Le livre : Trois mille chevaux-vapeur d’ Antonin Varenne. Paru le 2 avril 2014 chez Albin Michel. 22,90 EUR; (553 p.) ; 23 x 16 cm
4e de couv : Birmanie, 1852. Arthur Bowman, sergent de la Compagnie des Indes orientales est choisi pour accomplir une mission secrète durant la 2e guerre anglo-birmane. Mais l’expédition tourne mal et les hommes sont capturés et torturés pendant plusieurs mois. Seuls dix d’entre eux en sortiront vivants. Londres, 1858. Alors qu’il se noie dans l’opium et l’alcool, luttant avec ses fantômes, Bowman découvre dans les égouts le cadavre d’un homme atrocement mutilé. Fait étrange, la victime semble avoir subit les mêmes sévices que ceux qu’il a endurés dans la jungle birmane. Persuadé que le coupable est l’un de ses anciens compagnons de captivité, Bowman décide de partir à sa recherche. Une quête qui l’entraîne jusqu’aux Etats-Unis. Le chemin qui le mènera à la vérité sera aussi celui de sa rédemption. De la jungle birmane à l’Amérique de la conquête de l’Ouest en passant par les bas-fonds de Londres, l’histoire de la métamorphose d’un homme, d’une quête personnelle où s’entrechoquent les repères et les valeurs d’un monde en pleine mutation.
L’auteur : Né à Paris en 1973, Antonin Varenne quitte l’Université après une maîtrise de philosophie. Il vit à Toulouse, travaille en Islande, au Mexique. Revenu en France, il s’installe dans la Creuse et se consacre désormais à l’écriture.
Antonin Varenne, primé pour fakirs (prix Michel Lebrun et grand prix du jury sang d’encre et le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points).
Extrait :
« Au lever du jour ils étaient entrés dans un désert. John Doe se dirigeait à la façon d’un animal, suivant un itinéraire inscrit dans une mémoire plus vieille que la sienne, sans repères visible pour Bowman. Quand Arthur commençait à savoir soif et s’inquiétait de ne voir que les cailloux à perte de vue, John s’arrêtait au pied d’un rocher où coulait un filet d’eau, à côté duquel n’importe qui serait mort sans savoir qu’il était sauvé. Pour les bêtes il trouvait toujours un coin où poussaient des arbustes aussi secs que des pierres, sur lesquels les bêtes se jetaient. Leur course avait quelque chose d’erratique et de nécessaire, suivant des détours incompréhensibles qui les menaient le soir jusqu’à une petite source surgissant d’une fissure, disparaissant un mètre plus loin sous la roche. »
Résumé et avis : Birmanie, 1852. Arthur Bowman doit accomplir une mission secrète avec ses hommes, mais l’expédition tourne mal. Ils sont capturés et torturés pendant plusieurs mois, seuls dix d’entre eux s’en sortiront vivants. Londres, 1858. Alors qu’Arthur tente d’oublier, il découvre un cadavre ayant subi les mêmes tortures que lui. Il décide d’enquêter pour comprendre le comportement de certains de ses hommes.
Une plongée crépusculaire dans la second moitié du 19e siècle. Une traversée troublante, nous menant de la jungle birmane à la naissance de la démocratie américaine en passant par le Londres conservateur de la reine Victoria. Une rencontre avec des personnages étonnants. Un héros brut de décoffrage, un dur à cuire qui ne laisse rien entrevoir de ses blessures, de ses souffrances, de ses errements. Le homme rude, brutal parfois violent qui est en quête de rédemption.
Un magnifique roman d’aventure. Une fresque au souffle épique remarquable. Un roman plein de bruit et de fureur nous mène sans répit au terme d’un voyage envoûtant, magnifique et sombre.
Un nouveau coup de coeur.
Encore un, allez vous dire …?…
Extrait :
« – Rooney ! Putain de fainéant d’Irlandais ! Pallacate ! Rooney se leva du banc, traversa la cour en traînant des pieds et se planta devant le caporal.
– La jument en peut plus, chef. Y a plus un canasson qui tient debout.
– C’est toi qui en peux plus. En selle !
Le dos creusé par la fatigue, la tête à demi enfoncée dans l’abreuvoir, la jument pompait bruyamment des litres d’eau. Rooney saisit le licol, lui sortit la bouche de l’eau et grimaça en mettant le pied à l’étrier. Il avait galopé la moitié de la nuit d’une caserne à l’autre, son cul lui faisait mal, il avait de la terre plein les dents et le nez, le soleil lui
chauffait le crâne.Quinze miles jusqu’au comptoir de Pallacate.
La bête secoua la tête, refusant le mors. Rooney tira sur les rênes, la jument se cabra et il se rattrapa au pommeau pour ne pas tomber. Le caporal se marrait. Rooney cravacha les oreilles de son cheval en criant :
– Yap ! Yap ! Yap !
La jument partit au galop sur le dallage de la cour. Il passa sans ralentir les portes nord du fort Saint-George, fouetta la jument pendant un mile. Les plantations de mûriers défilaient, des champs de coton où travaillaient quelques paysans, penchés sur leurs outils. Tout au long de la piste, des colonnes de cipayes, dans leurs uniformes rouges, trottaient sous le soleil sac au dos et fusil à l’épaule.
Les garnisons convergeaient vers le fort et le port. Les villageois, inquiets, avaient fermé leurs portes et leurs fenêtres pour se protéger de la poussière levée par les bottes. L’armée de Madras était en grande manoeuvre, sur son chemin la campagne s’était vidée. Lord Dalhousie, gouverneur général des Indes, avait déclaré la guerre au roi des Birmans. Le général Godwin, arrivé la veille de Bombay avec dix navires, mobilisait tous les régiments. Douze heures que Rooney portait des plis aux quatre coins de la région.
Pallacate. Encore huit miles. Sa dernière course. Peut-être qu’il pourrait rester là-bas cette nuit, aller chez le Chinois et se payer une des filles. Elles étaient propres et le gin moins cher qu’à Saint-George. L’idée de passer la nuit au village des tisserands lui donna des ailes, mais pas à la jument, qui soufflait comme une tuberculeuse. Rooney, les jambes trempées par l’écume, lui envoya une volée de coups. C’était la guerre, on avait le droit de tuer un cheval. Il dépassa des gamins sur des ânes et des paysans en guenilles, aperçut les premières maisons de Pallacate, enfila sans ralentir la rue principale où des femmes coururent se mettre à l’abri, des enfants accrochés dans le dos.
– Yap ! Yap !
À la sortie du village il tourna à gauche vers les entrepôts du comptoir. Il aurait la boutique
du Chinois pour lui tout seul. Et au fort, pareil. Plus personne, plus de corvées à la con pendant des semaines. Pendant que tout le monde partait pour Rangoon, lui resterait à se la couler douce. Le roi de Saint-George ! »
[…] retrouverez tout cela dans dans Nuit de Bernard Minier et Trois mille chevaux vapeur et Equateur d’Antonin […]
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Bravo pour ton nouveau blog ma Miss adorée!!!! Ce livre est dans ma pal…promis je le lirai!!!
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J’espère qu’il te plaira miss Foumette. C’est un un pur thriller, alors avec toi, je me méfie 😉
Et merci pour tes encouragements. 🙂
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Coucou toi ! Adoré ce roman aussi, j’ai Fakirs, mais pas encore lu !
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Bonjour miss Belette, ravie de vous voir ici. 🙂
Ça me fait plaisir que tu es le m^me ressenti que moi.
Fakir est un putain de bon premier roman mais c’est totalement différent, c’est beaucoup plus noir.
J’espère qu’il va te plaire aussi autant que je l’ai aimé. 😉
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J’aime les putains de bons romans !!! 😉
Je vais tâcher de le faire monter dans la pile… 🙄
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Geneviève, très beau billet sur un livre qui m’a emporté… Dans un genre différent du « Mur », mais tout aussi maîtrisé…
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A oui, on peut dire que les 3 bouquins de ce monsieur sont bien tous différents, mais tous aussi passionnants. Fakir a été une sacré belle découverte. et tu sais comme j’aime les 1e romans. 😉 🙂
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Je n’ai pas lu Fakirs…
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Oui mais tu vas le lire, ç’est un roman pour toi, je le sais maintenant que je te connais un peu Vincent
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j’en ai beaucoup entendu parler. Tu rajoutes une couche, faut vraiment que je me le procure 🙂
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Oh ben oui, j’espère qu’il va bientôt sortir en poche. Ça pourrait faire un beau cadeau ;). ET…Merci Nath.de venir me visiter. 🙂
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Sacrée Geneviève, mais où donc trouves-tu le temps ?
J’ai beaucoup aimé « Fakir » et « Le mur, le kabyle et le marin » mais pas encore lu celui-ci.
Par contre, je serai attentif à ta chronique sur « Je suis Pilgrim’ que j’ai reçu mais qui est toujours dans mes étagères. 😉
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Sacré Jean,
Disons que c’est la passion qui m’anime et là je ne t’apprends rien. 🙂
Et ma chronique de je suis Pelgrim est en la ligne depuis ce matin.
Tu verras c’est très dense comme ce nouveau titre de Varenne qui n’a rien à voir avec les 2 premiers 😉
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Si je peux me permettre, mon bon Jean, de t’inviter à aller voir aussi mon avis sur « Je suis Pilgrim ». Je crois ne trahir aucun secret en te disant que j’ai été aussi emballé que Geneviève par ce titre… La bise, l’ami…
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J’aime quand nous somme emballés ensemble cher Vincent 😉
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Mais en tout bien tout honneur, hein? 😉
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Ah monsieur à peur du quand dira t’on 😉
En bien c’est certain et tout l’honneur est pour moi Monsieur. 😉
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Un magnifique roman qui nous emmène dans un beau voyage 🙂
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C’est exactement ça chère Brigitte, et merci pour cette première visite. 😉 🙂
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bravo Madame 😉
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Merci Monsieur 😉
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Encore un à découvrir
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Oh oui, il faut se lancer dans cette aventure. J’espère qu’il va bientôt paraître en poche pour que de nombreux lecteurs puissent le découvrir tout comme vous 😉
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ben mince je croyais que je l’avais dans ma PAL , mais du coup je sais plus …..crois bien que non ….mais je savais qu’il était bien , alors voilà tu confirmes ! 😉
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Si je confirme, mais j’affirme chère Sylvie.
Sympa de te voir ici 🙂
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Un roman exceptionnel ! Si la madame du blog ici présente vous le dit, il faut la croire 😉
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Oui, madame le dit haut et fort, maintenant qu’elle blogue 😉
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