Je suis Pilgrim de Terry Hayes : La première chronique que j’écrivais pour Collectif Polar

chouchous-du-week-end

Il y a tout juste 2 ans je débutais une folle aventure en créant mon propre blog.

Je le rêvais depuis longtemps déjà . Je le voulais participatif, je le voulais récréatif et sans prétention aussi.

Bref je voulais m’amuser.

Alors je ne suis lancée dans le grand bain blogueste.

Et ma toute première chronique pour Collectif Polar fut un retour de lecture sur un bouquin qui m’avait fortement  marquée quelques  dix mois plutôt.

Aussi aujourd’hui, en ce jour anniversaire, j’aimerai vus refaire découvrir ce titre qui entre temps est sorti en poche et à fait beaucoup parler de lui !

Alors aujourd’hui j’en fais mon chouchou du week end

Allez c’est parti !!!


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Le livre : Je suis Pilgrim de Terry Hayes
. Traduit de l’anglais par Sophie Bastide-Foltz. Paru le 2 avril 2014 chez Lattes. 22,90 € ; (647 p.) ; 23 x 15 cm

97822530016760-2537935Réédité en poche le 1er avril 2015 chez Le Livre de Poche dans la collection Thriller.  8€90 ; (909 p.) ; 18 x 11 cm.

4e de couv :

Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan.

Un chercheur torturé devant un laboratoire syrien ultrasecret.

Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.

Et en fil rouge, reliant ces événements, un homme répondant au nom                                                       de Pilgrim.

th (1)L’auteur : Ancien journaliste, Terry Hayes a écrit plusieurs scénarios qui ont été portés à l’écran par de grands studios de Hollywood, dont Dead Calm, From Hell, et Mad Max 2. Best-seller traduit dans le monde entier, Je suis Pilgrim est son premier roman. On ne sait pas exactement où il se trouve actuellement.

Résumé  et avis :

Pilgrim est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Autrefois il dirigeait un service de surveillance interne regroupant l’ensemble des agences de renseignement américaines. Peter Campbell travaillait donc pour « le département » . Avant de prendre une retraite dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale sous le nom de Jude Garrett.

Une jeune femme est assassinée dans un hôtel de seconde zone de Manhattan. Il semblerai que l’assassin se soit inspiré des méthode de Jude Garrett. Un père est décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.  Un homme est énucléé, il vivait devant un laboratoire de recherche syrien ultra secret. Des restes humains encore fumants sont trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush. En Turquie, un jeune milliardaire meurt dans un accident.

Pendant ce temps, le Sarrasin, islamiste anonyme et solitaire, prépare sa vengeance contre la famille royale d’Arabie Saoudite et son allié les États-Unis. Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.

Mais quel peut bien être,le fil rouge qui relie tous ces événements ?

La presse anglosaxonne est unanime pour ce thriller The Times, The Guardian, Sunday Mirror, Mail on Sunday….tous y voient un thriller intelligent, jubilatoire…le meilleur thriller depuis des années, un mélange effréné de Homeland, de The Wire et de la trilogie Jason Bourne.

Extrait : » De toutes les leçons que les filles allaient apprendre en tant que jeunes musulmanes, celle que leur mère leur donna cette nuit-là fut la plus importante : prendre son destin en main, comprendre que le seul escalier menant au ciel est celui qu’on se construit soi-même sur terre. »

 

 

Et c’est vrai que ce roman est jubilatoire.

A la fois polar, thriller, roman d’espionnage et d’aventure, ce polar se dévore d’une traite.

Pourtant l’auteur n’utilise pas les codes habituels du page turner. Il prend son temps pour installer les différentes intrigues, pour présenter chacun de ces personnages. Pelgrim, le personnage central, dévoile par à coût son passé. Il parle au lecteur et remonte le fil de son histoire de façon désordonnée, par flash-back. On ne suit pas de façon linéaire le parcours de Pelgrim. Pelgrim a un esprit en escalier, un sujet en amène un autre. A la façon d’un puzzle, nous suivons ses pérégrinations. Et, c’est ainsi, aussi, pour le second personnage le Sarrasin que l’on découvre bien plus tard dans le livre. Ses deux personnages principaux vont s’affronter dans un véritable huit clos qui a pour cadre la planète terre. Et c’est de cette confrontation que naîtra la dramaturgie du texte.

Si l’affrontement du bien et du mal est présent, n’y voyez aucun manichéisme. Chaque personnage, chaque camp a sa part d’ombre. C’est juste à chaque fois deux idéologies qui s’opposent. Car dans ce pavé de 650 pages ( un peu plus de 900 si vous le lisez en poche), la géopolitique, les enjeux économiques et stratégiques de ces 70 dernières nous sont dévoilés. Et sous la plume de l’auteur, le monde contemporain s’éclaire et sa compréhension s’offre à nous.

Je suis Pelgrim est un fantastique récit, un livre incroyable. C’est brillant, intelligent. De plus la qualité littéraire est là et ce texte est remarquablement bien traduit. Ne passer pas à coté de ce magnifique premier roman. C’est une pure réussite.

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 Extrait :  « Il y a des endroits dont je me souviendrai toute ma vie : la place Rouge balayée par le souffle d’un vent brûlant ; la chambre de ma mère du mauvais côté de 8-Mile Road ; le parc d’une riche famille d’accueil, si grand qu’on n’en voyait pas le bout ; un ensemble de ruines, le Théâtre de la Mort, où un homme m’attendait pour me tuer. Mais aucun n’est aussi profondément gravé dans ma mémoire que cette chambre à New York, dans un immeuble sans ascenseur : rideaux élimés, meubles cheap, table couverte de crystal et autres drogues festives. Par terre, près du lit, un sac, un slip noir pas plus épais que du fil dentaire, et une paire de Jimmy Choo taille 38. Pas plus que leur propriétaire elles n’ont leur place ici. Elle est nue dans la salle de bains, la gorge tranchée, flottant sur le ventre dans une baignoire remplie d’acide sulfurique, l’élément actif d’un déboucheur d’évier qu’on trouve dans n’importe quel supermarché. Des dizaines de bouteilles vides de DrainBomb – le déboucheur – gisent un peu partout sur le sol. J’en ramasse quelques-unes, discrètement. Les étiquettes de prix sont encore en place ; pour éloigner les soupçons, celui qui l’a tuée les a achetées dans vingt magasins différents. Je dis toujours qu’une bonne préméditation force l’admiration. L’endroit est sens dessus dessous, le bruit assourdissant : les radios de police qui beuglent, les assistants du légiste qui demandent des renforts, une Hispanique qui sanglote. Même quand la victime est absolument seule au monde, on dirait qu’il y a toujours quelqu’un pour pleurer devant pareil spectacle. 
La jeune femme dans la baignoire est méconnaissable ; les trois jours passés dans l’acide ont totalement effacé ses traits. C’était le but, je suppose. Celui qui l’a tuée a aussi placé des annuaires téléphoniques sur ses mains pour les maintenir sous la surface. L’acide a dissout ses empreintes digitales, mais aussi toute la structure métacarpienne sous-jacente. A moins d’un gros coup de veine avec les empreintes dentaires, les gars de la médecine légale du NYPD vont avoir un mal fou à mettre un nom sur ce corps. Dans des endroits comme celui-ci, où on a le sentiment que l’enfer est encore accroché aux murs, il vous vient parfois de drôles d’idées. Cette jeune femme sans visage me fait penser à une vieille chanson de Lennon / McCartney – Eleanor Rigby, qui gardait son visage dans un pot à côté de la porte. Pour moi, la victime s’appellera désormais Eleanor. L’équipe de la scène de crime est loin d’avoir fini son boulot, mais nul ne doute, sur place, qu’Eleanor a été tuée au cours de l’acte sexuel – le matelas dépassant à moitié du sommier, les draps froissés, une giclée brune de sang artériel décomposé sur la table de chevet. Les plus tordus pensent qu’il l’a égorgée alors qu’il était encore en elle. Le pire, c’est qu’ils ont peut-être raison. Quelle que soit la façon dont elle est morte, que les optimistes, s’il s’en trouve, se rassurent : elle ne s’est pas rendu compte de ce qui lui arrivait – jusqu’au tout dernier moment, en tout cas. Le meth – ou crystal – y aura veillé. Ce truc-là vous excite tellement, vous rend si euphorique quand il atteint le cerveau que vous ne voyez rien venir. Sous son emprise, la seule pensée cohérente qui puisse vous traverser l’esprit est de vous   
trouver un partenaire et de vous envoyer en l’air. »

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39 réflexions sur “Je suis Pilgrim de Terry Hayes : La première chronique que j’écrivais pour Collectif Polar

  1. 2 ans déjà ! Le temps passe trop vite et tu nous a fait découvrir tant de choses. .
    Bon, je passe mon tour sur celui là parce que je n’aime pas du tout , mais pas du tout du tout, les romans d’espionnage ☺☺
    En revanche, merci pour tous les autres ma louloute 😍

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