L’expatriée d’ Elsa Marpeau

marpeau_l_expatriee_2Le livre : L’expatriée  d’ Elsa Marpeau. Paru le 07/02/2013 chez Gallimard ; collection, série noire. 17,90 EUR;  (257 p.) ; 23 x 16 cm

Paru le 11 septembre 2014 en Folio. 8,00 € ; (285 p.) ; 18 x 11 cm

Résumé

Expatriée à Singapour avec son mari et son bébé, la narratrice recrute une aide domestique. L’arrivée d’un autre Français, Nassim, dont elle devient la maîtresse, lui procure l’occasion de remplir la vacuité de ses journées. Lorsqu’il est tué, soupçonnée, elle ne peut compter que sur sa domestique, qui promet, à certaines conditions, de lui fournir un alibi.

Bibliographie de l’auteur :

Elsa Marpeau a grandi à Nantes, avant de venir s’installer à Paris pour ses 18 ans après avoir répondu à une petite annonce matrimoniale du Nouvel Observateur. Pour y occuper ses journées, elle signe une thèse sur les mondes imaginaires dans le théâtre du XVIIe siècle et enseigne cinq ans à Nanterre les arts du spectacle (cinéma et théâtre), elle remporte le prix Carrefour Savoirs du premier roman en 2003 pour son livre Recherche au sang. Elle est auteure de scénarios et de romans où le noir est la couleur dominante. Ses 3 dernier roman sont parus  à la Série noire. Elsa Marpeau a vécu à Singapour. Elle est de retour à Paris.

Quatrième de couverture

L’expatriée

Récit

« Plus tard, je me souviendrai de la nuit d’encre de son regard.

Mais pour l’heure, en ce 1er juillet, l’impression s’estompe. Je suis happée tout entière par l’apparition qui, à l’autre bout de la piscine, vient de se matérialiser. »

Celle de l’Arabe blond. »

Expatriée à Singapour dans un condo chic peuplé de Français, Elsa voudrait commencer un nouveau livre mais elle tourne en rond, écrasée par la chaleur et le désœuvrement. Sa vie change radicalement lorsqu’ arrive Nessim, le nouveau Français de la résidence qu’elle baptise « l’Arabe blond ». Il devient son amant jusqu’à sa mort, deux mois plus tard. Assassiné de plusieurs coups de couteau. Parce qu’elle était sa maîtresse, Elsa devient vite aux yeux de tous, la principale suspecte. Elle ne doit son salut qu’à l’aide de Fely, sa maid philippine. Mais le prix à payer sera élevé…

Un mot de l’auteur

 

Ce livre est le fruit de mes deux années d’expatriation à Singapour. Il suit mes joies et mes désillusions, mon euphorie d’être ailleurs et mes désirs de meurtre… dans le monde clos, policé, ensoleillé et cruel, des expatriés.

Je te dédis ce livre à toi, lectrice, lecteur,

qui sais occuper ton temps sans blesser,

qui ne rougis pas d’être bon(ne),

qui sais que l’ailleurs se vit aussi bien au loin qu’enfermé(e) dans une chambre,

qui aimes la perversion quand elle est fictive

et les mauvais sentiments de papier.

Elsa.

Extrait :
« Des quarante millions de passagers sillonnant l’aéroport de Changi tous les ans, l’immense majorité ne traverse jamais la barrière de la douane. J’ai été comme eux. Une passagère en escale. Je ne devais ma connaissance de Singapour qu’à mon imagination. Je m’étais figuré des buildings en rangs serrés. Des rues immaculées, au tracé net, un quadrillage rationnel, des portions d’espace millimétré. Des visages innombrables, identiques.
Une cité sans crime, sans chewing-gum et sans âme. »

Le post-it de ge

9782070459032,0-2238714

L’expatriée d’ Elsa Marpeau

Elsa Marpeau nous surprend à nouveau avec son troisième roman publié dans la série noire. Effectivement après un roman noir, sombre puis un polar politique sur l’ultragauche, elle nous propose ici un polar quasi autobiographique. Comme elle l’explique « Ce livre est le fruit de mes deux années d’expatriation à Singapour. Il suit mes joies et mes désillusions, mon euphorie d’être ailleurs et mes désirs de meurtre… dans le monde clos, policé, ensoleillé et cruel, des expatriés. »Et elle réussit à merveille son pari de nous faire vivre son quotidien dans la vie faussement tranquille des condos chics de Singapour.

Elsa est ici à la fois auteure et narratrice, elle joue donc avec nous ,simple lecteur, et nous livre un roman noir cruel et pervers.. Avec une écriture impeccable et un style direct, elle nous rend addict et nous manipule. On reste collé à cette ambiance poisseuse, on ressent l’agressivité de ces femmes oisives, leur rancœur, leur jalousie. On s’indigne de cette société quasi coloniale qui régit la vie des expatriés et de leur domesticité. 

Elle nous fait aussi découvrir cette ville tentaculaire qu’est Singapour, une ville état, construite de toute pièce où la nature luxuriante n’est jamais très loin, toujours prompte à reprendre ses droits et qu’il faut domestiquer sans cesse. Cette ville, coincée entre mer et jungle, est une ville moite, humide et chaude. Et la moiteur de cette ville participe à l’ambiance oppressante qui règne sur cette histoire.

Elsa Marpeau m’a bluffée avec ce titre. Elle a réussi tour à tour à m’ensorceler et puis tout de suite après à m’irriter. Elle a su faire naître en moi tout un tas de sentiments contradictoires. Et avec son écriture précise , elle distille en vous tout un tas d’émotions qui se bousculent et s’entrechoquent. Qui vous bousculent et vous provoquent un choc.

C’est étouffant, angoissant et jouissif à loisir.

Une parfaite réussite.

Extraits :
 « Partout, la végétation enlace les buildings et le béton. Une
végétation dense, odorante, démesurée. »
« 1
L’Arabe blond
1er juillet. Les Français de la résidence se réunissent à la
piscine pour accueillir un nouvel expatrié. En attendant sa venue, on ouvre le champagne. Le bruit des bouchons fait s’envoler les oiseaux. »

Pour en savoir plus :

téléchargementhttp://elsamarpeau.net/

 

21 réflexions sur “L’expatriée d’ Elsa Marpeau

  1. Je connais la couverture !! Oui, attends que je regarde dans ma pile Himalayesque s’il ne s’y trouve pas… Attends, là, on dirait que c’est lui, en bas… *bruit de chute de livres… cri de douleurs*

    — OUI !! Je l’ai ! Bon, faudrait que je me décide à…

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