors d’un anniversaire auquel je m’ennuyais et dévoré en deux heures planquée dans une chambre. Je ne devais pas avoir plus de 8 ou 9 ans, et c’est l’univers du whodunit tout entier que j’ai découvert avec passion ce jour-là

L’île du Nègre ! Elle est au cœur des histoires les plus folles… Selon certains elle viendrait d’être achetée par une star de Hollywood, l’Amirauté britannique y conduirait des expériences classées secret-défense… Aussi quand les dix invités d’un hôte mystérieux y sont conviés pour passer des vacances, tous s’y précipitent ! A peine sont-ils sont arrivés sur l’île du Nègre, que rien ne semble normal : leur hôte est absent et ils trouvent dans leur chambre une comptine intitulée Les dix petits nègres. Tout bascule quand une voix accuse chacun des invités d’un crime…Commence alors une ronde mortelle, rythmée par les couplets d’une étrange comptine…Le sinistre compte à rebours peut alors démarrer…

 Avec la couverture de la première édition parue dans la collection en 1940.

2/ Christine – Stephen King

 Cette fois premier King autorisé vers 13 / 14 ans par mère, qui les dévorait à leur sortie mais m’interdisait formellement d’y toucher… Naissance d’une passion pour l’écrivain, pas aussi considéré à l’époque académiquement du moins, qui m’amènera des années plus tard à écrire mon premier mémoire de maîtrise sur son œuvre…

 

Libertyville (Pennsylvanie), un patelin tranquille jusqu’au jour où Arnie, un lycéen dans le bel âge ingrat, tombe amoureux de Christine. Christine est belle, racée, séduisante. Elle aime les sensations fortes, les virées nocturnes et le rock’n’roll des années héroïques. Depuis qu’elle connaît Arnie, elle est amoureuse.Signe particulier : Christine est une Plymouth « Fury », sortie en 1958 des ateliers automobiles de Detroit. Grâce aux talents de bricoleur d’Arnie, elle reprend vie et roule. Mais à sa guise : elle cale sans motif, puis bondit comme un fauve et fait des bruits bizarres. Une seule rivale en travers de sa route : Leigh, la petite amie d’Arnie…

Ce roman légendaire de Stephen King, rythmé par la musique de Chuck Berry et de Janis Joplin, a pris place parmi les classiques de l’épouvante.

3/ Belle du Seigneur – Albert Cohen

 Le plus beau livre du monde… Lu et relu sans cesse, compris, décompris, incompris, retrouvé sans cesse en fonction de mes âges, vingt ans, puis trente, puis… le sommet du style. Mon bijou.

« Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d’eux seuls préoccupés, goûtaient l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d’être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s’admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu’ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c’était cela, amoureux, et il lui murmurait qu’il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu’ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu’ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d’elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs, oui, tous les soirs ils se verraient. »

Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d’une foule de comparses : ce roman est le chef-d’oeuvre de la littérature amoureuse de notre époque.

4/ Basse Ville – Jacques Serena

 Roman déniché par hasard à la fac, et découverte d’un des auteurs les plus touchants, les plus bruts de ses contemporains, par cet auteur qui allait devenir par les hasards de la vie un mentor et un ami.

 

Deux êtres nous apparaissent peu à peu à travers leurs monologues alternés. L’un est emmuré dans la loge d’un vieux théâtre de la basse ville. L’autre semble en quarantaine sur la terrasse ensoleillée des beaux quartiers, entre des voisins qui l’épient et leurs chiens qui aboient.

Une rencontre imprévisible a lieu entre ces deux-là, qui va se poursuivre inexorablement jusqu’à son dénouement fatal.

5/ Les Chansons de Bilitis – Pierre Louÿs

 Livre offert par une maie chère et de bon goût pour mes 16 ans je crois, qui ne m’a jamais quitté depuis (et ça fait un bail). Découverte de la prose poétique, de la prose rythmée, d’une écriture incroyable qui a influencé mon style depuis toujours

 

Les Chansons de Bilitis

Elle entra, et passionnément, les yeux fermés, elle unit ses lèvres aux miennes et nos langues se connurent… Jamais il n’y eut dans ma vie un baiser comme celui-là.

Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante. Un de mes genoux, peu à peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant.

Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps dérobé, qui tour à tour onduleux se pliait, ou cambré se raidissait avec des frémissements de la peau.

Recueil qui fut publié en 1894 : il s’agit prétendument d’une traduction due à Pierre Louys de l’oeuvre d’une poétesse antique. L’ouvrage est précédé d’une Vie de Bilitis, retracée par le traducteur. Mais en fait, Pierre Lous est l’auteur de ce recueil de poèmes en prose.

6/ Les Chroniques Martiennes – Ray Bradbury

 Première grosse claque science-fiction, qui m’a fait comprendre que la poésie est partout, si elle le veut, et me dégager du snobisme universitaire des notions de genre, de sous-genre, de littérature « noble » ou roturière, et m’intéresser au fantastique et au polar autrement que comme « divertissements »

« J’ai toujours voulu voir un Martien, dit Michael. Où ils sont, p’pa ? Tu avais promis. – Les voilà », dit papa. Il hissa Michael sur son épaule et pointa un doigt vers le bas. Les Martiens étaient là. Timothy se mit à frissonner. Les Martiens étaient là – dans le canal – réfléchis dans l’eau. Timothy, Michael, Robert, papa et maman. Les Martiens leur retournèrent leurs regards durant un long, long moment de silence dans les rides de l’eau…

  1. Les Terriens débarquent enfin sur Mars, pour y découvrir des habitants aux yeux d’or et qui lisent dans les pensées. Une société fascinante qui a dressé de superbes cités sur l’horizon et a aménagé les célèbres canaux de Mars. Et si le rêve martien prenait la suite logique du rêve américain ? Ne serait-ce pas là le début d’un terrible cauchemar ?

Encensé de tout temps, étudié au lycée, Chroniques martiennes est un des romans les plus importants de la science-fiction. Né en 1920, Ray Bradbury s’est imposé à la fin des années 40 avec la parution d’une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes.

7/ Le Pendule de Foucault

 Le second (mais pas le dernier !) Umberto Ecco lu dans ma vie, sans doute le roman le plus riche, technique, intelligent et divertissant tout à la fois que j’aie jamais lu… naissance de mon intérêt pour le thriller historique

Après l’immense succès du Nom de la rose, voici le second grand roman d’un géant incontesté de la littérature mondiale.

À Paris, au Conservatoire des Arts et Métiers où oscille le pendule de Foucault, Casaubon, le narrateur, attend le rendez-vous qui lui révélera pourquoi son ami Belbo se croit en danger de mort.

À Milan, trois amis passionnés d’ésotérisme et d’occultisme ont imaginé par jeu un gigantesque complot, ourdi au cours des siècles, pour la domination mondiale. Et voici qu’apparaissent en chair et en os les chevaliers de la vengeance…

Telles sont les données initiales de ce fabuleux thriller planétaire, incroyablement érudit et follement romanesque, regorgeant de passions et d’énigmes, qui est aussi une fascinante traversée de l’Histoire et de la culture occidentales, des parchemins aux computers, de Descartes aux nazis, de la kabbale à la science.

Un de ces romans que l’on n’oublie plus jamais. Et assurément un classique.

8/ Seigneurs et Nouvelles Créatures – Jim Morrison

Découverte du free-verse, et apothéose de la tendresse pour cet artiste dont on a fait une rock-star alors que c’était un poète – et encore un enfant…

 Jim Morrison qui ne concevait pas d’être Pop Star à trente ans, se voulait avant tout un écrivain.
Paradoxalement, c’est en « poète maudit » qu’il édita, à compte d’auteur, la première édition de son recueil de poèmes : The Lords and the New Creatures. Dans ces textes, traduits ici, c’est l’envers du décor Doors-Morrison et sans doute la face cachée des mythiques années soixante qui apparaît : l’aveu lucide de l’inhumanité de l’Amérique, de la solitude et du cauchemar. Le tout, vécu et restitué, au travers d’un sens privilégié des images et de la simplicité naïve des mots, dû à la formation cinématographique de Jim Morrison avec sans doute le rêve d’un grand film métaphorique et impitoyable sur le réel américain.

 

 

9/ American Death Trip – James Ellroy

 Un livre incroyable, deuxième tome d’une trilogie mais qui peut (devrait ?) se lire indépendamment (puisque je ne l’aurais sans doute pas lu si j’avais eu d’abord le tome précédent entre les mains). Un claque littéraire, moderne, originale, un style expérimental plus poussé encore que dans ses autres polars que cette incursion dans son univers m’a permis de découvrir et de dévorer durant des mois par la suite (à l’exception du premier tome de cette trilogie, qui est curieusement le seul de ses romans que je n’ai jamais réussi à finir)

Dallas, novembre 63. Le cœur du rêve américain explose.

Un jeune flic arrive de Las Vegas avec 6 000 dollars en liquide et un sale boulot à exécuter. Il ne sait pas qu’il va faire partie du complot visant à étouffer la vérité sur l’assassinat de Kennedy. Il s’appelle Wayne Tedrow.

Cinq années dans les coulisses de la politique vont le conduire de Dallas au Vietnam, en passant par le sud des Etats-Unis. Cinq années avec J. Edgar Hoover, Howard Hughes, la Mafia et le Ku Klux Klan.

Voici le deuxième volet de la trilogie underworld USA, commencée avec American Tabloid. Le cauchemar américain nourri des coïncidences de l’histoire des années 60 passées au crible par Ellroy.

10/ La Maison des Feuilles – Mark Danielexski

 On l’aura compris, les découvertes stylistiques font parties de mes obsessions… et celui-là bon sang… un livre objet. Un livre concept, un livre labyrinthe épouvantable et brillant qui se lit et se manipule et vous manipule et envahit votre perception du quotidien et vous bousille les neurones, en jouant sur la forme et le fond sans pitié. J’ai regardé différemment les murs de ma chambre pendant au moins deux ans et il m’arrive encore d’en rêver…

Roman où s’entrecroisent plusieurs récits : celui de Johnny Errand qui découvre le manuscrit de Zampano, vieil aveugle, celui de ce dernier analysant un film amateur culte, le Nadvidson Record, et celui du film lui-même. Au centre de tous ces récits, une maison, celle dans laquelle Will Navidson vient d’emménager avec sa famille, plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu’elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampanò semble-t-il le rendre fou ?

A la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée. Livre subversif, livre défendu, le lecteur est prévenu… et bien entendu tenté.

 Et de un! Plus que deux…

 Bien à vous

 

Merci Ingrid pour ce beau Top 10 très éclectique ! Il est comme je les aime, diversifié et surprenant . Savant mélange des genres. Du polar bien sur mais aussi du noir, de la SF, du fantastique mais aussi de la poésie, un peu de blanche et du rock n’ roll.

Du plaisir en barre en somme

37 réflexions sur “Les 10 livres qui vous ont marqué d’une façon ou d’une autre : Le Top 10 d’ Ingrid

  1. Oh ! du Pierre Louÿs, un des maîtres de l’érotisme. J’adore ! Je suis fan. Il a écrit d’autres ouvrages, comme Apollinaire, Rimbaud, et bien d’autres poètes de façon plus crue. L’érotisme se décline de bien des façons.
    James Ellroy, rien lu de lui. Quelques titres après recherche sont tentants. J’ai vu le film L.A Confidential. Excellent. Le livre doit être supérieur.
    Le Pendule de Foucault est dans mes livres à lire. Pas eu le courage de continuer la lecture débutée. J’avais vu le film Au Nom de la Rose et j’avais adoré.
    Ray Bradbury est au même titre qu’Asimov, deux auteurs dont j’ai toujours eu l’intention de les lire, et ce n’est jamais venu. Je le regrette. Ces deux auteurs ont fait partie de ma découverte des livres de SF et du fantastique lorsque j’avais 25 ans.
    Agatha Christie et « Dix Petits Nègres ». C’est le premier livre que j’ai lu de l’auteur. Les autres ont suivi à la volée. Je comprends ton choix. Ainsi que Christine, que j’ai vu en film. Bizarrement, cette voiture m’a nullement terrifiée et m’a fait mourir de rire. Mon humour second degré sans doute ? Je l’ignore. Je l’ai revu ce film. Le livre j’en ignore son contenu. Je sais que les films sont très souvent bien différents du livre. J’en ai fait la triste expérience avec Miserere de Jean-Christophe Grangé, livre sublime que le film a totalement dénaturé en relatant une toute autre histoire.
    Une bien belle liste très diversifiée et sur laquelle je me suis davantage arrêtée, ne connaissant pas tous les auteurs. Merci à toi. 🙂

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