Prime time de Jay Martel

9782370560223,0-2557186Le livre : Prime time  de Jay Martel.Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Paul Simon Bouffartigue. Paru le 12 mars 2015 chez super 8 éditions. 19 € ; (472 p.) ; 20 x 14 cm.

Quatrième de couverture

Bienvenue chez Galaxy Entertainment ! Vous ne le saviez évidemment pas, mais la Terre est depuis longtemps le théâtre de l’un des programmes de télé-réalité les plus populaires de la galaxie. Partout dans le cosmos, on se régale des mésaventures des Terriens, ces êtres primitifs et arrogants qui, à force de guerres, de pollution et de décisions irrationnelles, s’approchent chaque année un peu plus de l’autodestruction.

Sauf que les spectateurs commencent à se lasser. L’audience est en berne, ces derniers temps. À tel point que les producteurs ont décidé d’arrêter les frais. Désireux de finir en beauté, ils nous ont concocté un dernier épisode de folie : la fin du monde, rien de moins. Et c’est pour dans trois semaines. Ta-da !

Dès lors, les données du problème sont claires : un homme, un seul, peut encore faire remonter l’audience et sauver la planète. Nom ? Perry Bunt. Âge ? Parlons d’autre chose. Signe particulier ? N’a rien demandé à personne.

On est mal barrés.

Enfoncez The Truman Show et le Guide du routard galactique dans un mixer, appuyez sur «puissance maximale», et vous obtiendrez Prime Time : un tourbillon de folle inventivité qui n’épargne rien ni personne.

L’auteur : index03 vit à Los Angeles. Il est scénariste, dramaturge et journaliste. Il a travaillé sur Comedy Central pour « Key & Peele. » Il a beaucoup écrit pour la télévision pour des émissions comme « Strangers With Candy » et « The Apollo Comedy Hour. »
Il a aussi travaillé avec Michael Moore comme producteur, scénariste et présentateur. Il a ainsi collaboré pour “TV Nation” et “The Awful Truth” à la TV, mais aussi pour le film « Fahrenheit 911.”
Il a écrit des pièces pour les scènes de New York, comme « Death in a Landslide ».
Comme journaliste et essayiste, il a écrit pour « The New Yorker », « GQ », « Huffington Post », « Mother Jones », « TV Guide », « Vogue », « SPY, » et pendant 6 ans à « Rolling Stone ».
En 2014, il publie son premier roman “Channel Blue » (« Prime Time » en français).
Extrait :
Les citoyens de ce pays avaient beau n’avoir – bien entendu – aucun moyen de savoir que leurs inénarrables exploits étaient diffusés à plusieurs milliards de téléspectateurs de l’autre côté de la galaxie, ils semblaient avoir un sens innée de leur prééminence. « Les Américains sont les meilleurs ! » entonnaient-ils lors de grands rassemblements patriotiques et d’événements sportifs internationaux. « Nous sommes le plus grand pays du monde » répétaient fréquemment leurs dirigeants ; et, au vu de leur aptitude à divertir, ils avaient absolument raison.

Le post-it des bibliothécaires

Prime-time-2-750x400Une excellente découverte que ce premier roman ! Le pitch est prometteur : les habitants de la Terre l’ignorent, mais leurs tribulations constituent l’émission de télé-réalité la plus regardée de toute la galaxie… enfin jusqu’à présent, car la chute dramatique des taux d’audience a conduit les producteurs extra-terrestres à se résoudre à mettre fin aux tristes aventures de notre petite planète, à moins que… Aucune déception lors de la lecture, bien au contraire : le rythme est haletant, le suspense à son comble, et les scènes comiques irrésistibles.

Un mix des genres comme on les aime , mêlant  science-fiction et d’humour décapant avec une petite pointe de piquant qui pique là où ça gratte.

Car en prime, l’auteur, sous couvert d’humour ou de dérision, balance sur tous les dérives, identitaires, religieuses, ethniques, raciales, mafieuse et j’en passe, humaines.

On pense au « Truman show » de Peter Weir, au « Guide galactique » de Douglas Adams et à « La Vie de Brian » des Monty Python, bref on se régale ! Un texte complètement délirant, et une vraie réussite.

Et si l’avenir de l’humanité était entre les mains d’un d’entre nous, voire d’un insignifiant humain ? Perry Blunt par exemple !

Alors un dernier livre avant la fin du monde ça vous tente.

Extrait : « Perry voyait maintenant sous un jour nouveau les traits du visage d’Amanda : ses yeux noisettes qui plissaient magnifiquement quand elle riait, ses cheveux d’un blond étincelant qui tombaient en cascade, ses taches de rousseur si parfaitement réparties. Il s’était souvent dit qu’elle était trop belle pour être réelle, et voilà qu’il venait de découvrir qu’il avait raison. Étais-ce d’ailleurs le cas ? Il se rappela la discussion qu’il avait eue avec un responsable de studio concernant les poitrines refaites. Au cours d’une fête à Hollywood Hills, le producteur en question lui avait affirmé qu’il importait peu que les seins d’une femme soient vrais ou faux, tandis que Perry ,e démordait pas de l’idée que savoir que des seins étaient faux les rendaient moins agréables à caresser. (Signe du destin : plus tard dans la soiré, Perry, totalement ivre, s’était retrouvé à embrasser une actrice et s’était empressé de lui palper les seins, qui avaient la taille et la texture de deux pastèques. Il s’était dit que l’expérience n’était pas aussi prometteuse qu’il l’avait espéré, mais ça n’avait en rien amoindri sa déception lorsque l’actrice, dégrisée, s’était dégagée de son étreinte et avait reboutonné son chemisier avant de disparaître à jamais de sa vie.) Amanda lui semblait-elle donc réellement moins attrayante à présent ? Mourait-il un peu moins d’envie de la serrer dans ses bras qu’un instant plus tôt ? Bien sûr que non. »

30 réflexions sur “Prime time de Jay Martel

  1. Bon ben voilà, tu as gagné, j’ai super envie de lire celui-là maintenant 😀
    Après « Le Monde caché d’Axton House » il y a quelques jours, j’ai de plus en plus envie de découvrir les pépites cachées de Super 8, maison dont je n’avais rien lu depuis la réédition de « Carter contre le Diable » l’année dernière… Leur mélange des genres déconcerte beaucoup de gens, certes, mais de mon côté, quand c’est bien fait, j’adore ça aussi !!!

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  2. cette collection Super Huit m’a l’air bien barré ! je viens de finir  » Dernier meurtre avant la fin du monde », que j’ai beaucoup aimé, et vais lire prochainement  » une pluie sans fin ». Celui ci que tu nous présente, je me suis procuré le bouquin, j’espère bien le lire également tant l’histoire me semble à la fois originale et ne manquant pas de piquant ! 🙂

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    • Oui ma Petite Souris, Super 8 c’est de la bombe. Perso, j’adore ce mélange des genres. « Dernier meurtre avant la fin du monde » est sans doute un de leur bouquin qui m’a laissé le moins de souvenirs impérissables, mais je lirai la fin de la trilogie, c’est certain.
      Celui-ci est un pur divertissement avec juste ce qu’il faut de dérision et d’autodérision pour faire fonctionné notre cerveaux et notre réflexion. 😉

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