Un, deux, trois, sommeil ! de Gilles Vincent.

   CM16

$$$&&&z9782350684116,0-3272659Le livre : Un, deux, trois, sommeil ! de Gilles Vincent. Paru le 22 mars 2016 chez Caïrn éditions dans la collection Du noir au Sud.  9€50 ; (154 p.) ; 18 x 12 cm

4ème de couverture:

Dans son bureau du commissariat central de la rue O’Quin à Pau, le commissaire Jens Holtan peine à sortir de sa longue hibernation. Les affaires se suivent et se ressemblent, maussades et ennuyeuses comme les après-midi de pluie sur le Béarn.
Ce qu’il ne peut deviner, c’est que dans moins d’une minute, le lieutenant Inès Nieves va surgir dans son bureau.
Dans l’enveloppe qu’elle déposera, l’attend la photographie d’un corps inerte. Un notable du coin. Sans vie.
Un corps allongé dans une posture étrange, à même le cuir fauve de son canapé de standing.
Et s’il n’était que le premier de la liste…
Sur la ville prête à sombrer dans la torpeur de l’été, un vent de panique s’apprête à tout balayer.

$$$&&&z$L’auteur : Gilles VINCENT est né à Issy-les-Moulineaux le 11 septembre 1958. Après 33 ans dans le Nord et onze ans à Marseille, Gilles Vincent décide, en 2003, de poser valises et stylos dans le Béarn. Depuis quinze ans, il consacre le plus dense de sa vie à l’écriture. Il est aussi l’animateur d’ateliers d’écriture en milieu scolaire, en prison, à l’hôpital…
Les pages lues, écrites sont ses poumons, les mots, tout le sang qui l’habite...
Auteur de polars connu et reconnu, il a plusieurs fois été récompensé : prix Europolar 2014 pour 
Djebel, prix Cezam Inter-CE 2014 pour Beso de la Muerte et prix du Mauvais Genre 2015 du Val Vert du Clain pour Trois heures avant l’aube.

Extrait
Dès qu’il eut ouvert l’enveloppe, le commissaire Holtan sut que le jour avait changé de couleur. Sur sa nuque, un frisson, un tremblement des chairs, ténu. Et si l’hiver n’avait pas dit son dernier mot…
Dans le pli qu’il venait de décacheter, pas de courrier ni de mots écrits à la va-vite, pas d’écriture à déchiffrer. Juste une photo noir et blanc, format 10/15.
Sur le cliché, le docteur Jean-François Lauga, inerte sur un canapé. À voir l’homme étendu de tout son long, on pouvait croire qu’il s’était endormi. À l’apparente légèreté de ses paupières, on pouvait imaginer qu’il rêvait, que l’inertie de ses membres reflétait la simple décontraction de la sieste. À l’arrière-plan, une plante verte grimpait le long du mur et attirait le regard. Puis les yeux d’Holtan se fixèrent à nouveau sur le corps immobile, sur le bras qui pendait jusqu’au sol, jusqu’à la flaque qui s’était répandue sur le carrelage.
À regarder fixement tout ce sang écoulé, Jens Holtan se dit que le noir et blanc n’empêchait pas de discerner les couleurs. Le gris foncé s’interprétait en rouge profond, les nuances plus claires du carrelage laissaient deviner les teintes terre de Sienne du dallage de la pièce.
Holtan se souvint avoir pris l’apéritif, une fois ou deux, c’était il y a quelques années, dans le vaste salon du docteur Lauga. Il se rappelait une vague discussion sur l’implication des sciences dans la pratique des autopsies et les révolutions auxquelles il fallait s’attendre. Il n’avait pas oublié les poutres de la charpente qui perce le plafond, les plantes discrètes et les toiles aux murs. Des œuvres abstraites, griffes noires, couleurs écartelées, collage tendances que le médecin, c’est ce qu’il avait précisé d’un air gourmand, dénichait au bout du monde, dans les galeries de Berlin ou de Nagasaki. Jens Holtan n’avait pas oublié non plus le fauteuil de grand confort dans lequel Lauga l’avait installé. Celui-ci suivait sans effort les mouvements de son corps, il avait eu alors cette sensation incroyable de flotter dans les airs… Lauga, lui, s’était installé, un verre de cristal à la main fleurant bon le scotch vingt ans d’âge, dans le canapé assorti. Un vaste salon d’angle, équipé d’une méridienne, comme un paquebot de croisière, un navire au cuir racé, aux lignes épurées…
Holtan sortit de sa rêverie. L’affaire qui s’annonçait n’était pas ordinaire. Qu’un médecin mette fin à ses jours, pourquoi pas. Qu’il choisisse de se trancher les veines, procédé des plus hasardeux pour mourir en un temps record, passe encore. Mais qu’un individu se positionne à moins d’un mètre du cadavre, fige ce cliché de profil et le lui envoie, à lui, Jens Holtan, sans même un commentaire, là, ça commençait à sentir l’embrouille.

Collectif Kris

Le petit avis de Kris

Pau. Le commissaire Jens Holtan se lance dans une enquête après avoir ouvert une enveloppe contenant une photographie d’un notable du coin, assassiné et arrangé dans une posture étrange. Et si ce notable n’était pas le seul sur la liste ?

 UN, DEUX, TROIS SOMMEIL de  Gilles Vincent
Dommage qu’il soit si court … C’est ce qu’on se dit en tournant la dernière page. J’aurai bien fait un bout de route supplémentaire avec Gilles.

Une écriture toujours aussi précise et une intrigue bien fichue.

Espérons une suite …

19 réflexions sur “Un, deux, trois, sommeil ! de Gilles Vincent.

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