Replay de Ken Grimwood.

seuil-010084 (1)9782020321266,0-792967Le livre : Replay de Ken Grimwood. Traduit de l’américain par Françoise et Guy Casaril Paru en avril 1988 au Seuil dans la collection Cadre Vert. 99 F ; (343 p.) ; 22 x 15 cm.

Rééditer en poche au Point  le 17 juin 1997.  7€95 ; (343 p.) ; 18 x 11 cm. C’est cette édition que je viens de relire.

4e de couv :

À 43 ans, Jeff Winston meurt subitement d’une crise cardiaque, laissant derrière lui une vie médiocre et un mariage à la dérive.

Quelle n’est pas sa stupeur lorsqu’il se réveille… dans sa chambre d’étudiant, âgé de 18 ans. Dans le passé, sa vie recommence comme avant. Sauf qu’il a gardé le souvenir de sa précédente existence…

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir revivre son passé fort de son expérience d’aujourd’hui?

« En fait, songea Jeff, étourdi, ses parents avaient maintenant à peu près le m^me âge que lui »

«Plus qu’un thriller, un prodigieux roman animé d’une force inaccoutumée.» Le Point

        Provocateur et plein d’humour, ce roman qui spécule allègrement sur le temps offre quelques effrayantes réponses à quiconque a jamais rêvé de rejouer sa vie. De quoi refroidir les fantasmes des replayers éventuels.
téléchargement (51)L’auteur : Kenneth Milton Grimwood, né le 27 février 1944 à Dothan en Alabama et décédé le 6 juin 2003 à Santa Barbara en Californie. Ken Grimwood a partagé sa vie entre le radio-journalisme, la psychologie et la littérature. Pour Replay, il a obtenu le World Fantasy Award en 1988.
Extrait : 
Ces choses là faisaient partie de sa vie, en étaient des composantes précieuses, mais elles ne la définissaient pas, elles ne devaient pas la diriger . Sa vie dépendait de lui, et de lui seul.
Les possibilités étaient infinies et il le savait.

Le post-it de la Bibliothécaire

 En ce 18 octobre 1988, Jeff Winston se trouvait dans son bureau new-yorkais écoutant sa femme qui répétait au téléphone : « il nous faut, il nous faut… ». Bien sûr il leur aurait fallu un enfant, une maison plus confortable, un job plus rémunérateur. Mais surtout parler. A coeur ouvert. Pour une fois.

     Sur ce, Jeff mourut d’une crise cardiaque.

     Et voici qu’il se réveille en 1963, âgé de dix-huit ans, dans sa chambre d’université à Atlanta. Programmé pour le même avenir ? Non, car ses souvenirs sont intacts. Fabuleuse différence. Il sait qui va gagner le prochain Derby, ce qu’il en sera d’IBM et d’Apple. De quoi devenir l’homme le plus puissant du monde, jusqu’à…

     …sa deuxième mort, à la même date. Et quand il se retrouve à nouveau en 1963, libre à lui d’expérimenter autre chose : le sexe, la drogue. A moins qu’il ne découvre l’amour avec une femme qui, comme lui, « rejoue » son existence jusqu’à…

     …leur troisième mort à la même date. Combien de fois vivront-ils ensemble (d’autant que la courbe du temps les condamne à se retrouver de plus en plus tard) en repassant par les assassinats de 1960, le Viêt-Nam, le Watergate, la révolution technologique ? Combien de fois se perdront-ils ? Et  pourquoi ont-ils été choisis pour recommencer leur vie ?

Voilà donc l’histoire que mon ami Yvan veut me faire lire ou plutôt relire. Car Replay est un titre que l’on m’avait déjà conseillé lors de sa sortie. J’avais à l’époque tout juste 22 ans et cet été là, comme quelques autres avant, je ne tournais pas rond. Ou disons que je m’éclatais comme on disait à l’époque. Et que j’étais plutôt dans l’excès. L’adulescente, l’étudiante que j’étais m’avais quasi pas de limite et était prête à toutes les expériences. Il faut dire que les années 80 ça a été les années de tous les possibles mais aussi de tous les dangers.

Depuis ma majorité, voire même un peu avant, j’avais cette liberté. Et, comme cette majorité tant attendue ne m’avait apportée comme cadeau que la perte d’un ami et celle d’un frère, je pensais que tout m’était désormais permis. Je pensais même que la mort viendrait me surprendre dans ma vingt quatrième année. Et oui, pourquoi pas moi, après tout. Alors en cet été 88, une amie, presque une sœur  m’a conseillé de lire ce titre. Et je me suis jetée à corps perdu dans celle-ci.

Alors, oui, quand Yvan m’a demandée si je voulais relire ce titre et être partenaire de cette lecture commune, j’ai tout de suite dit oui. J’ai pas hésité une seconde. Et puis d’abord comment dire non à Yvan…Je ne suis même sentie flattée voire honorée par sa proposition.

Et j’ai relu Replay. Je ne m’étais même pas imaginée tous les souvenirs, tous ces souvenirs que cette relecture allait déclencher en moi.

Parce que Replay, parle de la mort, forcément, cette mort inéluctable que tout à chacun va un jour connaitre. Une expérience commune à toute l’humanité. Mais Replay parle aussi de la vie, de ce que chacun de nous peut en faire. Des choix ou des desseins qui s’ouvrent à nous.

En revenant sans cesse à sa vie, notre héros est-il vraiment maître de sa nouvelle destinée ? Peut-il réellement influencer sur celle-ci. ? Mieux, s’il peut changer le cours de sa vie, peut-il changer le cours de l’histoire ? Avoir la possibilité de renverser le cours les choses, de prévenir les catastrophes,  de rendre le monde meilleur.  Rendre l’humain meilleur…

Tant de questions…Tant de questions souvent sans réponse !

Mais Replay parle aussi de l’amour. Celui dont on rêve tous. L’Amour, bien au delà de la mort. Celui qui ne cesse pas. L’Amour avec un grand A comme on dit. Cet amour infini qu’il en transforme votre vie. Qu’il vous rend meilleur. Plus attentif et plus ouvert. Plus à l’écoute moins égoïste, même si quand on est amoureux, on ne pense qu’à soi, à son bonheur à construire.

Alors oui, Replay parle de la Vie.

Et nous, simple lecteur, qui n’en avons qu’une, comment la vivons nous ?

La mienne a l’époque était sans doute partie sur que mauvais rails. Et je ne sais pas, je ne peux pas dire si c’est la lecture de ce livre qui a fait que quelques mois après, je l’ai reprise en main.

Si la lecture de Replay faisait que, un de plus d’un an plus tard, je rencontrais comme Jeff, notre héros, la personne que je savais être mon âme sœur. Je ne sais pas si c’est la lecture de Replay qui a changer ma visions des choses. Et même si je reste une épicurienne, je m’abuse plus de certaines choses. Seuls les petits bonheurs de la vie et le partage se vivent sans modération.

Et aujourd’hui aux abords de la cinquantaine, je sais que j’ai fait les bons choix.

Replay est le genre de roman qu’il est difficile de lâcher. L’intrigue vous pousse toujours plus en avant. C’est un roman puissant. S’il est parfois grave, il est aussi plein d’humour. Et s’il aborde un sujet de SF, le voyage dans le temps, à travers le temps, il reste réaliste. Il est même quelque peu précurseur, l’écologie est aussi au cœur de ce roman écrit il y a 30 ans. C’est un roman lucide et intelligent mais surtout profondément et indéniablement humain.

Merci Yvan, de m’avoir fait vivre cette nouvelle aventure, cette nouvelle expérience et cette nouvelle prise de conscience.

Mais alors…

Et vous, si vous pouviez recommencer votre vie, que changeriez-vous ?

Extrait 2 :
 » Paméla avait dit un jour qu’ils avaient rendu les choses « différentes mais non meilleures ». Ce n’était pas tout à fait vrai. Parfois leurs actes avaient eu des résultats positifs pour eux et pour le monde dans son ensemble ; parfois ces résultats avaient été négatifs, le plus souvent ni l’un ni l’autre. Chaque vie avait été différente, car chaque choix est toujours différent, imprévisible dans ses conséquences et son aboutissement. Mais ces choix devaient être faits, se dit Jeff. Il avait appris à accepter les pertes éventuelles dans l’espoir qu’elles seraient plus que compensées par les gains. Le seul véritable échec, et le plus douloureux, aurait été de ne prendre aucun risque. »

Pour l’anecdote, avec l’auteur nous partageons la même date d’anniversaire.

51 réflexions sur “Replay de Ken Grimwood.

  1. J’ai découvert ce livre grâce à Yvan, et c’est un méga coup de cœur. Je serais bien incapable de faire un retour aussi touchant que vous deux avez su le faire. Mais ce livre m’a touché, énormément.

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  2. Très belle chronique, mon amie Geneviève, pleine d’émotion. Nous découvrons un peu plus encore à travers tes mots la délicieuse personne que tu es : aimante, généreuse et attentive aux autres. J’ai été ému par tes mots, et par la perception que tu as eue de ce livre, qui a vraiment la particularité de toucher chacun de manière différente, en fonction de son histoire.
    Grosses bises, mon amie…

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    • Oh merci Magic Vincent, tu as raison chacun ressent ce titre avec sa propre expérience. Aujourd’hui avec le recul, j’arrive à analyser certaines choses. Des choses qui, effectivement, ont du me construire. ..
      Et savoir que ces choses aujourd’hui te touche aussi, c’est, comment dire…ça me touche aussi. Alors merci pour ton retour, il fait du bien 🙂

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  3. Je n’ai pas encore relu Replay, mais ta chronique me va doit au cœur… Adolescence no limit, expériences difficiles… nous avons encore bien des points communs à nous découvrir 😉 Merci pour toute cette émotion que tu nous as transmise ici ! bisous 🙂

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    • Je ne m’attendais à ce que cette relecture me remue autant.
      Pour autant, à part les coups que te donne la vie, je n’ai que de bons souvenirs de cette période.
      Oui, j’apprentissage de la vie en bande, avec des amis, les copains et quelques potes c’est plutôt formateur. Et puis, il faut bien un casse coup dans la bande… 😉
      Des bises en retour chère Domi et merci pour tes mots. 🙂

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  4. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour Yvan, nous !! Pourvu qu’il ne nous demande pas une danse du ventre totalement nues, on serait capable de le faire ! :p

    Belle mise à nu, émouvant. Moi aussi j’ai un jour perdu un ami et j’y pense encore. Je me casse chercher un kleenex.

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  5. Une sublime chronique où tu te mets à nue. C’est ému que je l’ai lu. Tu as raison ce livre ne laisse personne indifférent et comme tu me l’as dit chacun le vit à l’aine de ses expériences 🙂
    C’est beau ce que tu as écrit et je t’en remercie 🙂

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  6. Je n’ai plus de mots, ne survivent que les Emotions après la lecture de ta chronique.
    C’est un cadeau immense que tu fais là, je suis touché au delà des mots…
    Je crois qu’inconsciemment c’est cette chronique là que j’attendais en proposant cette lecture commune.
    Donc, merci, mille mercis du fond du cœur (et des tripes)

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